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Full text of "Études myrmécologiques en 1886."

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TOME XXX 



ETUDES MYRMECOLOGIQUES 

EN I s e 6 

par i%.ugu«te l^orol. 



) 



(Les quatre premieres etudes dans le Bulletin de la Societe vaudoise des 
Sciences natarelles 1815, 1818, 1819, 1884). 



— SEANCE DU NUVEMBRE I88C — 



PolymorpJiisme- — Obsermtioni sur les moRurs du Formicoxenus 
NiTiDULUs Nyl. et de quelques aittres Ji6tes de la Formiga pra.- 
TENsis Degeer. — FaculU de se diriger. — Diverses observations 
de mmurs. 

1. Formicoxenus nitidulus. — Les remarquables observations 
du D' Gottfrid Adlerz(') ont fait connaitre le singulier male aptere 
du Formicoxenus nitidulus doni la femelle seule est ailee. Ainsi s'es.t 
verifiee I'opinion d'Andre(') qui avait corrige la fausse identification 
faite par Nylander(') et continuee par Mayr(*), Roger(°) et moiC) 
du male aile de la Stenamma WestiModi Stephens (AsemorJioptrum 
lippulum Nyl. et Mayr) avec cette espece. Outre la description de 
ce curieiix male qui ressemble a une ouvriere, Adlerz decrit admira- 
blement les moeurs singulieres du Formicoxenus tout en confirmant 
les observations partielles que j'avais faites (1. c.) a ce sujet. Par 
un malentendu que je regrette, Adlerz a cru devoir publier (1. c, 
p. 49) une lettre que je lui avals eorite au premier moment de la 

(') Adlbbz : Myrmecolog-iska Stndier, dans Ofversigt af Kongl. Vetenskapa. — 
Akademiens Foi'handlingar, n" 8. Stockholm, 1884. 

(^) Andre : Species des Formicides d'Europe, 1881-82, p. 211. 

(^) Nylandeb : Synopsis des Forraicides de France et d'Alg^rie. Annales des 
Se. nat., 1856. 

(*) Mays : Die Europ^iachen Porraiciden. Wien, 1861. 

{^) Roger : .Verzeichniss der Formiciden Gattungen und Arten. Berl. ent. 
Zeitschp. 1863. 

(«) FoREL : Les Fourmis de la Suisse ; Geneve 1814, chez Georg. 

ANKAIES DE LA SOC, ENTOM. DE BEIGIQI'E, T, XXX, 1 



J '^l 



Extrait des Annales de la Societe Entomologique de Belgique , V_^ 



[132J -2- 

surprise et de joie que m'avait causees sa decouverte, lettre que j'avais 
ecritesans reflechir sufflsamment. Comme Adlerz polemise contra le- 
contenu de cette lettre, je crois devoir indiquer en deux mots men 
opinion ('), laquelle n'est pas bien eloignee de celle d'Adlerz. 

Les fourmis offrent de bien remarquables exemples de polymor- 
phisme, du sexe feminin, avec adaptation particuliere au travail, 
plus grand develop'pement du systeme nerveux et en particulier des 
corps pedoncules (hemispheres cerebraux), tandis que le thorax est 
transforme pour I'etat aptere et que les ovaires sont fortement dimi- 
nues (cependant j'ai prouve que les ouvrieres pondent des oeufs 
feconds qui deviennent des (3^, et ce fait a ete confirme des lors). Puis 
chez de nombreuses fourmis, I'ouvriere se differencie de nouveau 
en un dimorphisme partiel (grosses $ ou ^ major et petites $ ou 
y minor). Les premieres servent surtout a defendre la fourmiliere 
avec leurs robustes mandibules, ainsi qu a certains travaux qui 
exigent des efforts considerables, tandis que les ^ minor sont les 
travailleurs ordinaires les plus assidus. Ge dimorphisme partiel 
aboutit chez certains genres {Pheidole, Oolobopsis, Myrmecocystus 
bombycinus, Eciton) a la disparition des formes intermediaires, 
a un dimorphisme complet de I'ouvriere, c'est-a-dire, a un trimor- 
phisme de la Jemelle. On a alors une 9, une ^ et un soldat. (2i.) 
derive de la g major. Ce soldat sert chez certaines espfeces a la 
defense, chez d'autres. plut6t a triturer des graiues (comme aussi 
la (^ major des Aphmnogaster et des Pogonomyrmex), chez d'autres 
enfin, a I'aide de sa tgte cylindrique et tronquee, a boncher I'ouver- 
ture du nid sculpte dans le bois {Oolobopsis). 

Un dimorphisme da sexe male a ete demontre chez divers Arti- 
cules, ainsi par Paul Mayer et G. Mayr(«) dans les genres Crosso- 
gaster Mayr et ITelerandrium Mayr (Hymenopteres des Agues, en 
partie de la fum. des Chalcidites, en partie plus ou moins voisins). 
Chez ces insectfts, outre un ^ aile ordinaire, on trouve un curieux 
(f aptere. Chez deux genres de Fourmis, Anergates et Formicoxe- 
nns, le male aptere seul existe. Chez Anergates il a des rudiments 
d'ailes (chez la nymphe du moins) et ressemble encore assez a un c^ 
ordinaire. Chez Fohnicoxemis il prend la tournure d'une 9, quoiqne 

C) J'avais ecrit textuellement h. M. Adlerz: « SolUen Sie jeht meine Ansicht 
wetrtn so ai«e ,c4 Sie, Ikrerseits, wenn Sie Ihn Arbeit publiciren meine heulige 
briejiiclieBeUhrung mil Bezug attf Ponera androgyna erfvUknen zu woUen „. Sue 
celaM. Adier-z acm devoir transcrire toute ma lettre, quoiqueil ne partageflt pas 
lea idees qu, s'y trouvaient et tandis que mou interition etait simpleraent de coiri- 
germon ancieone opinion {Fourmis de la Suisse, p. 63), qui consid^rait la Ponera 
androgi/na comme un hermaphrodite, opinion que j'avais ahandonn^e depuis 
longtemps el qui n'est pas soutenable. J'avoue du reste que le passage ci-dessus 
« ait rop pea explicite et assez irr^flechi da ma part; je regrette d'avoir provooue 
amsila poMmique sterile que M. Adlerz a cru devoir entamer centre une -ettre 
qui n a jamais exprime mon opinion reflechie. 

(') Mayr : Wiener entomologische Zeiitung, 15. Marz 1885, III Heft, p. 95. 



— 3 ~ [133] 

il en differe encore par, ses mandibules sans dents, ses antennes de 
13 articles, ses yeux et son ineptie au travail. Chez la Ponera 
punctatissima Rog. par contre, nous trouvons un veritable dimor- 
phisme du,(3^ : un <^ aile tout-a-fait seiiiblable a ceux des autres 
especes, c'.est-a-dire extraordinairement different de I'ouvriere, et 
un (^ aptere qui ne se distingue de I'ouvriere que par ses organes 
.genitaux, sa couleur plus claire et sa tailie plus grande. Ici les 
mandibules sont dentees, et il n'est pas impossible, ni mi3me 
improbable que ce t^ soit apte au travail. Ce fait etait si complete; 
ment different de tout ce qu'on connaissait chez les fo.urmis que 
j'avais cru (Fourmis de la Suisse) devoir considerer ce cf aptere 
comme une sorte d'herraaphrodite. Mais la forme intermediaire du 
Fomicoxenus montre clairement qu'il s'agit de dimorphisme. 

Enfin chez les termites nous avons un polymorphisme qui se 
distingue un peu de celui des fourmis par le fait de.s metamorphoses 
incompletes de ces insectes, mais qui au fond en est inoins different 
qu'en apparen'ce. De la forme larvaire indeterminee ilerivBnt des 9 
ailees, des (5" ailes, des soldats apteres et des ouvriers apteres. 
Fritz Muller(^) a demontre le fait extremement curieux que chez 
les 9 et les (^ ailes arrives a I'etat parfait, les organes genitaux 
sont encore si rudimentaires que c'est a peine si on peut les distin- 
guer, et qu'un accouplement est encore impossible. Aussi, Iqrsque 
ces insectes quittent leur nid au vol, sont-ils seulement en etat de se 
€ fiancer », c'est-a-dire de se separer en couples platoniques. Ce 
n'estque beaucoup plus tard que leurs organes genitaux se deve- 
loppent et qu'ils s'accouplent. (Je soupconne pour ma part que ces 
couples fondent les termitieres comme les 9 fecondes des fourmis, 
d'apresles decouvertes recentes de Lubbock, MacCook etBlochmann, 
fondent les fourmilieres). On comprend que, ces faits etant, les 
organes genitaux des ouvriers et des soldats (lesquels ne sont point 
des formes larvaires comme on I'avait cru, mais bien des formes defi- 
nitives, comme les Q et les (^) doivent gtre et sont extremement rudi- 
mentaires, si rudimentaires que leur distinction est presque impos- 
sible. Dans la lettre attaquce par Adlerz, j'ai dit que « comme chez 
les termites, la forme ouvriere pourrait done chez les fourmis provenir 
des deux sexes. II est vrai que c'est trop dit pour le Formicoxenus ; 
mais c'est exact pour ]aPonera androgyna- Le Formicoxenus forme 
le passage. Avec cela j'avoue du reste qu'une diff'erence capitale 
demeure c'est que ces males « ergatoides » s'accouplent (pour celui de 
la P. androgyna ce n'est pas prouve) ce qui n'est pas le cas des 9 
des fourmis dont les oeufs feconds sont parthenogenetiques, ni des 
termites 9 et 4. pour les causes qu'on a vues. Quant a la question 

(') Fritz Mullbr : Beitrage zur Kenntniss der Termiten, ( Jenaisohe Zeitschrlft, 
Bd. VII, Set 4, 1872). 



[134] _ 4 - 

phylogenetique (Darwinienne) de savoir si ces males « ergato'ides » 
sont un produit de i'adaptation graduelle par la selection seule ou 
platfit d'une convergence due au genre de Tie, ou des deux, c'est 
una affaire de theorie en partie subjective. II est clair que, mfime si 
Ton admet que le c? aptere de la P . pundatissima {androgyna) 
joue le rSle d'ouvri^re, il doit deriver d'un (^ primitivement ail^ 
(comme je le reconnais meme dans ma lettre peu reflechie), tandis 
que, chez les termites, les ouvriers et les soldats sont probablement 
derives, sinon de la derni^re periode larvaire, ou nymphe, du moins 
indifferemmeiit d'individus parfaits 9 ot (^, chez lesquels les organes 
genitaux sont a peine differencies. II est clair a mon avis que tous 
ces faits sont parents et voisins et Ton ne doit pas oublier que le 
polymorphisme, meme lorsqu'on pent presumer qu'il s'est differencie 
sur une forme adulte, reagit subsequemment jusqu'a un certain 
point sur la forme larvaire, de sorte que, chez les fourmis par 
exemple, on peut distinguer une larve javancee de $ d'une larve 
avancee de ^ etc. 

Get etfl, au mois d'aout, j'eus la bonne chance de rencontrer 
pendant mes vacances sur un talus de gazon, a Fisibach, 'canton 
d'Argovie, une fourmiliere de Formica pratensis de variete foncee 
qui contenait toute une fourmiliere de Formicoxenus nititulus y 
vivant en h6tes. J'y ai d'abord confirme mes anciennes observations 
ainsi qu'une partie de celles d'Adlerz. Malheureusement la fourmi- 
liere ue contenait pas de (^. J'ai decouvert les petites cases des 
Formicoxenus , contenant leurs larves,leurs iiymphes et les 9 iailees, 
creusees dans les parois et piiiers du nid des pratensis, exactement 
comme le decrit Adlerz, et tres semblables aux nids doubles des 
Solenopsis fugax que j'ai decrits dans les Mittheilungen der Sclimei- 
nerischen entomolog . Gesellschafl, vol. Ill, n° 3, i86P. Seulement 
les canaux s'ouvrent librement dans le nid de I'hfite, ce qui n'est pas 
le casdeceux des Solenopsis. J'ai de nouveau observe I'indifference 
parfaite Aes pratensis vis-a-vis des Formicoxenus . J'etablis plus tard 
la fourmiliere des Formicoxenus dans une boite. Les 5 travaillerent, 
entasserent leurs larves ensemble, etc., mais ne toucherent ni au 
miel, ni aux larves, ni aux nymphes pratensis que je leur donnai. 
A peine une ou deux d'entre elles gouterent-elles un peu les sues 
d'une nymphe pratensis que j'avais ecrasee expres. J'ajoutai deux 
(^pratensis qui revenaient avec I'abdomen gonfle de liqueur de 
pucerons. Les Formicoxenus n'essayerent pas de se faire nourrir par 
elles. Puis je mis deux ou trois ennemis [Lasius niger) dans la bofte. 
Les Formicoxenus se replierent tout coi, sans essajer ni d'atfaquer, 
ni meme de se defendre. Ces faits coiifirment ce que dit Adlerz. 

Ayant derange plusieurs fois le nid des F. pratensis, celles-ci ?e 
mirent a demenager le 13 aoiit, en passant d'abord a travers un 



- 5 - [1^5] 

taillis, puis dans le gazon, vers le haut du talus, pour aller s'etablir 
dans un ancien nid abandonne, situe a 14 metres de distance de ieur 
habitation. Des le premier jour (13 aout; peut etre \es pratensis 
avaient-elles deja debute Ieur demenagement un jour avant sans que 
je men fusse apercu) j'observai des Formicoxenus $ suivant les pra- 
tensis 9 sur la ligne de demenagement. Je continual les jours 
suivants a voir des ^ Formicoxenus suivre les pratensis jusqu'au 
nouveau nid, sans se tromper de chemin et sans se transporter les 
unes les autres. C'etait curieux de voir de si petits insectes suivre 
sans s'ecarter a travers toutes les difflcultes du terrain un chemin 
si long qui ne pouvait ^tre marque pour eux que par les emanations 
des F. pratensis. Plus tard, j'observai aussi un Formicoxenus §n 
portant un autre renverse sur le dos (ils se portent ainsi comme tons 
les myrraicides) du vieux nid au nouveau. Cependant j'observai ce 
transport mutuel beaucoup plus frequemment d'une partie du nid a 
I'autre, et jepus observer que, comme chez les Formica, la porteuse 
a beaucoup plus de peine a retrouver son chemin avec son fardeau 
que sans lui. Au bout de cinq jours le demenagement des pratensis^ 
etait entierement'termine, et les Formicoxenus n'avaient pas ete 
moins actifs, car ils avaient transporte toute Ieur nichee, femelles 
ailees et larves, dans le nouveau nid ou ils avaient deja creuse des 
cases dans les parois des F. pratensis! Mais cette curieuse obser- 
vation, plus complete que celle que j'avais faite autrefois (1. c), en 
entraina \mn autre encore plus singuliere. Le 4™" jour du deme- 
nagement des F. pratensis, alors que I'ancien nid etait presque 
depeuple, j'observai sur toute la ligne de demenagement, echelonnes, 
a presque chaque quart de metre, de petits cloportes blancs, h6tes bien 
connus des fourmis. Or ces cloportes trottinaient tons, sans s'ecarter 
d'un centimetre de la ligne de demenagement, de I'ancien nid presque' 
abandonne Aes pratensis au nouveau nid, ou ils arrivaient I'un apres- 
I'autre, sans avoir I'air eprouves de ce long voyage. II y en avait de 
tout petits, de 1 i/s a 2 millimetres de longueur qui entreprenaient 
aussi le voyage, mais je n'en ai pas vii de plus petits que 3 millimetres 
atteindre le nouveau nid. Je ne sais si les plus exigus se sont perdus 
ou epuises en route ou si j'ai incompletement observe. Enfln j'obser- 
vai encore d'autres hdtes bien connus des F. pratensis, des Sta- 
phylinides, trois Dinarda et un Stenus, tous allant sans trop se 
pressor, mais sans s'ecarter non plus de la ligne de demenagement, 
de I'ancien nid Aes pratensis au nouveau. 

Le resultat general de cette curieuse observation est que lorsque 
les Formica pratensis {eX probabiement les formes voisines)emigrent, 
tous leurs hStes et parasites, tant fourmis que coleopteres et crus-. 
taces savent les suivre, evidemment au raoyen de I'odorat de letirs 
antennes. 



|136] — 6 - 

2. Experiences sur la. faculte de sb diriger. — Lbrsque des 
•fourmis vont et viennent sur une ligne, on comprend, comme croit 
ravoir' demontre Lubbock, et comme c'est certainement vrai en 
grande partie, queleur propre piste odorante leur serve a se diriger, 
car la piste fratche est derriere elles et la ou les pistes anciennes 
sent devant elies. Mais que dira-t-on de I'experience suivante qui 
confirme du reste certains resultats de Lubbock. Sur la ligne de tnes 
F. pratensis, le demenagement fini, quelques ^ continuerent a 
aller et venir pour recolter la mieilee de pucerohs qui se trouvaient 
sur uh arbuste. Je saisis a plusieurs reprises des 9 qui revenaient 
de I'arbuste a leur nid, I'abdomen gonfle de mieilee, et les placai 
chaque fois de nouveau sur la ligne de demenagemient, mais a un 
metre environ de i'endroit ou je venais de les prendre. Revenues de 
leur premier etonnement et apres avoir fait .quelques circuits tres 
courts, elles se mirent chaque fois, sans se tromper, en route dans 
la bonne direction les conduisant a leur fourmiliere, jamais en sens 
inverse. Je demande dans ce cas quelle peut §tre la piste qui les 
guide au milieu de toutes les pistes de leurs compagnes allant dans 
les deux sens. Et en admettant que ce soit leur propre piste lorsqu'el- 
les etaient allees a Tarbuste, comment ontelles pu distinguer si elles 
devaient la suivre dans un sens ou dans I'autre, puisqu'elle devait 
etre egale des deux cotes et que la piste fraiche qu'elles laissaient 
du c6te de I'arbuste en avancant vers leur nid n'etait plus la pour 
les guider grace a mon stratageme. L'idee d'une piste comme nous 
nous la faisons ne suffit plus ici, et comme les fourmis voient mal, 
je crois devoir emettre une nouvelle opinion a ce siijet. D'abord il 
ii'est pas question d'un sens vague de la direction, car lorsqu'on met 
des fourmis en tas en un lieu inconnu d'elles, et qu'on pose I'une 
d'elles a 2 ou 3 metres du tas, ello est absoiument incapable de 
trouver la direction du tas. II faut done qu'elles connaissent les 
Meux. Or I'experience prouve qu'elles les reconnaissent avec les 
antennes, car privees d'antennes elles ne^ peuvent plus se guider. 
Certaines ex(>eriences de Lubbock sembleut moutrer que la direction 
de la iumiere, les ombres les guident a cote de I'odorat. Mais quand 
le temps est couvert.et memela nuitjellessedirigent comme de jour. 

Je commence a croire que nous pourrions etre ici en presence' 
d'un fait physiologique et psjchologique tres important. Les organes 
des sens internes (le gout, I'ouie et I'odorat) ne nousprocurent, on 
le salt, que des sensations inal delimitees ou memo pas du tout deli- 
mitees dans I'espace. Herbert Spencer (Principes de Psychologie) 
croit que cela vient en grande partie de ce que les terminaisons 
nerveuses sorit interieures et par suite affectees toutes a peu pres- 
delameme facon par I'agent chimique excitateur, tandis que pour 
la vue et le tact les agents excitateurs se localisent, afFectant tantSt ■ 



— 7 — [137], 

une partie, tant6t u'ne aufre de la peau ou ,de la retine. II parait 
exister la une verite tres generale, car nous sentons aussi nps 
impressions tactiles bien localisees, tandis que les sensations yisce- 
rales ne le'sont pas. Mais' les sens .dont les impressions sont loca- 
lisees sont en m^me temps ceux qui nous font cohnaitr.e, respace.- 
Seuiement le tact a lui seul est insuffisant. Je demontrerai aiUeurs 
que les fourmis se dirigent parfaitement' bien sans la yue, apres 
qu'on leur a verni les yeux. Or il est bien ,demontre que, rodorat 
des insectes et specialement des fourmis reside dans les antennes., 
Mais ici nous avons affairea uh.odorat dont I'organe est non.seule- 
ment exterieur, mais meme tres mobile, et peut toucher directement 
les corps par divers cotes.. • 

Je crois que nousdevons conclure de ces faits que I'odorat des 
insectes, specialement des fourmis, peut avoir des particularites 
d'energie speciate que n'a pas ie n6tre, qu'ilest peut-etre capable de 
localiser ses impressions dans I'espace (ou plutot de fournir a la con- 
science de I'insecte une certaine localisation de I'espace). Cette locali- 
sation, jointe a celledu toucher, et a la.memoire doit suffire a donner 
a certains insectes cette etonnante connaissance des.jieux et surtout 
de la direction independante de la vue et, comme nous venons de le 
voir, impossible a expliquer par I'odeur vague d'une piste. La fourmi 
distingue probablement les impressions de son antenne droite de 
celle de son antenne gauche, celles de la face gauche.et de la face 
droite de chaque antenne, les impressions qui viennent du cote 
gauche en general de celles qui viennent du cotei droit etc. Ainsi 
elle distingue par ses antennes et connait les deux cotes du chemin, 
de sorte que mise tout-a-coup a un endroit quelconquedes lieux qui 
lui sont connus elle s'oriente avec ses antennes par les objets qui 
I'entourent et salt dans quelle direction est son nid, de meme que 
nous nous reconnaissons en cas pareil par la vue distincte et sa 
memoire (memoire des lieux vus). Le fait que I'homme ne peut pas 
se representer un odorat localisant I'espace n'infirme en rien notre 
hypothese. — La foule enorme de terminaisonsnerveuses repandues 
les unes a c6te des autres sur la massue des antennes est extreme- 
ment propre a une fine localisation. 

3. Un dkmenageme.nt de MvKMiCA.. — J'observai^par hasard a 
Fisibach des Myrmica ruginodo-lxvinodis demonageant avec leurs 
larves, leurs. nymphes. leurs 9-ailees-et burs cf d'un ancien a un 
nouveau nid, dans la mousse., Cela allaittres vite, la distance etant 
courte. Les 9 etaient transportees renversees sur le dos Mais les 
(^ etaient portes comme des nymphes, c'est a dire empoignes par le 
thorax, Mors ils repliaient leurs pattes et leurs antennes et lais- 
saient faire I'ouvriere porteuse. . 

4. InIMITIE de FOtJRMIUERES VOISINES DE CaMPONOTUS IJfiNJPER- 



BUS. — Je prends quelques 9 d'une fourmiliere de cette espece situee 

sur'le raSme talus a cinq ou six pas d'u ne- autre, et les place a I'ouver- 

tpre du nid de cette derniere. Immediatemen les ^' sont attaquees, 

ijy ' mordues et tuees par ieur's voisines. Dotac ces Camponotus, et, j'ai 

'fwJ " |P ^ ! lieu de lecroire, les C«»8;oowatos en general; n'ont aucune tendance a 

\^w \ "•I^\a,a, former des colonies a plusieurs nids. Chaque formiliere a en general 

. un seul nid, et est I'ennemie complete des autres de son espece. 

J'ai observe depuis quelques annees que les hids des Gamponotus 

Ugniperdus sont en general situes sur les pentes exposees au levant. 

Enfin une observation recente m'a montre que les Gamponotus, 

Ugniperdus ont mauvaise menioire relativement aux Formica. En 

effet, des fourmis de cette espece et de la meme fourmiliere, separees 

depuis six semaines a peine, se battirent et se mutilerent d'abord, 

meme jusqu'a se tuer; I'alliance n'eut lieu qu'au bout de 24 heures. 

5. Faculte de se RECONNAiTRE. — Lubbock pretend que les four- 
mis sorties a I'etat de nymphes d'une fourmiliere et ecioses liors de 
chez elles sont reconnues par leurs compagnes. J'avais pretendu le 
fcontraire a la suite d'experiences. J'ai relait cet ete 1' experience 
suivante : a) J'avais pris dans un nid des Formica sanguinea avec 
leurs esclaves pour une experience dans laqueile je leur avals verni 
les yeux. Au bout de 14 jours je les remis sur leur nid ou elles 
furent aussit6t amicalement recues. Je les reconnaissais des autres 
a leurs yeux vernis, et tant esclaves que maitres surent se diriger, 
se reconnaitre, entrer dans le nid et en sortir comine si rien ne 
s'etait passe, b). Le 7 aoiit j'avais pris des nymphes de F . pralensis 
dans leur nid et les avals donnees a mes F. sanguinea aux yeux 
Verriis que j'avais en observation. Les F. sanguinea les soignerent 
et tirerent plusieurs jeunes ^ de leurs cocons. Le 11; aout je 
placai une de ces jeunes ecioses (eclose depuis 3 jours) vers sa 
fourmiliere natale oil elle fot fort ma! recue, empoignee par |e 
thorax, la tete, les pattes, tiraillee (ecartelee), et meme menaeee de 
venin. Cependantau bout d'un certain temps on lalaissa tranquille. 
■Je repetai cette experience deux ou trois fois avec le nieme resultat; 
une des jeunes 9 que je remis plusieurs jours plus tard sur sa four- 
miliere nataie, et qui etait devenue plus foncee (plus adulte) fut 
encore plus maltraitee que les autres et recut meme un jet de venin, 
d'une de ses nourrices et soeurs qiii I'avaient soignee a I'etat de 
iiymphe huit jours auparavant. Cela confirme mon opinion que leS 
fourmis apprennent a se connaitre apres leur eclosion (Fourmis de 
la Suisse, p. 261 et suiv.). 

6. Formica pratensis et nymphes de leur espece, jiais 
d'autre fourmiliere. — Le 20 aoiit, je pris une poignee denymphes 
dans une fourmiliere de F.pratensis et j'allai les deposer en partie 
sur le d6me et en partie a quelques pouces du. dame d'une autre 



-.9 - [139] 

fourmiliere de la m^me espece. Un combat fort vif s'engagea ehtre 
les inaitres du nid et les quelques ouvrieres que j'avais apportees 
avec les njmphes, mils ces dernieres furent bient6t culbiitees. Ati 
lieu de s'annexer les nymphes ainsi facilement coUquises, et quoique 
elles-memes en possedassent fort peu, les F. praterisis de la four- 
miliere se mirent a les emporter le plus loin possible, jusqu'a tro'is 
ou quatre decimetres de leur nid et a les jeter. Elles allaient de 
preference les porter a un endroit ou le talus sur lequeletait bati 
leur nid etait raide et ou une touffe d'herbe surplombait, de sorte 
que de la elles pouvaient laisser tomber les nymphes qui allaient 
rouler assez loin, vers le bas du talus. J'essayai' plusieurs fois de 
poser un certain nombre deces nymphes a I'entree merae des portes 
de la fourmiliere ou merae de les faire tomber dans I'interieur du 
nid. Quelques unes de ces dernieres parurent etre conservees, mais 
la plupart furent rapidement saisies, emportees et jetees. Plusieurs 
centaines de nymphes furent ainsi jetees. Cependant j'observai par 
exception quelques Q qui integrereut deux ou trois nymphes dans 
le nid (furent-elles mangees ou elevees?). Quoi qu'il en soit,' il est 
curieuxde voir une espece de fourmi qui est oranivore, passablement 
carnassiere, qui par exemple eraporte presque tous les insectes qu'on 
lui donne dans son nid, mepriser ainsi et mSme rejeter au loin un ' 
aussi riche butin qui eut pu lui ^tre si utile soit en lelevant, soit en 
le mangeant. C'est d'autant plus curieux que la piupart des autres 
fourmis omnivores, ainsi la Formica sanguinea, la Formica ftisca, 
et ses races, tous les Myrmicides que je connais, sauf les Formi- 
coxenus, la plupart des Lasius etc., prennent avidement les nymphes 
etrangeres tant de leur espece que d'autre especes pour s'en repaitre, 
sinon (surtout les especes a esclaves) pour les elevfer (voir Fourmis 
de la Suisse). Les fourmis qui ne sont nuliement carnassieres, ainsi 
les Gamponolus , rejettent, il est vrai, toutes les nymphes etrangeres 
qu'on leur donne, mais ici le cas n'a rien d'etonnant. 

7. FOURMILIERENATURELLESANGUINEA-PRATENSIS. — JedeCOUVris 

cet ete a Fisibach une belle fourmiliere dont le nid etait couvert de 
F. pratensis. I /architecture anormaie de ce nid me frappa. A peine 
eus-je ■A\iXTia&\es pratensis qu'un fiot rouge de grosses F. sangui- 
ned apparurent a la surface du nid. Je constatai aussitSf que j'avais 
affaire a un second de ces cas extremeraent rares ou a I'etat naturel 
la F. sanguinea avait attaque et pille une espece autre que ses 
asclaves ordinaire (fusca et ruflbariis). Le seul cas decrit jusqu'ici 
est celui d'une fourmiliere mixte sangimiea-rufa, que j'ai observee 
au Laegern (Bulletin de la Soc. Vaud. des Sc. n., XIV, 75, p. 33, 
jl875). Gette fois la grande taille des sanguinea, ainsi que le nombre 
bien plus .faible et la taille relativement petite des pratensis rie 
laissait pas I'ombre d'un doute sur I'origine de cette fourmiliere. Et 



:{i40] - 10 - 

cela d'autant moins qu'aux environs se trouvaient quelques faibles 
fourmilieres pratensis de variete identique, fourmilieres toutes 
'incapables de resister a I'assaut de pareilles sanguinea. Je constatai 
un chemin battu allant du nid a une certaine distance et eviderament 
construit par les esclaves pratensis. Je placai un tas de F. rufa 
devant le nid; les sanguinea seules prirent part au combat et eurent 
bientdt culbute les rufa. La fourmiliere ne possedait pas d'esclaves 
fusca, ni v%fibavhis. 

8. Secretion des glandes mandibulaires des abeilles et des 
GLANDES ANALES DES FouRMis. — J'ai demoutre (Zeitschrift fiir wiss. 
Zoologie, Bd. XXX, Suppl. 1878, p. 60) que la secretion des glandes 
anales qu'ont certaines fourmis {Tapinoma etc.) est identique par 
isoii odeur, sa decomposition a I'air et sa eonsistance a celle des 
glandes mandibulaires des abeilles, et j'en ai conclu que la glande 
mandibulaire des abeilles est probablement une glande dont la secre- 
■ tion sert simplement a la defense de I'insecte en efFrayant les 
ennemis par son odeur, eomme c'est le cas des glandes anales 
des Tapinoma. Dernierement Schiemenz (Ueber das Herkommen 
.des Futtersaftes etc. der Biene. Dissertation, Leipzig 1883) a cru 
idevoir accorder a cette glande des fonctions dans la preparation de 
la cire et dans la nutrition des abeilles. Je ne pretends point nier 
;Ia possibilite d'un fait pareil, mais je rends Messieurs les Apiculteurs 
attentifs aux faits suivants. Chaque fois qu'on saisit une abeille, 
elle repand une odeur caracteristique qui est d'apres mes observa- 
tions due a la secretion des glandes mandibulaires (decouvertes 
d'abord par Meinert, 1860, chez les fourmis), lesquelles ne sont 
autre chose que les glandes salivaires de la IV"'" paire de Schiemenz 
(Riechschleimdruse de Wolif). Cette odeur est identique a celle 
des glandes anales des Tapinoma, et si Ton prepare soigneusement 
la vesicule de la glande de I'abeille et qu'apres I'avoir isolee on 
I'ouvre, aussitot I'odeur se repand. — Or M. I'instituteur Kiissen- 
h'erger a Fisibach, un apiculteur zele dont j'ai apptis a considerer 
I'excellent esprit d' observation, m'a fait observer que chaque fois 
qu'une abeille est irritee (ce qu'on reconnait au mouvement de ses 
ailes et a I'ouverture de ses mandibules), elle repand cette odeur, 
tandis qu a I'etat tranquille elle ne la repand pas. Ce fait corrobore 
si bien mon opinion ci-devant citee, que je crois que sans pouvoir 
nier la possibilite des fonctions que Schiemenz attribue a cette glande, 
nous devons avant tout la considerer comme une glande odorifique et 
defensive. J'ai demontre ailleurs a quel point d'autres inse.tes sont 
incommodes par la secretion des glandes anales des Tapinoma que 
je confondais alors encore avec la glande venenifique (Fourmis de la 
Suisse, p. 331), glande qui est rudimentaire chez ce genre. 



— 11 — [141]- 



II. 

Descriptions (Tespeces nouvelles on mal connues de Id sous famille 
des Gamponotidse. 

I. Sous- FAMILLE CampoiiotidsB Forel. 

(ZtBchrft. f. wiss. Zool., XXX, Suppl.) 

I. Tribu rainpoiiotii. 

Genre CAMPONOTUS Mayr. 
Esp. C. LiGNiPERDUS Latr. 

Var. picius Forel (Et. myrm. 1879). Une 9 et une $ du 
N. Hampshire (Mrs. Treat). Cette variete parait etre fort repandue 
aux Etats-Unis et assez constante. Elle merite probablement de 
former une race. 

Esp. C. CASTANEUS Latr. (Hist. nat. Eourm.). 

G. melleus Say (Host. Journ. Nat. hist. 1837, I, 286). ■ 

G. clarus Mayr (Myrmecol. Studien 1862). 

Mayr (Formicid. Index Synonym.) croit que la Formica 
castanea Latr. est synonyme du Gampon. hercukanus L. qui se' 
trouve aussi dans I'Amerique du nord. Cette synonymie est deja 
improbable a premiere vue, vu que Latreille connaissalt le G- her- 
cukanus et qu'il etait trop jiidicieux pour en faire deux especes. 
Mais si Ton compare la description de Latreille avec les varietes 
foncees du Gampon. melleus Say, on verra qu'elle leur convient de 
point en point, surtout si Ton a soin d'observer que Latreille a 
I'habitude d'attribuer aux fourmis des couleurs plus foncees que 
celles que Mayr et les auteurs actuels leur accordent('). 

La couleur marron clair que Latreille attribue au ^ de sa 
F. castanea ne peut absolument pas convenir aux (^ des G. liercu- 
leanus et ligniperdus , tandis que c'est precisement une des parti- 

(') Ainsi Latreille appelle noires des fourmis que nous appelons hrunes, matron 
ou marron clair des (ourmis que nous appelons rousses ou d'un rou3> un peu 
jaun&tre, etc. ~ Jl dit p. ex. que le Lasius Jlavus est « roux jaundtre, tirant menns 
sur le bruD, dans quelques individus n taudis que Mayr le trouve « jauue, avec la 
tSte et TahdoineD jaune brunStre chez quelques jndividus. n Cette difference dans 
I'appreclation des couleurs on plutot des nuances du clair au fonc^ proTient je 
crois de ce que nos devanciers avaieot I'tiabitude de jut(er k I'oeil nu de la couleur 
de Tinsecte dans sa grandeur naturelle, tandis que nout avoQs pris peu k pea 
I'hahitude de decrire les couleurs que nous voyons a la loupe. Or la loupe, en 
grossissant, dilue les couleurs (le pigmenl) et les reud plus claires. Les globules du 
nanji vus 4 I'oeil nu aont rougeatres, com me on le sait, menie en couche mince. 
Vus au microscope ils sent k peine jaunes. 



[142] — 12 — 

cularites les plus specifiques du O. melkus d'avoir un (^ de la m^me 
couleur qne la ^ et la Q, d'une couleur qui varie du brun marron 
clair au roux jaunatre. La description de Latreille qui coraprend les 
trois sortes d'ihdividus de I'espece est non seulement plus ancienne, 
mais bien plus complete que celle de Say, de sorts que le nom 
de melkus Say doit tomber et etre remplace par castaneus Latreille. 

II n'en est pas moins vrai que le C. castaneus est ordinairement 
jaune-roussafre et que le nom de melleus lui aurait mieux convenu. 
Un des caract^res les plus distinctifs du C. castaneus est I'absence 
presque totale des gros points enfonces. qui aboadent surtout sur 
I'abdomen des O. herculeanus et Ugniper dus . 

Une 5 major d'un brun marron, longue de 12,5 mill. Texas 
(Boll), Voir du reste Forel, Et. myrm., 1879, p. 60. 

Esp. C. FoRELi Emery (Annal. Mus. civ. Genova, mars 1881). 

Quelques ^ de Barcelpne (M. Guny y Martorell)..M. Emery avait 
recu cette espece d'Algerie. Elle se rapporte au groupe des G. auro- 
ci?icius Smith, ru^cepsF., intrepidus Kirby etc. par son echan- 
crure thoracique et Ja forme de son metanotum. 

Esp. C. MARGiNATUs Latr. 

M. Morris m'a envoye de Vineland (N. Jersey) une variete $ 9 
et (^^ de cette espfece qui se distingue par une sculpture un peu plus, 
forte et une pubescence plus distincte. Le thorax des ^ est un peu 
mat, finement, mais assez profondement reticule-ponctue ou reticule-. 
ride tranversalement. Chez la ^, la tete et I'abdomen sont noirs, 
le reste est rougeatre. Chez la 9, le thorax est bariole de noir 
et^de rouge jaunatre; I'abdomen est noir uvec une tache rou- 
geatre en bande sur le premier segment et parfois aussi une sur le 
second. 

Au'Japon, cette espece varie beaucoup de taille et de couleur. 
Um petite variete ou race japonaise merite d'etre decrite sous un 
nom special : 

. C-marginalusvar.quadrinotatusn.'D.: 9. Long. § minor 5 mill.; 
$ major 6, 5 mill. Tete des 9 major relativement large et forte 
(plus que chez la forme typique), Noire, avec les mandibules, les 
antennes et une lisiere transversale au devant de la tete d'un rouge 
fonce chez les 9 major et clair chez les 9 minor ; les pattes et le pro- 
thorax d'un rouge brun chez les 9 major et d'un rouge jaune chez 
les 5 minor. Deux taches d'un blanc jaunatre sur chacun des deux 
premiers segments abdominaux. Du reste comme la forme typique. 

9- Long, environ 9 mill. Comme la 9 major. 

Japon (Musee de Berlin). Recoltee par M. Donitz. 

Le G. marginatus habite toute la region palearctique et nearctique. 



- 13 " [143] 

Esp. C. RUBRiPES Drury (1770) 
= C. sylvtticus sens general (Mayr, Am. Turkestan; Forel, Et. myrm. 1879).- 

r. C. RUBRIPES i. sp. Drury, 111. Nat. Hist. 1770 (Roger, Berl. ent. 

Zeit. 1863). [Cap de B. Esp.]. 
r. C. MACULATUS Fab., Spec. Ins. 1781. [Afrique, en particulier 
du nord]. 
= Form, carinata Brulle, Hist. nat. Canar. 
= Var. dichrousYoreX, (Et. myrm. 79) (== F. thoracica 
Fab. ? [Algerie, CretoJ. 
G. maculato-sylvaticus ; G. maculato-cogyiakos (= variegatus Mayr,; 
nee Smith). [Europe merid. et Afrique]. , • 

r. C. SYLVATicus Oliv., Encycl. meth. 1791. [Europe meridionale]. 
= Form, marginata Latr. (H. nat. Fourm.) $, nec'9- 
= Var. A. Mayr. (Fourm. Turkestan). [Turkestan], 
r. C. FALLENS Nyl., (Act. Soc. Sc, Fenn. 1848) [Sicile]. 
r. C.^THiops Latr. (Hist. n. Fourm.). [Europe meridiofiale etc.]. 
G. sylvaCico-xthiops Forel (Fourm. Suisse). [Europe merid.]. 
r. C. PiLicoRNis Roger (Berl. ent. Zeit., 1859, p. 228). [Espagne,' 

Bosphore], 
r. C. coGNATUs Sm. (Catal. 1858). [Afrique et sud de I'Europe]. 
Var. w Forel (Et. myrm. 79). [Tunisie]. 
Var. <]; Forel (Et. myrm. 79)? [Perse]. 
G. cognato-compressus (== var. X et une partie de cognatus Forel, 

1. c). [Afrique]. 
r. C. coMPREssus Fab. (Mant. Ins.). [Hindostan]. 

= F. indefessa Sykes. (Trans, ent. Soc. Lond. I, 104). 
= F. callida Sm. (Cat Brit. Mus., p. 18)? 
= (7. sylvaticus var. e Forel. (Et. myrm. 79 et Indian 
Ants., Part. 1 et II, 1885 et 1886, nee Mayr). 
!■• C- GUATEMALENSis Forel (Et. myrm 1884). [Guatemala]. 
r. C. MiTis Smith (Cat. Brit. Mus.). [Hindostan, Ceylan]. 
= G. Bacchus Smith (Cat. Brit. Mus.). 
= G. venlralis Smith (Cat. Brit. Mus.) 9 
== Var. fuscilhorax ¥ore\{n. var.). [Calcutta]. 
r. C. NovAE-HoLLANDiAE Mayr (Neue Formic. , 1870). [Australie]. 
r. C. piciPEs Oliv. (Encycl. meth.); Mayr (Myrm. Stud., 1862). 

[Amerique du sud]. 
r. C. iNDiANUs Forel (Et. myrm. 79). [Amerique du sud]. 
r. C. Mac Cooki Forel (Et. myrm. 79). [Mexique]. 
r; C. Fedtschekkoi Mayr (F. Turkestan). [Turkestan]. 
r. C. siMiLLiMus Smith. (Trans, ent. Soc. Lond., 1861; Mayr. 

Form. Novo Granad.). [Amerique du sud]. 
r C. Solon n. st. [Benguela]. 
r. C. oDiosus n. st. [Sumatra]. 



[144j - U - 

r. C. Brutus n. st. [Congo]. 

r. C, PoMPEiusn. st. [Gabon]. 

r. C. Hagensii n. st. [Madagascar] . 

r. C. MORosus Sm. (Cat. Brit. Mus.). [Chili]. 

. Le nom « d'espece » sylvaticus 01. ayant englobe les 0. macula- 

ius F. et rubripes Drury qui lui sent anterieurs comme descriptions 
originates, nous sommes obliges, contra notre gre, de prendre comme 
nom general de ce vaste groupe le nom le plus ancien qui est celui 
de Drury. La race particuliere rubripes i. sp. du Cap a laquelle ce 
nom s'appliquait a ete definie plus nettement par Roger (Berl. ent. 
Zeitschr., 1863, p. 133). 

Depuis que dans mes « Foufmis de la Suisse » (1874) j'ai reuni 
le C. aethiops Latr. au 0. syltaticus Olivier comme simple race, 
ayant trouve des formes interraediaires entre ces deux fourmis, il 
s'est produit une synthese croissante, tendant a faire rentrer sous 
I'espece rubripes {sylvaticus) une foule de formes voisines habitant 
les cinq continents. C'est d'abord Mayr (Fourmis du Turkestan) qui 
degrade VaelMops, le cognatus Sm., le maculatus Fabr., et diverses 
autres formes qu'il decrit, au rang de varietes du rubripes [sylva- 
ticus); il indique meme la tres proche parente des formes ameri- 
caines bonariensis Mayr, simillimus Smith, sexguttatus F., et 
picipes Oliv. avec le 0. sylvalicus d'Europe. Dans mes Etudes 
myrmecologiques en 1879, sans toutefois admettre la degradation 
des races a de simples varietes j'ai ete encore plus loiii que Mayr, 
en reunissant comme races au 0. rubripes (sylvaticus) les G. mitis 
Sm. [Bacchus Sm.), Novae- Eollandiae Mayr, picipes Olivier, 
indianus Forel, Mac-Oooki Forel, Fedtschenkoi Mayr. Enfin dans 
mes Etudes myrmecologiques en 1884, j'y ai ajoute le G. guatema- 
lensis. Emery (Ann. Mus, civ. Genova, 1882 et 1884) se range a 
men opinion et rehabilite avec raison le 0. pallens Nylander, que 
Mayr (F. Turkestan) avait considere a tort comme la ^ minor du 
C. variegatus, au rang de race du G. rubripes, de race bien definie 
et assez localisee a la Sicile. Andre (Species des Formicides d'Europe 
1881-82) admet les memes races que moi, mais les considere comme 
simples varietes. 

Nous en sommes arrives ici a un point oii la synthese commence 
a constituer un danger, car en faisant un pas de plus elle risque 
d'englober une foule d'autres especes qui, plus Ton avance, s'unis- 
sent par des formes intermediaires au G. rubripes. Comme ces 
especes renferraent elles-meraes deja un nombre considerable de 
races, nous arrivons a un dedale qui prenddes dimensions dange- 
reuses et qui nous force a iine grande circonspection. 

Je veux purler avant tout des « especes » herculeanus et sexgut- 
tatus, telles que je les ai definies dans mes Etudes myrmecologiques 



— 15 - [1451 

en 1879, ainsi que de Vegregius Smith et du compressus Fab. doiit 
nous allons parler. Chez une serie de formes, tant d'Amerique que 
d'Asie, le lobe de I'epistome se raccourcit, la carene se perd, les 
mandibules se raccourcissent aussi et passent par le nombre 6 des 7 
dents d'ui) des types extremes aux cinq dents de I'autre; bref par 
ies C. castaneus h^tv., Mac-Coo MFovel et d'autres formes encore 
inedites nous passons de VhercuUanus au rubripes etc. etc. 

II nous faut done avant tout examiner aussi soigneuseraent que 
possible les faits fondamentaux et bien assis, pour mettre de I'ordre 
dans ce chaos. II ne m'est pas encore possible d'arriver, de loin 
memo, a un ordre d'ensembie du groupe rubripes. Mais je veux 
essayer de combattre ou de corriger une ou deux fausses voies et 
d'indiquer quelque moyen d'arriver a un certain ordre. 

Mayr (F. Turkestan) pretend avoir trouve le Q. cognatus vdr. e 
dans le m^me nid (done appartenant a la raeme fourmiliere) que son 
C.syhaticus i.sp.{sylvatico-aethiops).G&c\ pourrait faire croire qu'il 
s'agit la de varietes individuelies chez les descendants d'une m§me 
mere. Or ce serait une grave erreur. Je suis oblige de contredire ici 
mon estime collegue et de pretendre qu'un cas comme celui qu'il cite 
repose ou bien sur une confusion, ou bien qu'il s'agit d'une de ces 
Tares exceptions on deux femelles fecondes de races difFerentes se 
sont par hasard alliees pour former nne fourmiliere (voir Forel, 
Etud. myrmecol, 1884 p. 4 et 5). II ne faut pas confondre avec les 
varietes et les races le polymorphisme incomplet des Camponotus 
qui donne a chaque espece, race et variete non seulement un (^ une 
9 et une 9, mais qui divise la ^ elle-meme en une serie de formes 
dont les deux extremes sont la ^ major et la § minor. On salt que 
chez les fourmis ou le dimorphisme de la 9 est devenu complet 
les transitions ont disparu et qu'il est reste un soldat et une 
ouvriere bien distincts I'un de I'autre, le premier correspondant a 
la 9 major, la seconde a la ^ minor des Camponotus. 

Le genre Pheidole est le plus bel exemple de dimorphisme com- 
plet chez la 9. II y a du reste un grand nombre de genres {Phei- 
dologeCon, Holcomyrmex , Atta, Aphienogasler, Pogononiyrmex, 
AzCeca, Anomma etc.) qui offrent un dimorphisme incomplet. 

Je crois pouvoir assurer qu'au contraire les races et varietes du 
G. rubripes sont principatement geograpliiq\ies, c'est-a-dire que 
chacune d'elles n'a qu'une extention geographique relativement 
limitee, et que ies formes intermediaires qui les relient se.trouvent 
surtout sur les confins, de leurs domaines geographiques. Je crois 
pouvoir affirmer en outre que les individus appartenant a la meme 
fourmiliere ne varient que tres pen, a jiart les variations dues au 
polymorphisme de la $, et quils appartiennent toujours a la meme 
race, a la meme variete, meme a la m^me forme transitoire lorsqu'il 



[146] - 16 — 

s'agit d'une variete intermediaire entre deux races, a part quel- 
ques variations individuelles tres miniraes. II va sans dire que le 
domaine geographique de chaque race se superpose en partie a celui 
de plusieurs autres; mais il est rare que cette superposition soit 
complete. Ainsi les C. aethiops et sylvaiictis habitent ensemble le- 
Slid de I'Europe, mais VaetMops atteint au nord des regions ou le 
syhaticus i. sp. ne se trouve plus. Le G- sylvaticus ne se trouve 
ni au-sud ni au centre de I'Afriqiie. Je n'ai jamais vu de 0. coynA- 
ius, ni de ses varietes provenant du midi de la France, et j'ai 
peine a croire les assertions contraires de Mayr et d'Andre On 
trouve souventaux. antipodes une forme qui semble presque iden- 
tique a une forme europeenne. Un exaraen attentif finit cependant 
par montrer qu'il existe des differences, ainsi entre les races 
sthiofs et guatemalensis (d'Eurofie et de Guatemala). Le C. com- 
pressus proprement dit est propre aux grandes Indes et passe par 
des intermediaires africains au cognatus. Le cosmopolitisme .de 
I'esp^ce mbripes n'est done point un cosmopolitisme provenant 
de transports artificiels par les vaisseaux etc., corame c'est le cas du 
cosmopolitisme de tant de fourmis qui varient tres peu (ainsi du 
Solenopsis geminata, du Monomorium Pharaonis etc.), mais c'est, 
si je puis parler ainsi, un cosmopolitisme phylogenetique (ou si 
Ton veut remontant a des temps geologiques) qui divise cette gigan- 
tesque « espece » en une myriade de races et de mrUUs plus ou 
moins locales, dont I'ensemble occiipe le monde entier. Enfin 
chaque race est tres souvent adaptee a un genre de vie special. 
Je crois sans me tromper pouvoir affirmer que les races extremes 
et en outre fort eloignees geographiquement les unes des autres 
auraient plein droit a etre nommees especes distinctes si elles 
n'etaient reliees dans I'entre deux par tant d'autres varietes qui 
forment toutes les transitions possibles et imaginables et qu'on ne 
peut plus nommer, tant il y en a. Ainsi le G. pollens de Sicile et 
le G. compressiis de Calcutta mis a cote I'un de I'autre sont telle- 
ment disparates que nous pouvons bien certainement admettre qu'il 
serait impossible d'obtenir entre eux un accouplement productif. 
Bref le G. rubripes et les formes voisines sont un des plus beaux 
exemples zoologiques qu'on puisse trouver pour montrer que les 
notions d'espece, de r'ace et de variete passent sans limite de I'line 
a I'autre. 

Ces faits, incontestables a mon avis, m'obligent a maintenir la 
denomination de races ou sous-especes, parce qu'il ne s'agit pas la 
de variations pins ou moins capables de se reproduire dans laprogi- 
niture de ckacune d'elles, ni meme de variations dependant seule- 
ment de la temperature ou de la nature du sol, mais bien dA formes, 
qui out dijd obtenu une certaine Constance relative par I'Mredite et 



-- it -^ [Ui] 

VhaUtat. J'e dis cela naturellement d'une fa§on generate, admettant 
fort bien que nous pouvons nous tromper dans tel ou tel cas parti- 
culier, prendre une race pour une simple variete individuelle et vice 
versa, surtout lorsque le materiel nous fait defaut. 

Tout en accordant les passages indubitables entre les groupes 
Tubripes, sesrguttatuSs herculeanus et egregius, je crois que nous 
devons, par simple raison pratique, conserver encore a chacun 
d'eux le titre d'espece; la complication est ainsi deja plus que 
suffisante. Les passages du cognatus au compressus sont par centre 
si nombreux que je suis oblige de faire rentrer ce dernier comme 
race dans I'espece rubripes. Cherchons maintenant, avec cette 
restriction, a caracteriser le groupe rubripes d'une facon generale 
en donnant les caracteres propres a toutes ses races. 

Oaracteres communs a toutes les races du C. rubripes $. 

La taille varie entre 4, 5 et 12 mill, chez la ^ minor, entre 8 et 
16 mill, chez la 5 major. La ^ minor est toujours fort grSle avec 
la tSte etroite, souvent retrecie, parfois a peine retnicie derriere. 
La 5 major est en general elancee, mais sa tete est grande, triangu- 
laire, plus ou moins elargie et echancree derriere (souvent forte- 
men t). Les mandibules sont grandes; leur bord terminal est long 
(surtout chez les 9 major) et muni de 6 a 7. dents. L'epistome est 
toujours entier, carene et prolonge devant, au milieu, en lobe 
rectangulaire (sauf chez les formes qui sortent de I'espece pour 
passer au groupe Tierculeaoius et a d'autres groupes non encore 
definis). Le thorax est toujours simple, egalement voiite d'avant en 
arriere et de droite a gauche, sans echancrure, jamais borde ni 
dente ou que ce soit, elargi devant, retreci derriere. Cependant la 
face basale du metanotum est souvent presque droite d'avant en 
arriere, et parfois meme, chez certains C. sylmticus et asthiops, 
elle presente, vue de prodl, une apparence de concavite. Ecaille 
variable, en general ovale, souvent acuminee, presque jamais fort 
epaisse, presque jamais echancree. Abdomen ovale, jamais globu- 
leux. Les pattes et les antennes sontgreles ou assez grSles. 

La pilosite et la pubescence, qiioique assez variables, sont toujours 
espacees. La pubescence ne forme jamais duvet. Les tibias et les 
• scapes n'ont que des poils couches ou tout au plus obliques, jamais 
herisses. 

La sculpture varie de faibles reticulations ou rides qui n'empS- 
chent pas un fort eclat et sont parfois a peine perceptibles, a une 
dense ponctuation reticulaire qui rend I'insecte mat, se trouve 
surtout sur la tete des $ major, mais peut de la s'etendre au thorax 

^^'^•AI.ES DE lA SOC. ENTOH. BE BElGIQtE, T. XXX, 2 



fl4§] -- i§ -- 

et mSme eomraencer a apparaitre entre les rides de raWortieti. dette 
sculpture constitue chez les grandes races noires et mates Tun des 
passages au C- egregius. En outre de gros points enfonces epars 
qu'on trouve surtout sur les mandibules et le devant de la tete 
des 5 major peuvent s'etendre de la a une partie du corps. La 
sculpture de Tabdomen est presque toujours transversalement ridee, 
mais tres variable d'intensite. 

Quant a la couleur, elle varie du jaune clair par le rouge et le 
brun au noir fence et de I'uniformite la plus complete aux mouche- 
tures, taches, bandes, semi-divisions antero-posterieure et dorso- 
ventrale les plus varices. 

Caractdres variables d% C. ruhripes. 

Nous venons d'en voir un certain norabre en indiquant ce qui est 
constant. 

La forme generale peut varier. Certaines races sont plus massi- 
ves et plus robustes, surtout celles qui tendent vers I'hercukanus, 
ainsi le C. Mac-Gooki, mais aussi d'autres, ainsi le 0. Solon. 
D'autres sont au contraire particulierement greles et etroites, sur- 
tout celles qui tendent vers le sexguttatus, ainsi le G. maculatus. 
La t^te des 5 minor varie selon qu'eile est tres allongee, elargie 
devant et fort retreeie derriere (C. maculatus, NoviB-Hollaniix) 
ou bien plus faiblement (C. sylvaticus, C. cognatus) ou bien presque 
pas {asthiops, pallens, Mac-Gooki). La forme des mandibules varie 
beaucoup. Chez les Q major du G. compressus elles sont tres gran- 
des et comme chez le G. egregius : le bord terminal est tres long; les 
dents sont tres larges, et le bord externe est peu courbe, de sorte que 
les mandibules sont longues et pointues. Chez le G. Solon 5 major 
elles sont gr^indes aussi, mais moins larges a leur base et plus larges 
vers leur extremite (comme chez les G. Kubaryi et pallidus); leur 
bord externe est fortement courbe, surtout vers I'extremite, et la 
dent terminale est dirigee perpendiculairement a la ligne mediane 
du corps. Chez le G. Mac GooU elles sont bien plus petites. 

Le lobe du chaperon, tantSt plus court, tant6t plus long, a ses 
deux bords lateraux generalement paralleles chez les Q major, 
arrondis et convergents en avant chez les ^ minor. Mais chez les 
9 major des G. compressus et indianvs, ces deux bords sont con- 
caves et presque termines par une dent, comme chez le G. egregius, 
tandis qu'au contraire chez celles des G. Mac-Gooki etpicipes i\s 
sont convergents et termines anterieurement par un angle fort 
obtus. 

La forme prismatiqiie et comprimee des pattes, en particulier 
des tibias, chez le G. egregius [prismaticus Majr) se retrouve chez 



- 19 — [149] 

uhe partie des races du 0. fuhripes, mais jamais les tibias n'y sont 
aussi plats et aussi larges que chez Yegregius. Par contre ils sont 
parfois tout aussi anguleux, si ce n'est plus; seulement les quatre 
pans du prisme sont bien moins inegaux. 

Ainsi les tibias sont prismatiques chez les G. compressns et macu- 
latus g major et souvent ou presque toujours chez la 9 minor, puis 
chez le 0. sylvaticus et le C. mitis 9 major. — Par contre ils ont 
une forme intermediaire entre la forme prismatique et la forme 
arrondie chez le G. sylvaticus i. sp. et le C. mitis 9 minor, chez 
les G. Novie-Hollandiae , indianus, gtiatemalensis , picipes, et 
Mac GooM 9 major et minor. Enfin leur forme est assez ordinaire 
ou arrondie chez les G. setTiiops, pallens, simillimus et Solon. 
Les tibias prismatiques sont tant6t plus, tantot moins canneles 
longitudinalement entre les angles, et accompagnes de cuisses et 
de tarses plus ou moins prismatiques ou aplatis aussi. — Les 
gros piquants du bord interne des tibias et du premier article des 
tarses sont aussi tres variables et surtout abondants chez les grands 
individus. 

Les variations dans la forme de Tecaille sont tres irregulieres. 

La sculpture tres faiblement reticulee et ridee chez le C. pallens 
qui est tres luisant partout est au contraire densement ponctuee 
chez le G. compressns qui est mat; mais sur le thorax et I'abdomen 
la ponctuation du G. compressus passe a de denses rides transver- 
sal es. 

Quant a la taille, a la pilosite et a la couleur, nous avons deja 
indique les limites dans lesquelles elles varient. 

Passons maintenant aux faits de detail : 

r. C. PALLENS Nyl. — Je I'ai recu de Sicile 011 il a ete recolte par 
M. Frey-Gessner 9 minor 6, 9 major 8,5 mill. D'apres M. Emery 
(1. c.) la 9 minor peut n'atteindre que 4,5 mill. Correspond 
exactement a la description de Nylander (Addit. alt. etc. 1846, 
p. 36). La tete des 9 major est peu elargie et peu echancree der- 
riere. Le lobe du chaperon et les mandibules sont assez courts. 
L'ecaille est epaisse, la sculpture est tres faible, le corps est luisant, 
roux jaunatre, avec Textremite de I'abdomen plus foncee. Pubes- 
cence faible, entierement couchee sur les pattes. Stature peu elan- 
cee, rappeiant celle des G. xthiops et Mac Gooki. 

r. C. MACULATUS Fab. - Je suis d'avis que le nom de variegatus 
Smith doit tomber. Le G. variegatvs de Smith (Cat. Brit. Mus.) 
est une forme douteuse des Grandes Indes qui me parait se rappro- 
cher plus encore du G. sexg.uttatus que du G. rubripes et qui est 
peut-etre voisine du G. sexguttatus race exiguogutlatus Forel 
(Lidian Ants, Part. II, 1886). La variete def^rite par Mayr (Myr- 
mecol. Studien 1862) sous le nom de variegatus Smith et con- 



[m] ^ §t) -^ 

servee sous ce tiom jusqu'ici dans les traVatix ie Mayr, d'Emei-y, 
d'Andre et de moi-meme cites plus haut n'est pas une race a part, 
mais constitue simplement certaines varietes plus foncees et moins 
tachetees du 0. maculatiis ainsi que les formes transitoires du G. 
maculatus aux races voisines sylmticus et cognatus. Je crois qu'il 
vaut mieux appeler ces transitions tout franchement sylvatico- 
maculatus etc. que de leur donner un nom que Smith avait applique 
a une autre forme. J'ai sous les yeux deux Q cognato-maciilatus de 
, Kakoma (Afrique equatoriale). 

Le C. maculatus typique et m4me ses varietes plus foncees sont 
faciles a reconnaitre a leur tallle svelte, a leur couleur melee de 
noir et de jaune (le noir devenant parfois roussatre), au fait que 
les y minor sont beaucoup plus claires que les 2 major, a ce que 
chez les formes plus foncees, c'est toujours le dessus de la tSte et 
du thorax, puis I'abdomen (moins les taches jaunes), les scapes et 
I'extremite des pattes qui deviennent fonces. Chez le G sylvaticus 
ce sont au contraire les Q minor qui sont les plus foncees, et la 
couleur est presque uniforme, d'un brun chataia plus ou moins 
clair. Les ^ major du G. maculatus ont toutes un scuteilum dis- 
tinct, qui n'est pas beaucoup plus large q.ue long, tandis que chez 
celles des autres races ce scuteilum est irregulier, ordinairement 
beaucoup plus large que long, souvent indistinct ou nul. 

Le G. sylvatico-maculatus {variegatus) de Madagascar que j'ai 
decrit dans mes Etudes myrmecologiques en 1879 se distingue 
encore du maculatus par sa sculpture plus faible, par la forte cour- 
bure du bord externe de ses mandibules, pres de leur extremite. 
Les mandibules sont luisantes avec des points epars, tandis que 
chez la plupart des maculatus elles sont un peu plus mates et 
finement ridees-reticulees. Nommons le var. jSova. Une Q du musee 
de Berlin, recoltee par Hildebrandt correspond tout a fait aux 5 que 
j'ai decrites. 

r. C. AETHiops Ltr. var. sylvaticostMojps {sthiops a pattes et 
antennes rougeatres) 9 et 9- — Crimee, recolte par M. Jaeger, 
expert Suisse pour les vignes phylloxerees. Le C. syhaticus de 
Mayr(Europ. Formic.) n'est pas le vrai syhaticus, mais le syhaticor 
sthiops. 

r. C. coMPRESSus Fabr. — J'ai recu en nombre tres grand cette 
forme de Calcutta par M. Wood-Mason (') el j'ai acquis la convic- 
tion qu'elle ne differe des C. cognatus et maculatus que par degres. 
Je dois done la faire rentrer dans Tespece o'ubripes. Une partie des 
C. cognatus de mes Etudes myrmecol. en I<579 sont des cognato- 

(') Dans mes u Indian Ants, Part I et 11 » (Journal of the Asiatic Society of 
Bengal 1885 and 86) je I'ai pris par erreur pour la variete e du C. cognatus Mayr, 
erreur que je rectlfie ici. 



— 21 — |151] 

compressus d'Afrique qui sont presque identiques aux compressus 
de Calcutta. La taille varie enormement. Tandis que les plus gran- 
des 5 major ont 15 mill., les plus grandes 9 minor 11 mill, et 
leurs 9 18 mill., j'ai recu de Calcutta d'autres ^ major de 11 mill, 
auxquelles correspondent des 9 minor d'a peine 6 mill, et une 9 de 
12 mill. Cependant la forte sculpture de ces individijs qui les rend 
presque entierement mats se retrouve sans modification jusque chez 
les plus petites 9 minor dont les tibias sont encore distinctement 
prismatiques, du moins dans leur moitie peripherique. La sculpture 
et la couleur d'une serie de varietes d'Afrique constitue ainsi que la 
forme de la t^te toutes les transitions du compressus au cognatws et 
au maculatus[^). Du reste la stature ramassee, la tete large, bom- 
bee et assez courte, les pattes et les antennes relativement courtes 
et gr^les sont des caracteres particuliers seulemant aux 9 major 
(maxirase); ces caracteres se perdent chez la 9 media, la 9 minor 
et chez la 9 dont la tete est etroite et allongee. La t^te des 9 
maxima est large de 4,5 et longue (sans les mandibules) de 
4,1 millimetres, done plus large que longue La tete d'une 9 minima 
est large de 1,0 et longue de 1,3 mill. Si Ton fait attention on 
retrouve une tendance, moins accentuee il est vrai, a ces m^mes 
caracteres chez le G. macu(atus, dont les 9 major ont la tete large 
et bombee, tandis que la 9 a^ ''i tete etroite et allongee. Cependant 
les 9 major du vrai compressus de Calcutta ont toujours les cotes 
de la tete un peu plus convexes que les formes les plus voisines 
d'Afrique. 

La 9 da G. compress us {long. \2i 18 mill.) n'est pas encore decrite. 
Elle est etroite et allongee, tres semblable a celle du G. maculalus; 
la tete est tout aussi allongee que chez cette race, le thorax etroit 
et allonge, I'ecaille echancree. La carene de I'epistome est faible et 
obtuse; les ailes sont faiblement teintees de jaunQ brunatre. 

Le (f, long de 9 a 10 mill., se distingue des autres races par sa 
sculpture plus dense, plus ponctuee, par son aspect plus mat. 

r. C.coGNATUsSm. — Comme je viens de ledire, les grands exem- 
plaires mats d'Afrique que j'ai rapportes a cette race dans mes Et. 
myrm. en 1879 sont des G. cognalo compressus a thorax et meme 
devant de I'abdomen plus ou moins rougeatre. Le vrai cognatus 
Smith n'est pas plus grand que le maculalus et n'a pas une plus 
forte sculpture; il en differe surtout par sa couleur d'un brun rous- 
satre uniforme avec I'abdomen et souvent la tete noiratres, ainsi que 
par sa stature moins svelte. II se rapproche du sylvaticus. 

{*) Andre (Species des Formicides d'Europe) donne I'Inde et I'Afrique (sans 
parler de la Cliiae et Jes Philippines) comme patrie au C. compressus. II est evi-. 
dent pour moi qu'il confoad ditferentes races du rubripes sous le nom de compres- 
sus. Les formes africaines les plus rapprocheas du compressus peuvent etre 
appelees cognato-eompressus. 



[152] - 22 - 

r. C. siMiLLiMUS Srh, — Deux g major et deux ^ minor du Bresil 
que je dois a I'obligeance de M. Mayr me montrent que cette forme 
n'a avec le G. Jierculeanus que des affinites apparentes provenant de 
la couleur. C'est une pure race du G. rubripes, voisine du G. cogna- 
tus par sa taille et sa couleur. La tete est mate et ponctuee; le 
thorax et I'abdomen sont flnement reticules ponctues. La pubescence 
est fort longue, surtout sur I'abdomen, plus longue m^me que chez 
le G. sexgwUatus. Sur les pattes elle est enlierement appliquee. Le 
lobe du chaperon est fort developpe, echancre sur les cotes, et a 
bord anterieur concave ; la earene est aussi tres marquee sur toute 
la longueur de I'epistome. Cette race est extrlraement rapprochee 
de la race G. indianns Forel, dont elle a la forme et la sculpture; 
mais chez ce dernier qui est entierement d'un noir brun, la pubes- 
cence est aussi faible que chez le G. syhaticus ; les polls dresses 
sont aussi plus grossiers, moins abondants et d'un brun fence 
(d'un blanc jaunatre chez le G. simillimus); les pattes sont plus 
fortes etun peu plus aplaties. 

r. C. Solon n. st. — Q Long. 8-13,5 mill. Stature robuste et 
forme generale des G. Mac-GooM et compressus. La longueur indi- 
quee est bien celle des ^ minima et maxima. Mandibules grandes 
munies de six a sept larges dents. EUes sont assez fortement cour- 
bees a leur bord externe, densement striees chez la Q major, den- 
sement reticulees chez la Q minor; cependant cher la Q media et 
vers la base chez les ^ major la sculpture striee devient reticulee- 
ponctuee. Chez toutes les 5 elles n'ont qu'un faible eclat soyeux et 
ont une grosse ponctuation eparse. La tSte moderement retrecie 
derriere chez les ^ minor y est fort elargie et profondement echan- 
cree chez les ^ major. Elle est moins bombee et ses c6tes sont moins 
convexes que chez le G. compressus. Le lobe du chaperon est de 
moyenne longueur, arrondi chez la Q minor, droit (a c6tes un peu 
concaves) chez la Q major. La earene, complete chez les 9 minor, 
n'est bien marquee qu'au milieu chez les Q major, chez lesquelles 
le tiers posterieur du chaperon a m^me un sillon median. La courbe 
qui separe la face basale de la face declive du metanotum est fort 
obtuse (comme chez les G. cognatus et maculatus), tandis qii'elle 
est bien plus forte (plus pres de Tangle droit) chez le G. Mac- 
Gooki. Mais la face basale de la 5 major a la meme longueur que la 
face declive (comme chez Mac-Goohi) tandis qu'elle est beaucoup 
plus longue chez les G. maculatus et cognatus et un peu plus 
longue chez le G. compressus. L'ecaille est epaisse en bas et mince 
en haut, renflee devant (en bas), aplatie derriere. Son bord superieur 
arrondi est legerement echancre chez la ^ major. Les antennes 
et les pattes sont de grandeur mediocre; ces dernieres sont arron- 
dies, non prismatiques. Les tibias ont cependant un faible sillon 



— 23 - [153] 

longitudinal sur leur face anterieure (I'externe des pattes poste- 
rieures); ils n'ont que qnelques piquants vers le bas. 

La sculpture da tout le corps est faiblement et finement ridee, C£i 
et la reticulee-ridee, sauf le devant de la t^te des ^- major qui est 
reticule-ponctue et assez mat. Sur le derriere et les cotes de la tSte 
des ^ major cette sculpture devient d'abord plus faiblement reticu- 
lee, puis ridee. Assez luisante, sauf le devant de la t^te des § major. 
La grosse ponctuation eparse est partout tres effacee, mais percep- 
tible. Pubescence extrSmeraent fine, courte et eparse, entierement 
appliquee sur les tibias et les scapes. La pilosite dressee grossiere et 
brunatreest fort eparse, surtout sur la tete ou elle n'occupe guere 
que I'epistome et les mandibules. 

Cotileur. $ major : Tete et scapes noiratres, avec les angles 
posterieurs souvent marrons. Thorax plus ou moins noiratre ou 
d'un brun marron fonce. Funicules et tarses brunatres. Ecaille, 
handles, pattes et devant des deux ou m^rae des trois premiers 
segments abdoniinaux d'un roux jaunatre (ou testaces). Le reste de 
I'abdomen brunatre, sauf le bord posterieur de chaque segment 
qui est d'un jaune un peu dore. II resulte de cela que les deux 
premiers segments de I'abdomen n'ont en general qu'une etroite 
bande transversale brunatre. 

^ minor : entierement d'un jaune roussatre testace, avec les 
tarses, les mandibules, les scapes et le vertex d'un roux brunatre^ 
et une bande transversale brune sur chaque segment abdominal. 

Cette belle race a ete recoltee a Malange sur la c6te d'Angola 
par le D' Max Buchner (ma collection). Elle tient des C. cognatws, 
compressns et Mac-Cooki, tout en ayant des caracteres a elle. 

r. C. MiTis Sm (= C. Bacchus Sm. = C. ventralis Sm. d'apres 
Mayr). - Une ^ minor et une ^ major-media que je dois a I'obli- 
geance de M. Mayr ont bien le thorax, les pattes, les funicules et 
I'extremite des scapes rougeatres, tandis que la titeet I'abdomen sont 
brunatres ou noirs-brunatres ; le dernier avec les segments hordes 
de jaune. Elhs ont 8 a 10 mill, de long etse distinguent du C. syl- 
vaticus et des petits cognatus, auxquels elles ressemblent beaucoup, 
par leur pilosite et leur pubescence plus abondantes. Cette derniere 
est plus longue (comme chez le sexgiittatus). Le 0. milis se distingue 
aussi, comme I'a si bien fait remai-quer Mayr, par des poils assez 
abondants, plus courts que les autres, situes sur les joues. Cette 
pilosite se retrouve identique chez le G. Novx-Hollandias Mayr. 
Une pubescence soulevee (oblique) assez forte sur les tibias et les 
scapes. Les mandibules sont relativement petites et peu courbees a 
leur bord exterieur; le lobe du chaperon est un peu plus court 
que chez le G. syhaticus, mais bien plus rectangulaire (moins 
arrondi) chez Ja ^ minor. Les pattes sont tout a fait arrondies (nuUe- 



[1'54] — 24 — 

ment prismatiqiies). La forme generate est celle du G. syhaticus. 

J'ai recu de Calcutta (par M. Wood-Mason) deux 9 qui ne sont 
probablement qu'une variete duC. mitis. Chez e!les tout le corps 
est d'un noir brunatre; le thorax est a peine plus clair. Les pattes 
gont brunes avec les hanches et I'anneau femoral d'un jaune tes- 
tace. Les funicules sont rougeatres, sauf la moitie basale du premier 
article qui est brune. La pilosite et la pubescence sont identiques 
£l celles des types du G. mitis. La face basale du metanotum est 
plus voutee. Les tibias posterieurs et moyens ont sur leur face 
externe (plus etroite) un sillon longitudinal qui ne se trouve pas 
chez le G. mitix. Les mandibuies ont le bord externe nn pen plus 
long et plus courbe que chez le G. mitis. II est impossible de decou- 
vrir d'autres differences. Je propose d'appeler cette variete : G. 
mitis var. fuscithorax. 

Dne y major de la Cochinchine francaise (musee de Lyon) se 
rapporte a la variete fuscithorax, mais s'en distingue un peu par 
ses hanches et ses anneaux femoraux bruns (comme le reste des 
pattes) ainsi que par ses mandibuies dont le bord terminal est 
encore un peu plus large et le bord externe encore un peu plus for- 
teraent courbe vers son extremite. Taille 10,7 mill. 

r. C. ODiosus n. st. — major et media. Long. 9 a 11,5 mill. 
Forme des G. Autrani et sylvaticus, mais la tete est plus courte, 
relativement plus large, le thorax relativement plus etroit et un peu 
plus court. Tgte de la 5 maxima longue au milieu de 3,9 mill, (sans 
les mandibuies) et large de 3,3 mill., tres elargie et tres excavee 
derriere, a c6tes un peu moins convexes que chez les G. Autrani et 
syhaticus. Mandibuies relativement petites, a bord externe peu 
courbe et a bord terminal court, luisantes et avec de grosses stries 
eparses sur leur moitie peripherique, presque mates, densement et 
fineraent reticulees-ridees a leur base, a gros points epars sur leur 
moitie basale. Epistome avec un lobe anterieur assez court (bien 
plus long que celui du G. Autrani) a c6tes droits et a bord ante- 
rieur faiblement echancre au milieu. L'epistome est assez faiblement 
carene au milieu. De I'extremite posterieure de la carene part un 
sillon qui occupe plus du quart posterieur de l'epistome et qui 
atteint I'aire frontale. Aire frontale lisse et luisante, non ponctuee. 
Toute la tete (sauf I'aire frontale) fiiiement et densement reticulee- 
ponctuee et presque entierement mate (un peu luisante dessous, 
derriere et au bord auterieur), Une ponctuation piligere plus gros- 
siere et tres efifacee est superposee a cette sculpture. 

Le sommet de la voiate du thorax est bien marque au milieu du 
mesonotum. Le metanotum est tres faiblement voute; on distingue 
a peine sa face basale de sa face declive et c'est cette derniere qui 
est la plus longue. La sculpture est comme ceUe de la tete, mais uij 



— 25 — [155] 

pen moins mate, et elle devient transversalement ridee sur 16 
pronotum. I/ecaille est fort epaisse, acuminee, un peu plus voutee 
devant que derriere. 

L'abdoraen est densement reticule-ride transversalement avec un 
faible eclat soyeux et une ponctuation eparse piligere superposee 
plus abondante et un peu moins effacee que celle du reste du corps. 
Ce sent surtout ceux des points d'ou parteat les long poils dresses 
qui sent plus marques et entoures d'un rebord eleve. 

Les scapes depassent faiblement le bord posterleur de la tete. 
Les pattes sent assez longues, les tibias etroits, arrondis, a peine 
aplatis et a peine faiblement canneles sur leur face anterieure. 

La pubescence est jaunatre, un peu plus faible que celle du 0. 
mitis sur la tete et le thorax, mais bien plus abondante sur I'abdo- 
men oii elle est aussi dense et plus longue que chez le G. hercn- 
leanus i. sp. La pilosite dressee est grossiere, tres longue, d'un 
brun jaunatre, abondante sur I'abdomen, notable sur le devant de la 
tete, le pronotum, le mesonotum et les hanches, tres eparse ailleurs. 
Cependant sur les c6tes de la tSte elle est bien plus courte et assez 
repandue (rare sur les joues). Les scapes et les tibias n'ont qu'une 
pubescence couchee et deux ou trois poils raides vers leur extre- 
mite. 

Entierement noir, avec les funicuies (sauf la base brune du 
premier article), les articulations des pattes, I'extremite des tarses, 
et une.etroite lisiere posterieure des segments abdominaux d'un 
roux brunatre. Les scapes et les pattes sont d'un noir brunatre ou 
d'un brun noiratre. 

Sumatra, M. le D"" Klaesi (collection Autran). 

J'ai prefere donner une description detaillee de cette fourrai a 
faire I'essai par trop hasarde de I'identifier a quelque espece inde- 
chiffrable de Smith. Je la rattache comme race au C. rubripes pour 
montrer sa parente intime avec ce grand dedale auqiiel elle appar- 
tient sans contredit pour tout ce qui n'est pas indique dans la 
description. 

r. C. Brutus n. st. — 9 major. Long. 14 a 16 mill. Stature 
robuste, ramassee du C. compressus, mais la tete est encore plus 
grande, moins retrecie derriere, a c6tes moins convexes, a face un 
peu moins bombee. L'echancrure posterieure est moins large, lais- 
sant de chaque c6te des angles posterieurs plus larges. Largeur de 
la tete de la ^ maxima 5 mill. ; longueur de la tete au milieu (sans 
les mandibules) 5 mill. Mandibules un peu plus courtes et plus 
courbees que chez le G. compressus, moins courbees que chez le 
G. Solon. Leur bord terminal est relativement moins grand que 
chez le G. compreisws et les 7 dents sont un peu moins larges. 
EUes ont une abondante et forte ponctuation eparse du fond de 



tir,6] - 26 - 

laquelle part u'n tout petit poil couche;' elles sdnt du reste lisses' et 
luisantes, sauf a leur base qui est faiblement et flnement reticiilee. 
Epistome carene au milieu seulement. muni d'un lobe anterieur dont 
les cotes sont concaves (mais moins que chez le Q. compressus), les 
angles anterieurs saillants et dont le bord anterieur est droit, par- 
fois muni d'une tres petite dent au milieu. Une fossette entre le front 
et le vertex. Le devant de la t^te, sauf I'epistome et I'aire frontale, 
est densement reticule-ponctue et mat; tout le reste de la tete est 
plus faiblement reticule et demi-luisant. La ponctuation eparse 
superposee est abondante, nette et reguliere sur les joues, les angles 
posterieurs, les cotes et le dessous de la tSte, donnant partout nais- 
sance a un tout petit poil couche parfois presque microscopique. 
Sur le vertex, sur I'epistome et sur les angles posterieurs de la tete, 
de gros points enfonces souvent prolonges en rainures donnent 
naissance a de gros polls dresses. 

Le thorax est court, identique de forme a celui du G. compressus. 
La face basale du metanotum n'est pas plus longue que la face 
declive. et assez netteraent separee d'elle par un angle obtus et 
arrondi. 

Ecaille haute, bien plus haute que large et qu'epaisse, ovee, 
. plane derriere, epaissie devant et en bas, presque tranchante a son 
bord superieur. Abdomen relativement petit. 

Les scapes sont plus courts encore que chez le compressus et 
n'atteignent pas ou atteignent a peine le bord posterieiir de la t^te. 
Les tibias sont mediocrement comprimes (prismatiques-arrondis), 
avec une tres faible rainure sur chaque large face. Longueur des 
tibias posterieurs 4,3 mill. 

Tiiorax reticule-ride, avec direction transversale des rides sur la 
face declive du metanotum; lisiere anterieure du pronotum trans- 
versalement ridee. Le thorax et Tecaille sont demi luisants, cette 
derniere est transversalement ridee. Abdomen luisant, tres faible- 
ment reticule avec accentuation de rides transversales. Pattes et 
scapes tres faiblement reticules et eparsement ponctues. La ponc- 
tuation eparse superposee est effacee et irregulifere sur le thorax et 
I'abdomen, sauf quelques gros points souvent prolonges en rainures 
et d'oii partent de gros polls dresses. Ces rainures sont surtout 
apparentes sur le pronotum et les angles de I'occiput. 

La pubescence est partout tres eparse et en somme tres fine et 
tres courte. Sur le thorax, les pattes et les cotes de I'abdomen, elle 
est un peu plus forte et plus longue. D'assez longs poils fauves 
brunatres dresses, grossiers et raides sont parsemes en assez grand 
nombre sur I'abdomen, I'ecaille, le dos du thorax et le devant de la 
t§te, sauf les joues. Sur le dessous du corps, les hanches et les 
cuisses ils sont plus fins et un peu plus epars. Les scapes et les 



— 27 - [157] 

tibias n'ont pas de poils dresses ; ces derniers ont seulement a leur 
face interne une rangee de petits poils courts, raides et tres 
obliques. 

D'un brun plus ou moins roussatre, avec certaines parties nua- 
geuses plus claires ou plus foncees. Funicuies et pattes roussatres. 
Lisiere posterieure des segments abdominaux d'un jaune roussatre 
brillant. Souvent le devant du dos de I'abdornen roussatre. Certains 
individus sent presque entierement roussatres. 

y minor. Long, pres de 11 mill Tete un peu plus etroite derriere 
que devant, ne formant pas de cou. Epistorae carene sur toute sa 
longueur a peu pres, a lobe anterieur rectangulaire. Pas de fossette 
entre le vertex et le front. Pubescence de la tete plus longue. Face 
basale du metanotum beaucoup plus longue que la face declive. Tibias 
posterieurs iongs de 3,7 mill. Sculpture de la tete et mime du 
thorax plus faible, reticulee-ridee. Du reste comme la Q major. 

9 Long. 17 a 18 mill. Caracteres de la ^ major, mais la tete 
beaucoup plus petite est large de 3,<S mill, et longue de 4 mill (sans 
les mandibules). Sa sculpture est plus faible; elle est plus luisante. 
Le dessus du corps, surtout le mesonotum, a beaucoup moins de 
poils dresses. Le mesonotum est fort luisant, tres faiblement reti- 
cule, avec un sillon median devant et deux sillons lateraux au 
milieu. Ecaille large, entiere a son bord superieur. Abdomen tres 
luisant, faiblement ride transversalement. Couleur de la ^, mais 
plus vive, plus brillante, avec les mSmes variations. Devant de 
I'abdomen toujours roux. Ailes enfumees de roussatre, tres sembla- 
bles a celles du G. ligniperdus Q auquel cetts 9 ressemble aussi 
exterieurement par sa stature, son eclat et la repartition des cou- 
leurs; mais les ailes sent plus jaunes (moins brunes). 

La 9 du G. compressus est bien plus etroite et plus mate. 

Chinchoxo, pres des bouches du Congo, recolte par le D'' Falken- 
stein. Une 9 major du Gabon, recoltee par M. Butner (Musee de 
Berlin). 

Une variete provenant du raSme lieu ne se distingue guere de la 
race G. Brutus que par sa taille plus petite; 9 major 12 a 14 mill.; 
5 minor environ 9 mill. 

r. C. PoMPEius n. st. — $ major. Long. 15 mill. Stature svelte 
tout a fait differente de celle du precedent et presque identique a 
celle du G. sylvatieus 01. typique du midi de I'Europe, dont le G. 
i^om^em^f est I'image agrandie et encore un peu plus elanqee. La 
couleur, la sculpture, I'eclat sont comme chez le syhatims. Voici, 
a part la taille, les caracteres qui different du G. sylmticus: 

Mandibules longues, a bord externe tres faiblement courbe, a 
dent terminale fort grande et avancee, a bord terminal tres grand 
ainsi que les dents. EUes sont tres luisantes, tres faiblement reti- 



[158] — 28 — 

culees, avec de forts gros points enfonces regulierement espaces, 
bien plus espaces que chez le G. Brutus. La tSte est encore plus 
excavee que chez le G. sylvaticus, grande, large de 4,5 mill, et 
longue de 5 (sans les mandibules, et au milieu), acStes presque 
droits (a peine convexes) et subparalleles. Les poils dresses sont 
longs, grossiers, brunatres et plus abondants sur le thorax et I'ab- 
domen que chez le G. sylvaticus. Le metanotum est plus eleve, la 
face basale est seuleraent un peu plus longue que la face declive. 
L'ecaille est tres fortement epaissie devant, en bas, ce qui la rend 
cuneiforme (vue de profil)^ Elie est haute, tres acuminee, bien plus 
epaisse que celle du G. sylvaticus. Tibias mediocrement aplatis, 
prismatiques-arrondis, mais non canneles. Metatarses un peu com- 
primes, faiblement canneles. Les tibias et les scapes ont une pilosite 
fine, courte, tres oblique qui rappelle tout-a-fait celle de la variete 
pilicornis du G. syhaticus, variete tres rapprochee de notre race. 
Les tibias ont en outre de courts piquants a leur bord interne. Les 
scapes depassent sensiblement le bord posterieur de la tete. Les 
tibias posterieurs ont 5,7 mill de long et les antennes 10,4 mill. 

y minor. Long. 10,8 mill. Stature tres svelte. Pattes et antennes 
tres longues et tres grSles : tibias posterieurs 4,6 mill. ; antennes 
10,3 mill. Tete longue de 3 mill, (sans les mandibules), large 
devant de 1,8 et vers son articulation avec le pronotum de 
0.8 mill. Elle ne forme cependant pas de con, son bord articulaire 
n'elant pas releve. Les mandibules ont aussi 7 dents et une ponc- 
tuation plus effacee. Le lobe de I'epistome a des c6tes obliques (en 
talus), et un bord anterieur droit un peu acumine au milieu. 
Pubescence du thorax et surtout de la tete bien plus longue que 
chez la 9 major. La pilosite des tibias et des scapes est encore plus 
abondante et plus relevee que chez la ^ major et que chez le G. 
sylvaticus v pilicornis, surtout sur les tibias. Ce caractere est si 
marque qu'il eloigne cette race de I'espece ruiripes, tandis qu'a tout 
autre point de vue elle est si rapprochee du G. sylvaticus. 

Gabon, recoltee par M. Buttner (Musee de Berlin). 

Cette race n'est peut-etre qu'une variete du G. squatorialis 
Roger, mais elle s'en distingue par ses scapes et ses tibias poilus. 
(Roger ecrit FilTihr und Tibien kahl). Puis I'abdomen est plus 
fonce dessus que dessous (chez \' /vquatorialis c'est le contraire). 
Quoi qu'il en soit je dois considerer le G. a'quatorialis, sans I'avoir 
vu, comme une race ^urubripes. 

r. C. Hagensii n st. — ^ major 7,5 a 8,5 mill. Stature encore 
plus ramassee que celle du G. xthiops- auqael cette race ressemble a 
divers egards. Tete longue (sans les mandibules) de 2,8 mill, au 
milieu, et large de 2,6 mill., assez echancree derriere, a cotes tres 
convexes. Mandibules moyennes, armees de six dents assez obtuses. 



^ 2§ -' [im] 

Leur bord externe est fortement courbe vers I'extremite ; la ponc- 
tuation eparse est bien accentuee et elles sont du reste finement 
reticulees et un peu mates vers leur base. L'epistome est moins 
fortement carene que chez le 0. stMops. Sou lobe atiterieur est 
plus court, un peu trapeziforme. Les c6tes de ce lobe sont legere- 
irient obliques, convergeant faiblement en avant ; le bord anterieur 
est droit ou un peu concave, faiblement crenele (comme chez le 
C. setJiiops). T^te, y compris I'air frontale, reticulee-ponctuee et 
mate dessus, plus faiblement reticulee et un peu luisante dessous. 
La grosse ponctuation superposee est tres grossiere, irreguliere et 
souvent un peu allongee sur le front et l'epistome, plus fine et plus 
effaces, portant un tres petit poil couche, sur les joues et les c6tes 
de la tote, tout a fait effacee ou nuUe sur le reste de la tete et du 
corps. 

Thorax egalement voute. La face basale du raetanotura distincte- 
ment convexe longitudinalement, presque double de la face declive. 
Ecaille epaisse, a peine ramincie au sommet, a bord superieur large 
et presque droit (un peu convexe). Vue de derriere elle forme un 
rectangle arrondi. Le thorax et I'ecailie sont mediocrement iuisants, 
reticules, les reticulations s'accentuant en rides transversales, 
surtout sur la face declive du metanotum etsur I'ecailie. L'abdomen 
est luisant, faiblement ride transversalement. Les scapes depassent 
faiblement le bord posterieur de la tete. Antennes longues de 
5,3 mill., tibias posterieurs de 2,2 mill. Les pattes et les antennes 
sont plutot courtes. Les tibias sont faiblement deprimes, mais 
arrondis et nullement prismatiques ni canneles. 

Tout le corps, y compris les pattes et les antennes, faiblement 
pourvu d'une tres fine pubescence couchee fort eparse, mais regu- 
lierement espacee. Les tibias n'ont pas de pilosite dressee, sauf 
une rangee de poils fins, courts et obliques a leur bord interne. 
Pilosite dressee, d'un jaune roussatre, fort eparse sur tout le corps. 
Sur les cuisses, les joues et I'ecailie elle est a. peu pres nulle (parfois 
un poil). 

T^te, abdomen et scapes noiratres. Mandibules d'un rouge chatain 
fonce. Funicules, thorax et pattes d'un rouge vineux un peu roussa- 
tre. Les tibias sont plus fonces et les metatarses, sauf leur extre- 
mite, sont d'un noir brunatre. Lisiere posterieure des segments 
abdominaux d'un jaunatre brillant. 

9 minor et media. Long. 6 a 7,5 mill. T^te assez rectangulaire, 
aussi large derriere que devaiit, mSme chez les plus petites 5, a 
c6tes peu convexes, presque paralleles. L'epistome est vofite, fai- 
blement carene, a lobe anterieur plus rectangulaire que chez la 
5 major. Les mandibules ont aussi six dents. Sculpture de la tSt6 
plus faible. ficaille plus basse que chez la $ major, aussi epaisse ou 



[160]' - 30 -- 

peu s'en faut a son bbrd superieur qu'a sa base. Couldur de la 
Q major, mais plus diffuse sur !es pattes et les antennes, Du reste 
comme la ^ major. 

Centre de Madagascar; recoltee par M. Hildebrandt (Musee de 
Berlin). 

Cette race louche au groupe ou aux especes lierculeanus, vici- 
nus etc. 

r. C. MORosus Smith 9- — Une 9 du Chili (Musee de Berlin). 
G'est une race du O. riiiripes toute rapprochee du C. xtMo'ps Latr. 

Je n'indique qu'en passant une variete de la race G. syhaticus 
ou de la race cognatns recoltee au centre de Madagascar par 
M. Hildebrandt, ainsi qu'une petite race (5 a 6,5 mill ) noire a 
forte pubescence reguliere, a tibias arrondis, a funicules rougeatres, 
a joues un peu poilues, a metanotum droit et a tete des 9 minor 
lion retrecie, provenant de la meme source et du m^me lieu (Musee 
de Berlin). Comme la 9 major fait defaut, je ne me hasarde pas 
a la decrire. 

Esp. C. Druryi n. sp. 

5 minor. Long 6 mill. Je I'aurais peut-etre joint comme race au 
C- Tuhripes, si la face basale tres faiblement concave de son meta- 
notum (c'est peut-^tre un caractere inconstant?) ne m'en eut empe- 
che. Stature du C. fallens, mais la tete est plus etroite, un peu 
plus allongee et plus retrecie derriere, la stature plus svelte. 

D'un jaune roussatre un peu dore ou orange avec les palpes, les 
funicules, les tarses, les tibias posterieurs, le dessous de I'extremite 
de I'abdomen et I'extremite des scapes et des cuisses brunatres. 
Tibias tres aplatis, peu larges et non prismatiques. Aretes fron- 
tales tres rapprochees. Lobe de I'epistome arrondi. Entre les yeux 
et le devant de la t^te, les cotes de la tete sont parallfeles. Le thorax 
est tres etroit. La face basale du metanotum est beaucoup plus lon- 
gue que la face deciive et tres faiblement concave. L'ecaille, vue 
de c6te, est conique, aussi haute qu'epaisse a sa base. Abdomen 
assez court. 

Tres finement reticulee et mediocrement luisante. Les reticula- 
tions sont disposees en facon de tuiles et de leurs angles ou se 
trouve un pomt enfoitce tres fin et oblique partent les poils tres fins 
de la pubescence. Le fond des reticulations est extraordinairement 
finement strie, ce qu'on ne voit qu'au microscope ('). Une pubescence 

(') Dans mes Etudes myrm. en 1879, p. 20, j'ai deja fait remarquer que la cou- 
leur mate des fournis n'est souvent pas due k ce que la sculpture apparente est 
plus ou moing serree ou profonde, mais a ce qu'elle est compliquee d'une autre 
sculpture infinimeut plus fine, tout a fait microscopique, qui enleve tout eclat 4 
la chitine. Je suis cependant arrive a voir assez nettement cette sculpture en me 
gervant de I'objectif systeme 9,de Hartnack comme loupe (le systeme 7est encore 



- 3i - [m] 

asseii aWdante d'un jaunatre oujaune grisatre clair forme presque 
un faible duvet sur tout le corps, sur les scapes et sur les pattes. 
On voit cependant tres facilement la sculpture a c3te. Cette pubes- 
cence est tres fine, assez courte et tout a fait appliquee. Pilosite 
dressee a peu pres nulla, absolument nulle sur les scapes et sur 
les tibias qui n'ont que 3 ou 4 piquants a leur bord interne. 

Une 5 de Zanzibar, recoltee par M. Hildebrandt (Musee de 
Berlin). 

Esp. C. H1LDEBRA.NDTI n. sp. 

5 minor. Long. 10 a 10,5 mill. Tete large devant d'a peine 1,2 et 
a son bord posterieur d'a peine 0,5 mill., longue de 2,6 mill, (sans 
les mandibules). Longueur d'une antenne 8,7 mill,, d'un tibia pos- 
terieur 4,0 a 4,2 mill. La tete ne commence guere a se retrecir 
que derriere les yeux. A partir de son bord articulaire qui a la 
largeur du devant du pronotum, elle s'elargit d'abord faiblement, 
puis fortement, mais elle n'a pas de retrecissement colliforme 
comme chez les 0. singnlaris et doryms. Mandibules armees de 
six dents, a bord terminal court, a bord externe mediocrement 
courbe, luisantes, a ponctuation eparse bien marquee, faiblement, 
mais nettement reticulees sur leur moitie basale. Elpistome obtuse- 
ment carene, a lobe fort court et, egalement arroadi (sans trace 
dangles iateraux). Aire frontale tres grande, occupant tout le bord 
posterieur de I'epistome, mais peu distincte. Thorax extrgraement 
etroit, presque cylindrique (faiblement elargi devant). Le mesono- 
tum et la face basale du metanotum sont a peine convexes. Cette 
derniere est quatre a cinq fois longue comme la facedeclive. Ecaille 
vue de c6te conique, mais tronquee sur son tiers anterieur infe- 
rieur. L'epaisseur de sa base est egale a sa hauteur. Elle est forte- 
ment acuminee au sommet. Abdomen allonge, etroit. Les tibias ne 
sont pas prismatiques, mais faiblement aplatis. 

Assez luisante, avec un eclat soyeux. Sculpture assez finement 
et assez faiblement reticulee sur le devant de la tete (y compris 
I'epistome et I'aire frontale), transversalement ridee sur le derriere 
et les cotes de la t^te, sur le thorax et sur labdomen, circulairement 
ridee sur I'ecaille. reticulee — ridee sur les pattes et le dessous de 
la tete. La ponctuation eparse, piligere est petite et effacee partout. 
Tout le corps assez abondarament et regulierement couvert d'une 

trop faible et c'est celui dont je me sers k I'ordinaire pour les sculptures un peu 
difflclles). II faut une assez longue habitude pour arriver a pouvoir se servir de 
ces forts grossissements comme loupes, sans gater les insectes. Mais alors on 
voit nettement ce dont les meilleures loupes ne donnent qu'une idee fausse et 
nuageuse. Pour les yeux, le microscope (lumiere d'en haut) vaut bien mieux; 
seulement il est plus difficile avec lui d'eviter les reflets. Pour apercevoir nette- 
ment ces fines sous-sculptures mieroscopiques il faut un grossissement d'au 
jjioins 80 a 100 diametres . 



tl62j — §g - 

pubescence espacee tres longue, d'un blanc dti peu jaunatre. Cette 
pubescence est trop espacee pour former duvet; elle n'est entiere- 
ment ou presque entierement couchee que sur Tabdomen. Partout 
ailleurs, elle est obliquement soulevce, en particulier sur le thorax, 
les tibias et les scapes. Sur les tibias et sur les scapes elle est plus 
courte, et fort abondante sur ces derniers ou elle est tres soulevee et 
forme le passage a la pilosite entierement dressee. Cette derniere 
est tres eparse, longue, jaune blanchatre, nulle sur les tibias et sur 
les scapes, surtout marquee sur Tabdomen, le front, le vertex et 
au milieu du pronotum, derriere. Les tibias n'ont pas de piquants. 

Noir; coude des antennes, genoux, extremite des hanches et 
metatarses d'un jaune blanchatre. Tiers peripherique des mandibules 
rougeatre. 

Tant la forme que la sculpture du thorax rappellent celles des 
OdontomacTius , en particulier celle de \0. clielifer. Seulement les 
rides ront beaucoup plus fines. 

9 Long, environ 13 mill. Petite relativement a la ^ minor, avec 
laquelle elle a de grands rapports. T^te a peine elargie derriere, 
longue de 3 mill, (sans les mandibules) et large de 2,1 mill. Pattes 
et antennes longues et greles. Eeaille tres elevee, fortement retre- 
cie, presque acuminee a son sommet (ce qui est tres rare chez les 
femelles de Camponotus). Carene de I'epistome un peu plus forte 
que chez la $ minor. Lobe de I'.epistome extremement court et entie- 
rement arrondi, comme chez la 9 miuor. Sculpture, pubescence, 
pilosite et couleur exactement comme chez la 9 minor, mais le 
dessus du mesonotum est assez fortement reticule et peu luisant, 
tandis que Tecusson est tres faiblement reticule et tres luisant. La 
pubescence est tres eparse sur le mesonotum et sur I'ecusson. 

Centre de Madagascar (partie meridionale), recoltee par M. Hil- 
debrandt (Musee de Berlin). 

Cette espece ressemble au C. doryms et se rattache, au groupe 
rubripes. Elle est facile a distinguer par ses genoux, ses metatarses 
et ses coudes blanchatres, tandis que le reste est noir, par sa 
sculpture, sa pubescence et sa taille grSle. 

Sp. C. c^SAR n. sp. 

^ minor. Long. 13 a 14,5 mill. Longueur d'une antenne plus de 
13 mill., d'un tibia posterieur 6,9 mill., d'une cuisse posterieure 
6,7 mill. Longueur de la tete au milieu (sans les mandibules) 
3,5 mill. Largeur de la tgte devant2,6 mill , a son bord articulaire 
0,y mill. La tete se retrecit deja sensiblement de la bouche aux 
yeux. Derriere les jeux, le retrecissement devient tres rapide et 
tres considerable. Vue de profil, la tSte est fortement convexe en 
dessus ou les aretes frontales protuberent considerablement. Elle 



— 33 — [163] 

est aussi convexe en dessOus, mais moins. Les palpes maxillaires 
(surtout leurs trois derniers articles) sont tres longs ; ils depassent 
le trou occipital. La t^te ne forme pas de cou retreci ea avant de 
son bord articulaire. La moitie interne des mandibules est cachee 
sous I'epistome et je ne puis compter les dents. 'Leur bord externe 
est long, droit ou m§me un peu concave jusque pres de la base de la 
dent terminale oii il devient assez brusquemertt mediocrement con- 
vexe. La dent terminale est tres longue, presque trois fois longue 
comme la precedente. Les mandibules sont tres finement reticulees 
et peu luisantes ; la ponctuation superposee eparse est tres efFacee 
et oblique. Epistome sans carene, muni d'un lobe anterieur tres 
court, entierement arrondi; sans trace d'angles lateraux (comme 
chez I'espece precedente). Aire frontale petite, n'occiipant pas la 
moitie du bord posterieur de I'epistome. Aretes frontales elevees et 
rapprochees. Sillon frontal remplace dans sa portion anterieure par 
une faible carene. Thorax etroit, allonge, faiblement et egalement 
voiite d'un bout a I'autre; c'est a peine si le passage de la face 
basale a la face declive du metanotum est un peu plus voute. 
L'ecaille, vue de c6te, forme un triangle eqiiilateral ou peu s'en 
faut. Elle est etroite et faiblement acuminee ou arrondie en haut. 
Abdomen ovale, assez gros, large de 3,2 a 3,8 mill. Les pattes sont 
longues. Les tibias sont a peine elargis, mais aplatis, prismatiques, 
et fortement canneles sur trois de leurs faces (celle qui s'adapte a la 
rainure des cuisses n'est pas cannelee). Tons les eperons distincte- 
ment pectines. 

Tout, le corps est luisant et faiblement, mais distinctement ride 
en travers. Sur une partie du' devant de la t^te (tout autour du 
front); sur les scapes et sur les pattes, cette sculpture passe a une 
sculpture plus ou moins reticulee. La ponctuation superposee piligere 
est tres eparse, tres petite, en partie un peu relevee, en partie nulle. 

Une pilosite dressee, jaunatre, de longueur mediocre, est assez 
abondamment repandue partout, surtout sur la tete et sur les 
hanches. Les scapes et les palpes ont une pilosite abondante, de 
deux categories : des polls courts et obliques, et des polls longs et 
herisses, ces derniers moins abondants. Sur les palpes la pilosite 
n'occupe que la face inferieure. Les tibias n'ont qu'une pilosite 
courte et oblique, moins abondante que sur les scapes. Ils ont en 
outre a leur bord interne une rangee de forts piquants qui se con- 
tinuent sur toute la longueur des tarses. La pubescence couchee est 
tres eparse partout, tres courte et extr^mement eparse sur I'abdomen. 

D'un jaune testace, avec ledessus de la t^te (surtout le vertex), 
les tarses et les dents des mandibules plus au. moins brunatres. Les 
antennes sont aussi un peu plus foncees que le corps et que les pattes. 

Angola, recolte par le D' Max Buchner (Musee de Berlin). 

ANNALES DE LA SOC. ENTOM. DE BELGIQUE, T. XXX. 5 



[164] — 34 - 

Cette espece, voisine du groupe ruhripes, doit etre representee 
par une ^ major et une 9 de taille tres considerable, a en juger 
par les dimensions de la Q minor qui depassent celles de tons les 
Camponotus a moi connus, sauf celles du G. gigas, surtout si I'on 
tient compte de sa stature relativement robuste. 

Esp. C. LONGipES Gerstsecker. 

^ major. Long. 16 a 17.5 mill. Largeur de la tete, 3,8 a 4,2 mill. 
Longueur de la t^te (au milieu, sans les mandibules) 4,9 a 5,1 mill. 
Longueur d'une antenne 12 mill., d,'un tibia posterieur 6,9 miU. 
Largeur maximale du thorax 2 mill., de I'abdomen 3 mill. Aspect 
general du G. egregius, mais bien plus etroit, plus allonge et plus 
grele. 

La race G. Qouldi du , G. egregius qui n'est pas plus longue 
(j'avais indique 18 mill, comme. longueur du G. Oouldi^ mais en 
comparant de nouveau, je trouve qu'il ne depasse guere '17 mill.) 
a la tSte large de 4,5, le thorax large de 2,9 et Tabdomen large 
de4 mill.; ses pattes et ses antennes sont bien plus robustes que 
celles du G. longipes. 

Mandibules armees de 6 a 7 krges dents. Leur bord externe est 
bien moins courbe, surtout a I'extremite, que chez le G. egregnis. 
Entre la grosse ponctuation eparse, les mandibules sont luisantes 
vers leur extremjte, densement et finement striees reticulees et 
mates au milieu, densement et finement reticulees et mates vers 
leur base. L'epistome est assez aplati, carene et a un lobe anterieur 
de moitie plus court que chez le G. egregius r. Qouldi^ rectangu- 
laire, a cotes nullement excaves et a angles anterieurs memo un 
peu obtus. Ce caractere distingue entierement cette espece du 
G. egregius. L'aire frontale est petite et n'occupe qu'un tiers du 
bord posterieur de l'epistome. La tete est fortement excavee, mais 
a peine elargie derriere; ses cotes sont faiblement convexes, 
presque paralleles. Le thorax est etroit, faiblement elargi devant, 
faiblement, mais presque egalement voute d'un bout a I'autre. 
L'ecaille, vue de cote est couique, a peine plus haute qu'epaisse 
a sa base, souvent un peu, acuminee. Abdomen allonge et ovale. 
Tibias etroits, mais prismatiques et canneles sur toutes leurs faces 
(sur 3). sauf sur celle qui s'adapte a la rainure des cuisses. Les 
metatarses sont prismatiques et canneles comme les tibias. Tous 
les eperons sont pectines, mais le peigne des eperons medians et 
posterieurs est bien plus court que chez le G. cxsar. 

Densement et fortement reticulee-ponctuee et mate ou presque 
mate, y compris les pattes. Sur l'ecaille, sur la face declive du 
metanotum et sur quelques points de I'occiput, du thorax et surtout 
sur une partie de I'abdomen, les reticulations s'accentuent dans le 



— 35 — [165] 

sens transversal et prennent I'apparence da rides. La ponctuation 
superposee eparse n'est gufere visible que sur la tete ou elle est meme 
fort effacee. 

Quelques polls raides assez courts etassez obtus, d'uti brun fonce, 
tres epars sur le corps; quelques petits ppils dresses sur les joues. 
Pubescence couchee tres courte et tres eparse partout, entierement 
couchee ou.peu s'en faut, aussi sur les scapes et les tibias. Scapes 
et tibias sans polls dresses, et sans piquants. 

Entierement noir, avec les funicules d'un rouge brunatre, les 
hanches, les anneaux femoraux, les tarses et la lisiere posterieurc 
des segments abdominaux d'un brun un peu roussatre et lebord 
des mandibules chatain fence. 

Bords du lac Nyassa, recolte par M. Heyne (Musee de Berlin). 

Une Q recoltee a Zanzibar par M. Hildebrandt ne se distingue des 
precedentes que par la couleur d'un brun roussatre qui s'etend aux 
cuisses et a une partie du dessous dii thorax. 

5 minor. Long. 12,3 mill. Tete longue de 3,5 mill, (sans les 
mandibules), large devant de 1,9 mill., a son extremite posterieure 
de 0,8 mill, seulement. Elle est done considerablement retrecie 
en arriere, mais sans former d'etranglement coUiforme. Lobe- 
du chaperon droit a son bord anterieur, plus distinct que chez 
la 2 major. Du reste comme la Q major, mais le devant de la tete, 
le dessous du thorax et la base des pattes deviennent d'un brun 
roussJitre terne. 

Esp. C. AUTRANI n. sp. 

Je decris provisoirement cette forme comme espece. On pourrait 
aussi bien la rattacher comme race au 0. egregius qu'au G. rubripes, 
et je ne veux pas pousser la sjnthese trop loin. Sa ponctuation et 
le lobe tres court de son chaperon I'eloignent du reste des deux 
especes ci-dessus. Peut-^tre cette espece est-elle parente du G. impe- 
tuosus ^mVa., 

§. Long. 11,5-16 mill. (9 minor 11,5-13 mill.). La $ major 
n'est pas beaucoup plus longue que la Q minor, mais s'en distingue 
considefablement par sa grosse tete. Tete de la Q major large de 
4,8 et longue de 4,8 mill, (au milieu, sans les mandibules). Tetede 
la 9 minor large de 2,1 et longue de 3 mill. Longueur d'une antenne, 
10 mill., d'un tibia posterieur 5,3 mill. Forme generale du G. syl- 
vaticus; pattes et antennes assez longues et assez gr^les. Man- 
dibules tres grandes, munies de six dents tres larges., Leur bord 
externe est faiblement courbe, leur bord terminal tres long 
(comme chez le 0. egregius). Elles sent luisantes, faiblement 
et tres finement reticulees vers leur base, lisses vers leur extre- 
mite, avec une ponctuation eparse assez grossiere et irreguliere. 



[166] — 36 — 

La tete des 9 minor est faiblement retrecie derriere; celle des 
major est presque identique en grand a celle da G. sylvaticus, 
elargie et tres excavee derriere, avec les cotes assez convexes. Le 
chaperon est muni d'un lobe anterieur extremement court, rectan- 
gulaire, a bord anterieur ,et bords lateraux rectiligaes, tant chez 
la Q major que chez la Q minor. Le bord anterieur du lobe est 
pourtant iegerement acumine au milieu. Chaperon obtusement 
carene. Aire frontale grande, luisante, avec un bon nombre de gros 
points enfonces assez profonds. Une fossette (profonde chez la 
Q major) derriere le sillon frontal. Le pronotum a uiie faible impres- 
sion longitudinale chez la $ major. La face declive du metanotum 
est tres courte ; elle a a peine la moitie de la longueur de .la face 
basale. L'ecaille est epaisse en bas, presque egalement convexe sur 
ses deux faces, mais un peu plus sur la face anterieure, tranchante 
a son bord superieur qui est etroit et a peine echancre. Les tibias 
sont en partie arrondis, et en partie aplatis; ils ont un fort sillon 
longitudinal sur leur face posterieure (I'interne des pattes poste- 
rieures, au contraire du 0. Solon). lis sont en outre munis a leur 
bord median d'uije s^rie de petits piquants tres courts et espaces. 

Sculpture densement et finement reticulee-ponctuee et reticulee 
ridee sur la tite et le thorax, tres subtilement et densement ridee 
en travers sur I'abdomen. La t^te et le thorax ont un assez faible 
eclat soyeux; I'abdomen est assez luisant. En outre une ponctiiation 
assez grossUre., un peu efacee, mais cependant Men distincte et tres 
abondante quoique eparse recouvre tout le corps tant I'abdomen que 
le thorax et la tSte. Cette ponctuation donne naissance a une pubes- 
cence eparse tres courte et fine, entierement appliquee sur les 
tibias et les scapes. Pilosite dressee nulle sur le dos. Quelques rares 
polls epars devant la t^te, au bout de I'abdomen et sous.le corps. 

Entierement noir, avec les fiinicules, I'extremite des tarses, les 
trochanters, I'extremite des mandibules et le bord posterieur des 
segments abdominaux d'un brun plus ou moins rougeatre ou rous- 
satre; chez la 2 minor le thorax et le milieu du devant de la t^te 
sont un peu brunatres. 

Recolte a Sumatra par le D' Conrad Klaesi (collection Autran), 

Esp. C. EGREGius Smith 

= prismaticus Majr (d'apres Roger) var.? 

Dans mes l^tudes myrmecologiques en 1879 j'ai fait erreUr en 
reunissant cette espece comme race au C. compressus. J'avais eu 
sous les yeux un C. compressus du musee de Munich qui etait 
eviderament muni d'une fausse etiquette et ne provenait pas du 
Bresil. J'ai recu des lors le vrai egregius du Bresil par I'obligeance 



. — 37 — [167] 

du D'' John Sahlberg, a Helsingfors. Les deux 9 major que j'ai 
recues mesurent 16 a 17 millimetres. Leur sculpture rappelle celle 
du C. compressus, ainsi que leur couleur d'un noir mat. Elles sont. 
cependant fort differentes de cette race du G. ruhripes et ont 
plutot la forme du G. sylvaticus. Comme Mayr a recu cette espfece 
de Borneo et que j'en ai decrit ailleurs une race ou variete provenant 
de Madagascar (C. Gouldi, Bull. Soc. ent. Belg., mai 1886), 
nous avons affaire a une forme de grande extension geographique, 
quoique rare. C'est un des geants du groupe ruhripes auquel elle se 
rattache intimement. Voici les caracteres qui distinguent Megregius 
du Qompressus, caracteres dont les descriptions ont a peine tenu 
compte : 

Le C. egregius est beaucoup plus elance que le G- compressus 
et a les pattes et les antennes beaucoup plus longues et beaucoup 
plus robustes : les cuisses des pattes posterieures de la ?J major 
sont longues de 7 mill, chez Vegregius, de 4 mill, chez le compressus, 
,tandis que la longueur du corps ne differe guere que d'un milli- 
metre. Les scapes des antennes depassent le bord posterieur de la 
tete de la moitie de leur longueur chez Vegregius i. sp., et ne le 
depassent pas ou a peine chez le compressus. La tete du compressus 
(9 maxima) est extremement large, courte, fortement vofltee en 
dessus, a bords tres convexes, largement mais faiblement echan- 
cree derriere. Celle de Vegregius est plus allongee m§me que celle 
du sylvaticus a laquelle elle ressemble, fortement, echancree der- 
riere, a bords presque droits et a peine divergents. Enfin le com- 
pressus a une ecaille de forme ordinaire, tandis que I'ecaille de 
Vegregius i. sp. est extremement epaissie a sa base; vue de cote 
elle forme un c5ne dont la base est presque aussi epaisse que la 
hauteur. Les polls de Vegregius sont brunatres, mais ne sont pas 
noirs comme le pretend Smith. 

II est possible que la Formica agra Smith soit la § minor du 
G. egregius. 

La race Oouldi Forel, 9 major, se distingue encore &6 Vegre- 
gius i. sp. par les caracteres- suivants. L'ecaille a une hauteur 
double de I'epaisseur de sa base (chez Vegregius i. sp. elle est aussi. 
epaisse que haute). Le thorax est assez fortement voflte devant, 
surtout sur le devant du mesonotum, presque droit du milieu du 
mesonotum a I'extremite de la face basale du metanotum; cette 
derniere n'est longue qu'une fois et demie comme la face declive 
(chez Vegregius i. sp. le thorax est egalement voute d'un bout a 
I'autre, et la face basale est deux fois longue comme la face declive). 
he C. Gouldi a. la tete plus elargie et plus excavee derriere, la 
taille un peu plus robuste, les pattes et les antennes moins longues. 
Longueur des scapes 4,5 chez Gouldi, 6,0 chez egregius; des tibias 



[168] — 38 — 

posterieurs, 5,8 chez Gouldi, 6,8 chez egregius. Longueur de la 
tete (au milieu, sans les mandibules) 5,1 mill.; largeur maximale 
4,7 mill., chez le 0. Gotddi; longueur de la tete 5,1 mill., largeur 
4,45 chez le G. egregius. La face declive du metanotum est plus 
basse chez Vegregius, ainsi que tout le thorax. Les eperons poste- 
rieurs sont distinctement pectines chez Vegregius, indistinctement 
chez le Gonldi; les piquants des tibias sont par centre plus abon- 
dants chez ce dernier. Le bord externe des raandibules est plus 
convexe chez le Qouldi que chez Vegregius. Le lobe de lepistome 
est aussi rectangulaire et aussi excave sur ses c6tes chez la ^ minor 
du G. Qouldi que chez la 5 major et que chez Vegregius. 

Je sonpconne que le G. prismaticus Mayr. de Borneo est une 
race qui differe sous certains rapports de Vegregius du Bresil quoi- 
que Roger (Verzeichniss) I'ait declare identique. 

Esp. C. KuBAKYi Mayr. 

r. C. FATUUS n. st. — $ media. Long. 7,7 mill. Se distingue de- 
I'espece typique par ses raandibules. plus petites, armees seulement 
de 7 dents (j'en trouve 8 chez le C Kuharyi, ^ major que je pos- 
sede). Les funicules, les pattes et le thorax sont un peu plus fonces, 
Le lobe de I'epistome est legfereinent plus grand; I'epistome n'a pas 
d'aplatissement devant. La fourmi est un peu moins luisante (la 
sculpture un peu plus forte). La pilosite dressee est un peu moins 
abondante, surtout sur I'abdomen. L'ecaille est sensiblement moins 
epaissie sur sa face anterieure. Les tibias sont arrondis, comme 
chez le G- Kubaryi i. sp. Les tibias et les scapes ont la meme pile- 
site oblique parsemee de quelques polls plus dresses. 

Sumatra, recoltee par le D' C. Klaesi (collection Autran), 

Esp. C. SEXGTJTTATUS Fab. 

En continuant a reunir comme races sous ce chef un certain nom- 
bre de formes qui se distinguent du groupe rubripes par leur taille 
plus svelte et plus allongee, je ne me dissimule pas que ce n'est 
qu'un a peu pres, un groupement encore fort artificiel, car la plu- 
part de ces formes, sans parler des formes voisines encore a decou- 
vrir, sont trop peu connues. Les races du G. ruhripes varient elles- 
m^mes beaucoup de stature; les plus sveltes, ainsi le G. macnlatus, 
forment un passage direct a « I'espece » sexguttatus 

r. C. Landolti Forel. — Dans mes Etudes myrmecotogiques en 
1879, j'ai reuni sous ce nom deux varietes qui meritent de former 
deux races a part. Chez celle a laquelle je conserve le nom de 
Landolti, la g minor n'a guere plus de 7 mill, et a la tete tres for-, 
tement retrecie derriere sans cependant former de cou , encore plus 
retrecie que chez le G. sexguttatus i. sp. et chez le G. exiensus, 



— 39 — [169] 

beaucoup plus que chez ]e C. exiguoguttaUis . Chez la 9 major, les 
cotes du lobe de I'epistome sont legerement concaves. Ce n'est que 
la mbitie posterieure du mesonotum qui forme avec la face basale du 
metanotum une ligne a peu pres droite, et non pas le mesonotum 
entier comme je I'ai indique (1. c.) par erreur. Les antennes-ont 
7,6 mill, de long, les tibias posterieurs 3,8 (chez la Q major). 

r. C. Lespesii n. st. — Je donne ce nom a la variete de grande 
taille du G. Landolti indiquee dans mes etudes precitees. C'est une 
2 media, et non pas minor, longue de 12,5 mill., et dont le thorax 
est demesurement allonge et a peine voute. Longueur des antennes 
10,4 mill.., des tibias posterieurs 4,5 mill. T§te a peine moins large 
derriere que devant, longue de 3 mill, et large de 1,8, a c6tes un 
peu convexes, echancree posterieurement. Deux grosses taches 
roussatres sur chacun des deux premiers segments abdominaux; 
lisiere posterieure des segments abdominaux jaunatre. Le reste de 
I'abdomen et la tSte d'un brun fonce. Thorax, pattes et funicules 
ferrugineux. Scapes, tarses et tibias plus fences. La pubescence est 
plus abondante et plus longue que chez le C. Landolti i. sp. Le 
thorax est large au maximum d'a peine un millimetre, I'abdomen 
d'a peine deux. Ce dernier a plus de 3,5 mill, de long. Du reste 
entierement mat et comme le 0. Landolti i. sp.. 

r. C. BxiGUOGUTTATUS Forel (Journ. of the Asiatic Soc. of 
Bengal, vol. LV, Part II, n" 3, 1886). — Cette race, trouvee d'abord 
a Sibsagar, prov. d' Assam, Inde, habite aussi Saigon en Cochin- 
chine francaise (Musee de Berlin).. Les exemplaires de Saigon sont 
identiques a ceux de Sibsagar. 

Sa stature est moins svelte que celle des autres races. T^te des 

2 minor fort peu retrecie derriere les yeux, large de 0,8 a 0,9 et 

• longue de 1,3 a 1,5 mill. Tete des ^ major large de 2,1 longue de 

2,3 mill, (au milieu, sans les mandibules). Antennes de la ^ major 

longues de4,l mill., tibias posterieurs longs.de 2,2 a 2,3 mill. 

Peut-etre ai-je eu tort de faire de cette forme une race du 
0. sexguttatus et aurait-il mieux valu en faire une espece a part, 
jusqu'a nouvel ordre au moins. 

Esp. C. Leydigi n. sp. 

^ media. Long. 8 mill. Tient des C. coruscus et Lespesii et differe 
cependant notablement de ces deux formes. Tete large de 1,5 mill., 
longue de 1,8 (au milieu et sans les mandibules). Longueur d'une 
antenne 5,3 mill., d'un tibia posterieur 2,4 mill. 'Tete un peu echan- 
cree et faiblement elargie derriere, a cotes tres peu convexes. 

Mandibules petites, a bord externe mediocrement courbe vers 
son extremite, droit sur sa partie basale. Elles sont luisantes, lisses, 
a ponctuation tres eparse, un peu reticulees a leur base. Epistome 



[170J — 40 — 

avec uii' lobe tres court, un peu trapeziforme, a bord anterieur a 
peu pres rectiligne. La carene de I'epistome est tres nette; I'aire 
frontale est peu distincte, moyenne. Thorax tres faiblement, mais 
egalement voute daHs le sens longitudinal. Pronotum tres peu con- 
vexe dans le sens transversal. La face basale du metanotum esttrois 
fois longue corame la face declive et relativement bien delimitee de 
chaque cote, mieux que chez le C. coriiscus. Ecaille tres epaisse, 
basse, a bord superieur epais et arrondi, comme chez le G. coruscus, 
mais encore plus epaisse dans son ensemble (chez le 0. Lespesii 
elle est conique, epaisse en bas, mince en haut). Abdomen allonge, 
comme chez les G. corusats ei. Lespesii. Tibias aplatis, un peu 
elargis, mais non prismatiques ; leurs larges faces sont tres faible- 
blement concaves ou cannelees. Les scape.s. sans etre trei larges, 
sent fortement aplatis et extr§mement minces dans un sens, ce qui 
est aussi le cas chez le 0. coruscus, mais pas chez le G. Lespesii. 

Le corps est entierement mat, sauf les mandibules, les coins 
anterieurs et le dessous de la t^te, ainsi que la lisiere anterieure 
(un peu aussi la lisiere posterieure) des segments abdominaux. 
L'eclat de ces dernieres parties est legerement chatoyant, sans etre 
changeant. La tete et le thorax sont finement, mais fortement reti- 
cules (reticules-ponctues); le fond des mailles est mat et laisse voir 
un fond stride sous un grossissemeat microscopique un peu fort 
(sauf sous la tete et a ses coins anterieurs). Dessous de la tete 
assez faiblement reticule-ride. Sur la partie posterieure du metano- 
tum, en particulier sur sa face declive, les reticulations s'accentuent 
et deviemient des rides trans versales. Ecaille circulairement et tres 
finement ridee avec quelques reticulations. La sculpture fonciere de 
I'abdomen est extrlmement finement et assez fortement striee- 
ridee en travers. Cette sculpture est aussi serree que chez le 
G. coruscus, mais sans etre contournee, ni changeante. Vers la 
partie posterieure des segments elle devient plus lache (moins 
serree), se transforme en reticulations qui ont un certain eclat. Sur 
leur lisiere anterieure et sous I'abdomen, par contre. elle demeure 

' striee d'une finesse extreme, mais devient tres luisante. La ou les 
stries sont mates, on voit au microscope que leur intervalle est 
densement stride dans le sens longitudinal. Ca et la, autour 
des gros polls, les rides ou stries sont un peu contournees en ceil. 
Pattes reticulees-ridees, peu luisantes. Scapes extremement fine- 

■ ment rides, et a ponctuation eparse, piligere, tres abondante et bien 
marquee. La ponctuation eparse superposee est a part ceia fort peu 
apparente, piligere. Cependant elle est assez grosse et bien distincte 
sur les c6tes>et les angles anterieurs de la tete. 

La pilosite dressee est courte, assez abondante, d'un brun fonce, 
assez reguliferement parsemee sur tout le corps. Elle est epaisse, 



— 41 — [171] 

cQurte et les poils soiit obtus, ce qui leur donne un aspect herisse tres . 
caracteristique. Les sqapes sont assez abondamment pourvus sur leur 
face anterieure de ces poils dresses tres courts et obtus. Les tibias 
n'ont par centre qu'une pubescence couchee, sauf une faible rangee 
de petits piquants a leur bord interne. Une fine pubescence jaune 
roussatre, courte, entierement couchee et fort espacee est assez 
regulierement repandue sur tous le corps, ainsi que sur les pattes 
et les.antennes. Sur les hanches et le bas des cotes du metanotum 
se trouve une pubescence bien plus longue et plus abondante d'un 
gris jaunatre qui y forme presque du\et. 

D'un rouge ferrugineux fence de meme teinteque chez leC corus- 
cus, avec les funicules, les hanches et les tibias brunis et une bande 
transversale devant et derriere chaque segment abdominal noiratre. 

Bahia, recoltee par M. Selerika (Musee de Berlin); Prov. Rio 
(D' Goldi). 

Cette espece est nettement caracterisee par sa pilosite et par sa 
sculpture. 

. C. L1NN.E1 n. sp. 
= 0. angulatns Mayr (Formic, novogranadenses 1870). 

Comme le nom de angtilatus a deja ete donne par Smith a une 
espece de I'ile d'Aru (Jouni. of the Proceed, of the Linnean Society, 
Febr. 1859), le nom de Mayr pour I'espece de Colombie doit ^tre 
remplace. 

Esp. C. PALLiDUS Smith. 

Cette espece est voisine du sylvaticus et ressemble aussi aux 
groupes voisins. Une Q et plusieurs 9 de la Cochinchine francaise 
(M. Tirand, Musee de Lyon). D'autres $ de Lucon et une 9 de 
Batavia 011 elle a ete recoltee par le D'' C. Klaesi (collection A.u(ran). 

La9al4al5 millimetres de long. La couleur de tout le corps 
est brune, bien plus foncee que chez la G. Ecaille echancree. Pubes- 
cence des tibias un peu soulevee Du reste ideatique a louYriere^ 
Ailes tres faiblement teintees de jaunatre; nervures pales. 

Esp. C. GiLVKJEPS Roger. 

9 Long. 16 mill. Mayr (Form. Indo-neerland.) decrit la 9 et la 
t^te de la 9- Notre exemplaire correspond, bien a sa description, 
majs le vertex a une tache brune interocellaire. Le thorax est d'un 
brun fonce vaguement tache de roussatre surlemesonotum. L'ecaille 
est echancree et I'abdomen noiratre a segments hordes de jaunatre. 
Les tibias sont arrondis, faiblement canneles, fournis d'une pilosite 
oblique. Les ailes sont enfumees de brun-noiratre. 

Une 9 recoltee a Sumatra par le D' G. Klaesi (collection Autran). 



[172] _ 42 — 

Esp. C. GiGAS Latr. 

Q Q et cj recoltes a Sumatra par le T)' C. Klaesi (collection 
Autran). La $ a de 17 a 28 mill., la Q 30 mill, et le (^ 17 mill. — 
5 Tumpang Hiang et Amoberen a Borneo, recoltes par M. Grabow 
(Musee de Berlin). Johore, presqu'ile de Malacca (Musee de Cal- 
cutta). 

Esp. C. SINGULARIS Sm. 

Q minor. Sumatra, D' Klaesi (collection Autran). 

Esp. C. DORYCus Sm. 

Une 2 recoltee a File de Thursday, a la pointe nord de I'Australie 
par le D' Finsch (Musee de Berlin): 

Esp. C. iRRiTABiLis Sm. (= sedwlus Sm.). 
Duson Timor, Borneo (Musee de Berlin). 

Esp. C. PASTiGATUS Rogec. 

Roger a donne ce nom au C. arhoreus de Mayr (Myrm. Stud.) 
qui n'etait pas le veritable arboreiis Smith. Mayr donne corame 
caractere de cette espece un metanotum tectiforme soude sans 
suture au mesonotum. Or. M. Mayr, a Fobligeance duquel je dois 
quelques types de cette espece (lesquels n'ont point ce caractere), me 
dit qu'il a ete induit en erreur dans sa description par I'exemplaire 
priraitif qui etait deforme. Les types qu'il m'a envoyes sent si 
voisins de mon G. N^gelii (Et. myrm. 1879) queje crois devoir 
leur rattacher ce dernier comma race. Lorsque je I'ai decrit je ne 
pouvais, eu egard a la description de Mayr, deviner I'affinite ci- 
dessus. 

r. C. N^GELii Forel (Et.- myrm. 79). Voici les differences d'avec 
la race fastigatus i. sp. he fasUgaius a uno stature encore plus 
ecourtee; la tete de ses Q major est encore plus grosse et plus large. 
Le metanotum est plus eleve, plus etroit et sa face declive presque 
aussi longue que la face basale et separee d'elle par une courbe plus 
angulaire chez le fastigatus i. sp. $ maj-or, Chez le 0. N^gelii, la 
face basale est sensiblement plus longue que la face declive et 
separee d'elle par une courbe tout a fait arrondie; elle est sensible- 
ment plus large que chez le fastigatus i. sp. Le G. Nxgelii est 
abondamment convert d'une pilosite blaiichatre, aussi sur les joues, 
tandis que \q fastigatus i. sp. a une pilosite jaunatre beaucoup plus 
eparse, nuUe sur les joues. Les tibias du G. N^egelii ont une pubes- 
cence plus longue et faiblement soulevee, ainsi qu'une petite 
rangee de piquants a leur bord interne; chez le fastigatus i. sp. la 



— 43 — [173] 

pubescence est courte, entierement couchee, et il n'y a pas de 
piquants. La pubescence est plus courte et plus eparse sur tout le 
corps chez \&fastigatus i. sp. Ce dernier est aussi bien plus mat, 
avec une sous sculpture microscopique, surtout sur Tabdomen 
qui est tres densement et finement strie, tandis qu'il est moiiis 
densement reticule, subride et semi-luisant chez, le G. Nsegelii- I-es 
scapes et le.devant de- la tete sont rougeatres chez le Nxgelii, 
noiratres chez le fastigatiis i. sp. Enfin les ailes sont un peu plus 
teintees de jaunatre chez lefastigatus i. sp. que chez le Nsgelii. 
Des 9 recoltees a Sta-Cruz (Sud du Bresil) par le professeur 
Hensel (Musee de Berlin) ont les scapes et le devant de la tete 
noiratres, mais se rapportent a tous les autres egards bien plutSt au 
. G. Nsegdii. 

Esp. C. TENUiscAPUS Roger. 

5 major. Santa "Cruz, Sud du Bresil, recolte par le professeur 
Hensel (Musee de Berlin). Correspond exactement a la description de 
Roger, 

Esp. C. PUNCTULATUS Majr. 

r. C. MiNUTiOR n. st.-Long. 4 a 5 mill, Entierement rougeatre et 
mat, sauf I'abdomen qui est noir et luisant et les mandibules qui sont 
rouges et luisantes. Ges dernieres ont six dents et sont lisses, sauf 
quelques faibles points enfonces tres epars. Outre sa taille, il differe 
du G. punctulatus par son epistome qui a un lobe rectangulaire 
court, mais distinct, par ses scapes qui depassent les angles poste- 
rieurs de la tete chez la ^ major, par les cotes plus convexes de sa 
tete qui est moins elargie derriere, par la face basale du metanotum 
relativemeut plus longue chez la Q major, L'ecaille est aussi un peu 
plus epaisse et plus etroite en haut. La t^te et le thorax otit un 
aspect un peu pruineux du me parait-il a la sculpture qui est fine- 
ment reticulee, ca et la reticulee-ridee, 

Republique Argentine (M. Vollenweider). 

Esp. C, EXASPERATUS Sffi. 

Une 9 de Sumatra recoltee par le D' Klaesi (collection Autran). 
Une autre 9 ^^ '^^li (Sumatra), recoltee par M. Suter Naef. 

Ces deux 9 ^^ Sumatra se distinguent par leur couleur d'un noir 
sombre. Se'uls I'occiput, les funicules, les cuisses et les tarses sont 
d'un rouge ferrugineux, 

Esp. C. ^NEOPiLOsus Mayr. 

9 . Australie, recoltees par le D' Sender (Musee de Berlin). Ces 
exemplaires ferment une variete chez laquelle la face basale du 



[174] — 44 — 

m^.tanotum est plus ou moins divisee en deux moities separees I'une 
de I'autre par un angle transversal tres obtus. 

Esp. C. MicANs Nyl. 

Var. Jlavomarginatus Mayr. ^ et 9 recoltees sur la cote d' An- 
gola par le D' Buchner (Musee de Berlin). Valdezia, Transvaal, 
recolte par MM. Berthoud et Creux. 

Esp. C. EuGENm Forel (Et. myrm. 1879). 

^. Je suis oblige maintenant de fonder une espece pour cette 
forme que j'avais d'abord- consideree (avec doute du reste) comme 
race du G-micans. Outre les caracteres distinctifs deja indiques, il 
faut ajouter que les scapes des antennes du 0. Bugenis sont tres 
aplatis et tres elargis, comme les cuisses, les metatarses et les tibias. 
Ces derniers ne sont. ce pendant ni prismatiques ni canneles et n'ont 
pas de piquants. Les cotes de la tete sont tres convexes, I'abdomen 
est court." Les antennes de la Q major ont 6,8 mill, de long, les 
tibias posterieurs 3,3 mill. La t^te des Q maxima a 3,5 mill, de 
long (au milieu, sans les mandibules) et 3 mill, de large. La 
pubescence est grisatre et, surtout sur I'abdomen ou elle ne forme 
pas de duvet, b^aucoup plus faible que chez le G. micans. Le bord 
externe des mandibules est un peu moins courbe vers son extremite 
que chez le G. micans. 

Q (non encore decrite). Long. 12 a 12,5 mill. Caracteres de 
I'ouvriere. Le mesonotum et I'ecusson n'ont que tres peu de polls 
dresses. lis sont en entier fortement reticules-ponctues et mats. Le 
mesonotum a devant au milieu, et plus en arriere de chaquecote un 
petit sillon longitudinal. L'ecailie est large et entiere. La pilosite 
dressee est d'un bran noiratre, plus claire a I'extremite des polls, 
Les ailes sont un peu teintees de jaune brunatre, tout a fait comme 
chez le G. micans. 

La 9 et la 9 de cette espece ont un aspect un peu pruineux ou 
cendre du a la pubescence. 

La 9 provient aussi de Valdezia, rep. de Transvaal, oia elle a ete 
recoltee par M. Paul Berthoud. 

Esp. C. FORAMiNosus Fotel (Et. myrm. 1879). 

r. C. FORAMINOSUS i. sp. Forel. — g major. A ma description 
j'ajoute que la tete est large de 2,15 et longue de 2,25 mill. Les 
grosses fossettes carieuses s'elfacent plus ou moins sur I'occiput. 
Les antennes sont longues de 4 mill, (scape 1,7, ne depassant pas le , 
bord posterieur de la t^te). Tibias posterieurs longs de 2 mill. Bord 
externe des mandibules assez fortement courbe. Ilpisiome plat, un 
peu plus haut que large. Scapes un. peu elargis et aplatis, surtout 



— 45 — [175] 

vers leur extremite. Tibias arrondis, a peine un peu aplatis dans un 
sens, sans piquants. Aire frontale petite, occupant a peine le tiers 
du bord posterjeur de I'epistorae chez la 5 major. 

r. C. Olivieri n. st. — 9 major. Long. 7,5 a 8 mill. Tete absolu- 
ment identique de taille, de forme, de sculpture et de couleur a celle 
de la race typique. La forme et la longueur des antennes et des pattes 
est aussi identique. Le thorax est par centre fort convexe d'avant 
en arriere, autant que chez le G. Orandiiieri Forel. Mais dans le 
sens transversal, il est peu convexe (comme chez le foraminosus 
i. sp.); le dos du pronotum est subborde anterieurement, et forme 
ainsi deux angles antero-lateraux tres obtus, ce qui le rend vu de 
dessus plus ou moins pentagonal (ce caractere fait defaut au C. Oran- 
didieri^ mais se retrouve chez le 0. foraminosus i. S'p. et chez 
toutes ses races ainsi que chez plusieurs especes voisines, sans 
alteindre le degre qu'il a chez le G. fulvopilosws). Le metanotum 
est conforme comme chez \e foraminosus i. sp., mais la face basale, 
qui est distincte quoique fort etroite, est sensiblement plus courte 
que la face declive et a peu pres droite dans le sens longitudinal. 
La face declive est encore plus distinctement tronquee que chez la' 
race typique, et bordee ainsi que I'ecaille d'une rangee de longues 
soies blanchatres. L'abdomen est plus grand, plus allonge que chez 
le G. foraminosus i. sp. 

La pilosite dressee est pointue, disposee comme chez le forami- 
nosus i. sp., peut-Stre un peu plus abondante, mais blanchatre et 
non jaunatre, nulle sur les joues. La pubescence d'un blanc grisatre 
est par contra entierement differente sur le thorax et sur I'abdomen : 
le thorax a ainsi que le premier segment de I'ahdomen une pubes- 
cence grisatre assez abondante et longue, assez fine, entierement 
appliquee, mais encore espacee, nulle sur la face declive du meta- 
notum. Sur le reste de I'abdomen il n'y a qu'une pubescence tres 
courte et encore bien plus espacee que sur le thorax. Le G. fora- 
minosus i.sp.aau. contraire une epaisse pelisse doree sur I'abdomeri, 
tandis que sa pubescence est plus faible sur le thorax que chez 
YOUvieri. Sur les pattes et la tete la pubescence est comme chez 
\e foraminosus i. sp. 

La couleur et la scuplture sont identiques a celles du G. forami- 
nosus i. sp., mais I'abdomen est fort luisant, tres finement reticule- 
ride. La face declive du metanotum est assez luisante, glabra et 
finement ridee transversalement. Les scapes sont tres finement 
rides, en partie reticules-rides, avec une abondante et forte ponc- 
tuation espacee dont chaque point porte un petit poil couche. 

9 minor. Long. 5 a 6 mill. TSte longue de 1,5, large de 1,2 mill., 
plus large derriere que devant. La grossiere et profonde ponetua- 
tion en fossettes ponctuee ella m^me au fond (comme carieuse) de 



[176] _ 46 — 

la ^ major fait completement defaut. EUe est remplacee par une 
ponctuation superposes eparse simple, assez effacee, analogue a 
celle de la plupart des especes de Camponokis. L'epistome et I'occi- 
put ont une pnbescence longue et assez abondante, comrae le thorax. 
L'epistome est convexe, trapeziforme et assez distinctement carene 
(plat, rectangulaire et sans carene chez la ^ major), avec un lobe 
anterieur arrondi bien plus net que chez la y major. Les mandibules 
et le bord anterieur ne sont que d'un brun roussatre terne (rouges 
chez la ^ major). Du reste comme la ^ major. Ces differences sont 
tout a fait analogues a celles qui separent la Q minor de la $ major 
chez le G. Grandidieri. Chez ce dernier, l'epistome est aussi con- 
Vexe (sans carene distincte) et trapeziforme ehez la 2 minor, plat 
et en carre arrondi chez la Q major. 

9. Long. 10 mill. Ecaille entiere, epaisse. Mesonotum avec trois 
silloDS longitudinaux, dont le median est anterieur. Mesonotum 
et abdomen assez forteraent reticules-ponctues et d'un eclat soyeux. 
Ecusson luisant. Mandibules, bord anterieur de la tete, base des 
scapes et funicules d'un chatain assez fonce. Ailes entierement 
enfumeesde bruu. 

Malange, c6te d' Angola, recoltes par le D' Max Buchner (dans 
ma collection). La Q provient d'Acra (Musee de Berlin). Malgre ies 
quelques differences je crois pouvoirla rapporter sansdoute a cette 
race. 

r. C. LEMMA n. st. — 9 minor. ExtrSniement semblable a la race 
precedente, dont il differe par les caracteres suivants : Metanotum 
encore plus etroit et plus eleve. La face basale est extrtoement 
etroite, separee de la face declive par un angle un peu obtus, mais 
tres marque. La face declive est tronquee et a une longueur double 
de la face basale. Cette derniere est rectiligne dans le sens longitu- 
dinal, ainsi que la partie posterieure du mesonotum, ou peut s'en 
faut. Pilosite dressee blanchatre tres eparse; sur I'ecaille une 
couronne de longs polls Wanes qui se trouve aussi chez la race prece- 
dents. La pubescence est extremement courte et bien plus espacee, 
sauf sur l.'epistome, les tibias, les scapes et le devant du premier 
segment de I'abdomen oil elle est un peu plus longue et plus abon- 
dante. Tous les autres caracteres comme chez la Q minor du 0. Oli- 
vieri, mais la sculpture est un peu plus faible et I'aspect plus luisant. 

9 Long, 9,5 mill. Identique a celle du 0. Olivieri, et fouraie 
comme elle d'une tres grosse ponctuation carieuse sur la tete. Ejje 
n'en differe que par sa pubescence courte et eparse (moins du reste 
qne chez la 5) et par son mesonotum, et son abdomen plus luisants, 
plus faiblement sculptes . 

Malange, c6te d' Angola, recoltees par le D'Max Buchner (dans ma 
collection). — Une minor (variete) de Zanzibar (Musee de Berlin). 



- 47 ^ [177] 

r, 0. Perrisii n. st. — 9 major. Long. 10 a 11 mill. Tete de la 9 
maxima, au milieu, sans les mandibules, aussi longue qu'elle est 
large derriere (2,9 mill.). Longueur d'une antenne 5,5 mill., d'un 
tibia posterieur 2,6 mill. La tete est mediocrement elargie et faible- 
ment concave derriere, a cotes mediocrement convexes, tout a fait 
identique en grand a celle du C. foraminosws i. sp., mais vers la 
fosse clypeale, I'epistome est avance lateralement, ce qui fait qu'il 
n'a plus la forme a peu pres rectangulaire. II est du reste plat et 
sans carene; la sculpture de la t^te est identique a celle du 0. fora- 
minosus i. sp. etc. L'aire frontale, tres petite, occupe a peine le 
quart du bord posterieur de I'epistome. Les mandibules sont iden- 
tiques aussi, armees de 6 a 7 dents. Chacun de leurs points porte un 
tout petit poil couche. comme chez toutes les races du 0. forami- 
nosus. Les scapes sont courts, ne depassent pas le bord posterieur 
de lat^te. lis sont fortement deprimes et fortement elargis, surtout 
vers leur extremite, tres finement rides-reticules et converts d'une 
forte et abondante ponctuation espacee. Le pronotum est comme chez 
le G. Olivieri, et le thorax est a peu pres aussi convexe d'avant en 
arriere que chez cette race. Mais la face basale du metanotum est 
plus longue, un peu plus longue que la face declive, distinctement 
convexe dans le sens longitudinal, et .presque tectiforrae, le bas du 
metanotum n'etant pas etroit comme son sommet ; les deux cotes du 
metanotum vont presque se rejoindre au sommet par une ligne 
arrondie qui contitue la face basale, differemment du reste du 
G. Euganise. La face declive est encore tronquee, mais Tangle qui 
la separe de la face basale est arrondi. Elle est triangulaire, reticu- 
lee-ponctuee et mate. Les tibias et les metatarses sont assez nette- 
ment prismatiques, faiblement canalicules, armes a leur bord 
interne d'une faible rangee de petits piquants bruns, obliques. Le 
corps tout entier, y compris 1' abdomen et les pattes, est densement 
reticule-ponctue etmat. 

La pilosite dressee est d'un blanc jaunatre, disposee du reste 
comme chez le G. Olivieri. La bordure de lotigues soies qui entoure 
la face declive du metanotum se continue abondamment sur la face 
basale. La pubescence est disposee comme chez le G. Olivieri, mais 
bien plus courte, surtout sur le thorax, plus grossiere et d'un blanc 
assez argente, a peine jaunatre qui la fait resserabler beaucoup a 
celle du G. Orandidieri; sur les cotes du thorax elle est plus longue 
et plus fine. Entierement noir; base des scapes, mandibules, funicu- 
les et tarses, parfois aussi le bord anterieur de la t^te d'un noir 
rougeatre ou d'un rouge noir^tre ; base des scapes parfois rougeatre. 

5 minor. Long. 7 a 8 mill. Comme la 9 major (aussi la forme de la 
tSte, des tibias, des metatarses et des scapes) mais elle s'en distingue 
exactement par les memes caracteres (absence de grosses fossettes 



[178] - 48 — . 

carieuses, forme et carene de I'epistome, pubescence plus longue etc.) 
que la § minor du 0. Olivieri de sa g major. Les piquants des 
tibias sont plus longs et plus abondants que chez la ^ major. 
L'abdomen est reticule-ponctue et mat, comme cbez la 9 major. 

9. Long. 14 mill. Comme la 9 major, mais I'epistome est presque 
rectangulaire. Le mesonotum et I'ecusson sont reticules-ponctues et 
'mats, comme le reste du corps, du reste comme chez le G. Olivieri. 
Ecaille entiere. Ailes enfumees debrunatre. 

Malange, cote d'Angola, recoltee par le D"- Max Buchner (dans 
ma collection et aussi des 9 du Musee de Berlin). Des 9 minor de 
Kitui, recoltees par M. Hildebrandt (Musee de Berlin). 

Quoique le G. Perrisii semble au premier abord bien distinct des 
autres races, la parente de ses caracteres avec. les leurs est si gene- 
rale que je n'ose en faire une espece. Nous avons evidemment affaire 
ici a un groupe de formes tres variables habitant I'Afrique tropicale 
et represente a Madagascar par le G. Grandidieri. Les curieuses 
fossettes carieuses de la tete des 9 major et des 9 est commune a 
toutes ces fourmis ainsi que la forme de I'epistome, les courtes et 
epaisses mandibules, les scapes courts et plus ou moins aplatis (ils 
le sont aussi un peu chez le G. Orandidieri). Le G. Grandidieri 
devra lui-m§me probablemeut passer plus tard a I'etat de race du 
foraminosus . 

Le G. Berthoudi Forel est tres voisin des formes precedentes. 
L'espece est fondee sur une 9 media qui se distingue cependant 
bien des races du G .foraminosus par le fait qu'elle n'a pas deponc- 
tuation en fossettes carieuses, lors mime que son epistome est 
rectangulaire et plat. Puis le metanotum est tectiforme, et les scapes 
ne sont pas aplatis. Du reste sa sculpture est celle du G. Perrisii., 
tandis que sa taille, sa pilosite et sa pubescence sont analogues a 
celles du G. lemma. Les angles anterieurs du pronotum sont aussi 
plus marques et plus avances que chez les races du G. foraminosus. 

Esp. C. RADOViE Forel (Bullet. Soc. ent. Belg., 1 mai 1886). 

9 major. Plus robuste, plus trapu que le G. niveosetosus ; les 
ouisses, les pattes en general plus fortes. T^te de la ^ maxima large 
de 2,7, longue de 2,7 mill, (au milieu, sans les mandibules). 
Longueur d'une antenne 4,7, d'un tibia posterieur 2,7 mill. Les 
scapes et les tibias sont legerement aplatis, et legerement elargis 
dans un sens, mais nullement prismatiques. Aire frontale indistincte, 
Sur I'occiput, surtout aux angles posterieurs, de tres gros points 
enfonces allonges en rainures. 

9 minor. Long. 5,8 a 7 mill. Comme la 9 major, mais I'epistome 
est distinctement carene et a un lobe anterieur rectangulaire tres 
court qu'on retrouve aussi chez la 5 media. La tSte est plus large 
derriere que devant, a bord posterieur a peu pres droit. 



— 49 — i[179] 

Centre de Madagascar, recolte par M. Hildebrandt (Musee de 
Berlin). Ces exemplaires paraissent uo peu plus petits que le type 
(y maxima) original, Cependant cela peut tenir precisement a ce 
qu'il n'y a pas de 5 maxima parmi eux. Les mandibules sent plutot 
tres finement ridees entre les gros points. La sculpture du corps est 
aussi un peu plus mate, surtout sur rabdomen ou elle est plus serree 
et plus ridee. 

Esp. C. Darwinii nov. sp. 

9 major. Long. 7,8 mill.Tete large de 2,5 mill.et longue(sans les 
mandibules) d'autant. Longueur d'une antenne 4,3, d'un tibia poste- 
rieur 2,0 a 2,1 mill. Mandibules courtes, epaisses, a bord externa 
assez fortement courbe, armees de 6 dents assez courtes, fortement 
et abondamment ponctuees, tres finement ridees eotre les points. 
La plupart des points ne portent pas de poll visible. Epistome peu 
convexe, uon carene, plus large que haut, unpeu elargi en avant, 
muni d'un lobe anterieur extremement court qui est plus ou moins 
rectangulaire. L'aire frontale est fort petite et n'occupe que le quart 
du bord posterieur de I'epistome. Cotes de la tete mediocrement 
convexes; son bord posterieur droit ou faiblement concave. Le dos 
du thorax est comme cliez les C. ursus Forel et Radovx Forel, 
assez large et subborde; le pronotum a des angles antero-lateraux 
marques comme chez ces especes et un peu plus que chez le 0. fora- 
minosus et ses races (vu de dessus il est plus ou moms pentagonal). 
La face basale dn metanotum est large, un peu convexe d'avant en 
arriere, aussi longue ou plus longue que la face declive. Sutures du 
thorax tres marquees. Ecaille mince, large, entiere,ovale-arrondie, 
convexe devant. Abdomen plutdt allonge. Pattes et antennes robus- 
tes. Scapes et tibias an peu aplatis en un sens ; ces derniers arrondis, 
nullement prismatiques, fournis de quelques piquants au bas de leur 
bord interne. 

Devant de la tete et thorax finement reticules-ponctues et mats. 
Ecaille, abdomen, pattes et scapes finement reticules-rides (les pre- 
miers en travers) et semi luisants. Sous I'abdomen cette sculpture 
devient faible et tres luisante ainsi que sur les pattes anterieures. 
Dessous, cotes et coins anterieurs de la tete faiblement reticules et 
assez luisants. Sur les pattes, les scapes, les c6tes de la tete et les 
joues, la grosse ponctuation eparse superposee est regulierement 
espacee et nette. Sur I'occipuE elle se transforme en grossiers sillons 
allonges, irreguliers et piligeres. Sur le dus du thorax elie occupe la 
face anterieure de petites elevations espacees, sur Tabdomen leur 
face posterieure. Dos de Tabdornen densement, dos du thorax (sauf 
la face declive du metanotum) moins densement herisse de grossieres 
soies jaunatres, epaisses, raiJes, pointues, legerement incurvees en 

AKNALES DE LA SOC. ENTOM. DE BELGIQUE, T. XXX / 



[180J - 50 - 

avant sur le thorax et fortement inclinees en arriere sur Tabdomen. 
Sur rabdomen elles forment une epaisse pelisse qui cache la sculp- 
ture. Sur le thorax elles ne la cachent pas. Quelques soies analogues 
eparses sur le front, le vertex, I'occiput et le dessous du corps; une 
couronne autour de recaille. La pubescence couchee est extreme- 
ment courte, et tres dispersee partout, aussi sur les tibias et les 
scapes qui n'ont pas de poils dresses. 
Entierement noir. Mandibules et coins anterieurs de la tiSte rou- 
geatres. 

5 minor. Long. 5 a6,5 mill.Exactement semblable a la 9 major, 
a part satete plus petite et sa stature plus gr^le. La t^te est bien 
plus large derriere que devant; I'epistome, plus convexe, n'a pas 
non plus de carene; son lobe est rectangulaire-arrondi, tres court. 
Chez un exemplaire du sud du Madagascar central, la pelisse est 
d'un jaune blanchatre. 

Centre de Madagascar, recolte par M. Hildebrandt (Musee de 
Berlin) . 

Cette espece est tres voisine de mon G. ursus, mais plus robuste 
et bien plus mate. Puis sa forte pelisse abdominale Ten distingue 
completement. Chez le G. %Tsns la pelisse du thorax est plus forte 
et d'une couleur orange, bien plus vive que ohez le G. Darwinii. 

Esp. C. SENKx Smith. 

r. C. MUS Roger. — For§ts vierges de la Sierra Geral, sud du 
Bresil, recolte par le professeur Hensel (Musee de Berlin). Ces ^ ont 
une pilosite particulierement abondante. D'autres §, moins poilues, 
de la republique Argentine (M. Vollenweider). Une petite Q de 
9,5 mill, de Porto AUegre, sud du Bresil, recoltee par le prof. Hensel 
(Musee de Berlin). Les ailes de la 9 sont tres enfumees de brun; 
I'ecaille est entiere et la tete est plus large que le thorax, faits 
non indiques pas Roger. 

Esp. C. MOMBASS-E n. sp. 

g major Long. 5,6 mill. Longueur de la tete au milieu, sans les 
mandibules 2 mill,; largeur de la tete 1,7 a 1,8 mill., longueur 
d'une antenne 4,5 mill., d'un tibia posterieur 2,0. mill. Stature 
generale d'un tres petit G. sylvaticus. 

Mandibules moyennes, a bord externe peu convexe, armees de 6 a 
7 -dents, lisses, luisantes, tres flnement reticulees a leur base, a 
ponctuation fort eparse. Epistome muni d'un lobe anterieur rectan- 
gulaire dont le bord anterieUr est faiblement concave. L'epistome est 
trapeziforme, convexe, assez obtusement carene. La tete est medio- 
crement elargie et concave derriere, a c6tes mediocrement convexes. 
Le thorax est assez fortement convexe d'avant en arriere. Cepen- 



- 51 - [181] 

dant le pronotum est assez aplati dans le sens transversal, elargi et 
muni de deux angles ou bords antero-lateraux bien distincts, comme 
chez les G. ursus, erinaceiis etc., ce qui le rend pentagonal. Le 
mesonotum est large devant et tres retreci derriere. La face basale 
du metanotum est tres etroite, tres inclinee, faiblement concave 
d'avant en arriere, plus longue que la face deciive dontelle est 
separee par un angle arrondi tres obtus. Ecaille ovale, etroite, assez 
mince, presque acuminee, abdomen ovale. Pattes et antennes 
greles. Tibias et scapes cjlindriques ou pen s'en faut. 

Tete (aussi en dessous) et thorax denseroent et finement reticules 
ponctues et mats. Ecaille et abdomen densement rides transversale- 
ment et faiblement luisants ou soyeux. Pattes faiblement reticulees. 
Ponctuation eparse superposee assez abondante et distincte sur 
i'abdomen, tres eparse et effacee partout ailleurs. Quelques rares 
polls dresses assez longs, fins et jaunatres, epars sur tout le corps. 
Une pubescence tres fine et tres courte, fort espacee, entierement 
couchee est assez regulierement distribuee sur I'abdomen, les pattes, 
les scapes, I'epistome, les mandibules et les joues, presque nuUe 
ailleurs. 

D'un noir a peine brunatre. Epistome et mandibules d'un brun 
fence un peu rougeatre. Pattes et antennes rougeatres avec le 
milieu des cuisses et des scapes bruni. Bord posteriaur des segments 
abdominaux etroitement jaunatre. 

Mombassa (cote de Zanzibar), une seule Q, recoltee par M. Hil- 
debrandt (Musee de Berlin). 

Esp. 0. Gestroi Emery. 

Une ^ major recoltee en Sicile par M. Frey Gessner. Dans mes 
Etudes myrmecologiques en 1879 p. 42, je I'ai prise a tort pour le 
G. Sichelii. 

Esp. C. Sichelii Mayr. 

9 Miramar, ile de Majorque, recolte sur des fleurs, dont il buti- 
nait le raiel par le D"" Will. Nouveau pour la faune europeenne pro- 
prement dite. (Je n'y comprends pas comme M. Andre le nord de 
I'Afrique et une partie de I'Asie). Les ^ de Majorque ont 4 a 8 mill, 
et sont. entierement rouges avec I'abdomen noir. Les gros points 
enfonces du thorax sont tres distincts; !a suture pro-mesonotale est 
tres forte. 

Esp. C. iNPLATUS Lubbock (Journ. Linnean Soc. Zool., XV, 1880, 

p. 167). 

Sir John Lubbock m'avait envoye un exemplaire de sa fourmi 
qu'il croyait apparteuir a uu genre nouveau en me priaiit de corriger 



[183] — 52 — 

sa description. Je lui fls observer que c'etait ua Gamponotus et Id 
en fls une courte description qu'iln'a publiee qu'en partie (!. c). 
Malgre les figures de Lubbock (le thorax et repistome sent 
inexacts) il est necessaire de redecrire cette espece pour qu'on puisse 
la distinguer. 

9. Long, sans abdomen 5 miU.; long, de I'abdomea gonfle par le 
jabot rempli de miel : 12 mill., en tout 17 mill. — Tete triangulaire, 
plus large derriere, a bord posterieur droit. Yeux situes au tiers 
posterieur de la tete, devant. Mandibules armees de six dents, 
poilues, grossierement ponctuees, grossierement ridees sur leur 
moitie anterieure, fineraent coriacees dans I'entre deux. Epistome 
sans carene; bord anterieur avec deux faibles echancrures laterales, 
entier au milieu, non prolonge en lobe. Aire frontale indistincte. 
Sillon frontal distinct. Aretes frontales fortement divergentes poste- 
rieurement. Scapes des antennes depassant a peine le bord poste- 
rieur de la t^te. Thorax court, ramasse, haut, fortement voilte. 
Pronotum large, assez aplati en dessus mais muni de chaque c6te 
d'une bosselure allongee, tres peu marquee, grande, allant du milieu 
(devant) vers les angles posterieurs. Les angles anterieurs du 
pronotum sent netteraent marques par un bord horizontal arrondi 
se continuant devant pour former un bord anterieur qui se perd au 
milieu, vers le cou. Les sutures sont ti'es distinctement imprimees, 
mais sans former d'etranglement Le mesonotum est elargi en avant 
(etnon pas rond comme le figure Lubbock). Le metanotum estmedio- 
crement etroit, egalement et assez fortement voute d'avant en arriere ; 
face declive et face basale de m§me longueur. Ecaille basse, tres 
large, plane derriere, bombee devant, echancreeau milieu de son bord 
superieur qui est tranchant. L'abdomen de I'exemplaire que j'ai recu 
est tres dilate, les segments sont comme des iles sur la membrane 
intersegmentaire. Pattes et antennes plutot courtes. 

Tout le corps tres densement et linement reticule-porictue en 
facon de de a coudre, presque mat ou un peu soyeux, Pilosite dressee 
d'un jaune roussatre, assez courte, mediocrement abondante sur 
tout le corps, sauf sur les pattes et les antennes qui sont privees de 
polls dresses. Pubescence courte et eparse sur tout le corps, les 
pattes et les antennes, semblable a celle du G. eethiops. 

Entierement noir. Mandibules, funicules et extremite des tarses 
d'un rougeatre fence. 

Adelaide (Australie). Lubbock. 

Cette espece n'a rien qui la distingue particulierement des autres 
Gamponotus, sinon la dilatation purement physiologique de son 
abdomen, due evidemment a une plenitude demesuree du jabot, 
comme chez le Myrmecocystus melliger. Cette dilatation est moin- 
dre, du reste, que celle du M. melliger, et il ne faut pas oublier que 



— 53 — [183] 

toutes les fourmis ont la faculte de remplir plus ou moins considera- 
blement leur jabot de miellee de pucerons, ce qui gonfle excessi- 
vement Fabdomen (p^ ex. chez le BracJiymyrmex Heeri, le Lasius 
irunneus, divers Gamponotus), sans arriver toutefois a rendre la 
marche impossible, comme c'est le cas chez le Myrm. melliger. Le 
Camp infiattis se rattache par la forme de son pronotum au groupe 
du G. fulvopilosus . II doit exister des Q de cette espece dent 
rabdonaea n'est pas gonfle. 

Esp. C. BUCHNERI n. sp. 

9 (minor?) Long. 12 mill. Tete longiie de 2,95, large de 2,8 miU. 
Mandibules pluWt petites, rautiies de cinq dents, luisantes, avec de 
gros points enfonces epars, assez fortement striees sur ienr moitie 
anterieure, a sculpture a peine perceptible dans I'entre-deux des points. 
Tete assez petite, un peu plus large que le pronotum, a peine plus 
large derriere que devant, en carre arrondi (un peu allonge), assez 
convexe, a bord posterieur droit ou un peu convexe. Yeux situes en 
arriere da milieu de la tete. Epistome pas ou a peine carene, court, 
a bord anterieur retire et situeuii pieueu arriere des articulations des 
mandibules, ce qui fait qu'il existe nn espace vide entre les mandibu- 
les et 1 epistome. Le bord anterieur de i'epistome forme de chaque 
cote une forte dent triangulaire, large, rapprochee de I'articulation 
des mandibules. Les scapes depassent d'un tiers le bord posterieur 
de la tete. Thorax tres allonge, aplati et borde en dessus. Le dos du 
thorax est long de 4 1/2 mill. Les angles anterieurs lateraux du 
pronotum sent situes un peu en arriere; ils sont arrondis, mais d'une 
fagon assez anguleuse, et forment un rebord aigu qui surplombe les 
cotes. Le dos du mesonotum et du metanotum forme une surface 
plane, bordee partout (sauf devant) a angle droit par des pans per- 
pendiculaires, et interrompue par deux rainures transversales : la 
suture meso-metanotale et une rainure au tiers anterieur du meta- 
notum. La suture pro-mesonotale est distincte. Le thorax n'a pas 
d'etranglement. Le mesonotum est plus large que le metanotum. Le 
dos de ce dernier (face basale) est horizontal, rectangulaire; sa lon- 
gueur est le double de sa largeur. La face declive du metanotum est 
verticaleou un peu concave. Le pedicule est surmonte d'un noeud 
epais, cubique-arrondi, ou plutot en parallelipipede oblique-arrondi 
et incline en avant. Ce noeud, analogue a celui du C. Mayri, est 
muni de chaque cote d'une petite dent ou oreille obtuse. Abdomen 
ovale; eperons des pattes medianes et posterieures distinctement 
pectines. Pattes et antennes robnstes. Tibias arrondis. Scapes assez 
aplatis, fortement creuses en gouttiere en dessous. 

Tout le corps densement et fortement reticule ponctue. Sur 
I'abdomen et sur les jambes les reticulations s'accentuent dans un 



[184] - 54 — 

sens transversal ou oblique; sur les c6tes du thorax elles se trans- 
forment presque en rides plus ou moins obliques. Sur le devant de 
la tete quelques gros points enfonces, epars, effaces. 

Quelques polls dresses, jaunatres, de longueur inegale, repartis 
sur tout le corps, surtout sur le devant de la tete. Scapes et tibias 
sans polls dresses. Un duvet entierement couche de pubescence 
jaunatre est repandu sur tout le corps. Cette pubescence, assez 
courte et eparse sur la tete, les antennes et les pattes, est longue 
et abondante sur le thorax, les hanches et l' abdomen qu'elle colore 
en gris jaunatre soyeux et dont elle cache en grande partie la sculp- 
ture. Sur I'abdomen et en partie sur le thorax elle change de direc- 
tion suivant des lignes transversales et longitudinales paralleles 
(en particulier la ligne mediane), ce qui donne a ces parties 1' aspect 
d'un daraier en rectangles gris-jaunatres chatoyants analogues aux 
rales du G. Valdezis Forel et de la Plagiolepis cuslodiens. 

Entierement noir, mat. Extremite du pygidium, des mandibules, 
des derniers articles des funicules et des tarses, rougeatre ou rous- 
satre. 

Une seule g recoltee par le B' Max Buchner a Malange pres de 
la c6te d' Angola, Afrique occidentale (ma collection). 

C'est probablement une g moyenne. Cette curieuse et belle espece 
ne ressemble a aucun Gamponotus connu. Elle se rapproche a cer- 
tains egards des C. Mayri Forel et sericeus Fab., mais en differe 
completement par la forme du thorax et de I'epistome. 

Esp. C. Christi n. sp. 

5 minor. Long 5 a 6 mill. Longueur de la tSte(sans les mandibules 
1,4 a 1,5 mil!., largeur de la t^te 1,0 mill., longueur d'une antenne 
4,9 mill., longueur d'un tibia posterieur 2,0 mill. Stature grele. 
Les palpes maxillaires atteignent ou depassent le trou occipital. Les 
mandibules sont etroites, a bord externe assez fortement courbe 
vers son extremite, armees desix dents, faiblemeutridees-reticulees 
avec quelques gros points enfonces dont partent des poils dresses, 
fortluisantes. Epistome convexe, trapeziforme, sans carene, a bord 
anterieur arrondi, biechancre. Aire frontale assez grande, occupant 
la moitie du bord posterieur de I'epistome. Front tres convexe. 
Tete aussi large devant que derriere, a cotes faiblement convexes, a 
bord posterieur presque droit. La distance d'un ceil a I'arSte fron- 
tale egale celle de I'ar^te frontale au sillon frontal. Thorax mediocre- 
ment et parfaitement uniformement voute de la tete a la face declive 
dumetanotum. Cette derniere est conrte, oblique, longue comme un 
tiers de la face basale a laquelle elle passe par une courbe arrondie. 
Les sutures du thorax sont tres faiblement imprimees, la suture meso- 
metanotale est pen distincte. Ecaille tres epaisse, presque cubique- 



— 55 ~ [185], 

arrondie. EUe a une surface posterieure plus haute, tronque'e, plane, 
et une surface anterieure tronquee aussi, plus basse, parall^le a la 
surface posterieure, un peu plus etroite qu'elle. Sa surface superieure 
est convexe, eu carre uu peu arrondi et un peu trapeziforme (le bord 
anterieur etant un peu plus court) ; elle descend en meme temps d'ar- 
riere en avant. Elle est plus epaisse que la hauteur de sa surface ante- 
rieure, mais moins que celle de sa surface posterieure. En moyenne 
elle est aussi epaisse que large. Abdomen ovale. Scapes et tibias 
cylindriques, tres greles; ces derniers sans piquants. Tout le corps 
ainsi que les pattes tres faiblement ride transversalement (reticule- 
ride sur le devant de la tele) et tres luisant. Ponctuation superposee 
eparse presque nuUe, sauf quelques points portant les polls dresses. 
Quelques longs polls jaunatres tres epars, surtout sur la tete et 
I'abdomen. Pubescence couchee tres courte et fine, tres dispersee ou 
presque nulle sur le corps, plus abondante sur les tibias et sur les 
scapes. Sur ces derniers elle est en partie legerement soulevee. 

D'un jaune roussatre ou d'un roux jaunatre p3i,le; abdomen et 
pattes un peu plus testaces. Une grosse tache mal deflnie sous 
I'abdomen, les dents des mandibules et les dix derniers articles du 
funicule d'un brun fonce. 

Centre et sud du centre de Madagascar, recolte par M. Hilde- 
brandt (Musee de Berlin). Bien distincte par la forme de I'ecaille. 

r. C.FcERSTERi n. st. — ,9 minor. Identique au C. CAm^i ty pique, 
mais noir avec la moitie superieure des hanches, les anneaux femo- 
raux, Textremite des tibias, la base et I'extremite des scapes ainsi 
que la bouche d'un jaune pale, testace ou blanchatre. Les tarses, 
les funicules et souvent les mandibules et quelques autres parties 
brunatres. Le thorax est un peu plus court et un peu plus voute, 
avec les sutures un peu plus distinctes. Le bord anterieur de 
I'epistome est un peu plus convexe et avance au milieu. Surtout le 
front avec les aretes frontales est moins eleve. Mais tout le reste est 
identique, et malgre la couleur si contrastante, je ne puis faire de 
ces exemplaire qu'une race. 

Meme localite et mSme source que le precedent. 

Cette race ressemble d'aspect et de couleur a la Mayria madagas- 
carensis, dont elle differe du reste par la forme de son abdomen, 
par I'insertion de ses antennes, par ses arStes frontales etc. 

Mayr (Verhandl. d. k. k. Zool. bot. Ges. 1877, 5 December, 
page 4) croit pouvoir pretendre que les (3^ et ^ du Brachymyrmex 
Heeri que je lui ai envoyes etaient « unausgefdrht » ou « unaus- 
gebildet » , c'est a dire encore jeunes et non colores. II a pretendu la 
mSme chose a propos d'autres fourmis de couleur pale, en particu- 
lier apropos du (5^ A%Y AnergaUs atratulus. Mayr fait erreur. Je 
crois etre en etat de distinguer une jeune fourmi d'une espece pale, 



[186] — 56 — 

quoique j'accorde que ce soit parfois difficile. Les (5^ at 9 de 
Brachymyrmex Eeeri que je possede, quoique ayant ete assez 
longtemps en vie sons mon observation, quoique j'aie observe les 
Q par centaines sur les plantes, cherchant leurs coccides, ne sent 
jamais devenus plus coiores. Le i^ de YAnergates a ete observe par 
moi in copula, aussi pale que toujours. II existe certaines fourmis 
dont la cliitine demeure pale et souvent aussi extr^mement molle et 
mince toute leur vie(comme chez certains dipteres.orthopteres etc.), 
ainsi chez le Brachymyrmex Eeeri, sur I'abdomen du Tapinoma 
melanoceplialum etc., desorie que la dessication y produit des crewx 
et des bosses, comme chez les jeunes fourmis. 

Le G. CJiristi i. sp. est une race de couleur distincte du 
G- Fosrsteri; la difference de couleur n'a rien de commiin avec I'age 
des individus. 

Esp. C. LuBBOCKi n. sp. 

Q minor. Long. 5,2 a 6,3 mill. Stature, aspect et couleur du 
G. Ghristi, race Fmrsteri, avec lequel on pourrait le confondre au 
premier abord. Mais la face basale du metanotum est fortement con- 
cave longitudinalement en forme de selle, aussi fortement, et de' !a 
m^me facon que chez le G. epTiippium Smith, bien plus fortement 
que chez les G. Valdezix Forel et Fex Emery, et meme que chez le 
G. 4 maculatus Forel. L'ecaille est moins epaisse que chex le 
G. Ghristi et sa surface anterieure est beaucoup plus basse, la sur- 
face superieure etant fortement inclinee en avant; elle est du reste 
analogue a celle de I'espece precedente. Mandibules assez abondam- 
ment ponctuees, tres finement ridees entre les points. Epistome 
distinctement carene et muni d'un lobe anterieur assez grand, tout 
a-fait rectangulaire. Du reste la forme (en particulier celle des 
pattes et des antennes), les dimensions, la pilosite, la pubescence et 
et la sculpture sont comme chez le G. Ghristi, race Fmrsteri. 

Entierement noir, tres luisant, avec les mandibules rougeatres, 
les pattes et les antennes d'un brun plus ou moins fence. 

Centre de Madagascar, recolte par M. Hildebrandt (Musee de 
Berlin). 

Cette espece ressemble au G. Fex Emery, mais son metanotum 
est beaucoup plus concave. L'ecaille du G. Fex est beaucoup plus 
arrondie, .moins tronquee et moins elevee. Puis le G. Fess est en 
partie mat, a une sculpture plus forte et une pubescence couchee 
bien plus abondante. 

Esp. C. Kelleri n. sp. 

$ major. Long. 6,5 a 8,7 mill.Largeur de la tete 2,6 mill; longueur 
dejatete fsans les mandibules) 2,6 mill. Longueur, d'un scape 1,7, 
d'un tibia posterieur 2,2 mill. 



— 57 — [187] 

Extr^mement semblable aux C- quadrimaculatus Forel et Liib- 
bocki Forel, mais d'un jaune roussatre avec la t^te plus foncee, les 
mandibules et les tarses d'un roux brunatre et deux taches d'un 
blanc un peu jaunatre sur chacun des deux premiers segments abdo- 
minaux. Ces tacbes sont disposees comme chez le G. quadrima- 
culatus, mais plus petites; comme chez cette espece, les deux 
anterieures sont les plus petites. Mandibules armees de six dents, 
larges, a bord externe fortement courbe. La concavite en forme de 
selle de la face basale du metanotum est tres forte, comme chez le 
C. LubhocM, plus forte que chez le C. quadrimaculatus. La sculp- 
ture est en revanche plus forte que chez le G. Lubbocki, comme 
chez le C. quadrimaculatus. Tete densement reticulee-ponctuee et 
peu luisante. La ponctuation superposee eparse est abondante et 
bien marquee sur I'abdomen et le thorax, tandis qu'elle est tres 
effacee chez le G. Ltibbocki. Epistome carene. Pilosite dressee un 
peu plus courte et plus faible que chez le G. quadrimaculatus. (Le 
C. LubbocM n'a pas de taches sur I'abdomen). Si ce n'etait la face 
basale bien plus concave du metanotum, je considererais cette forme 
comme une simple race du G. quadrimaculatus. Sa stature est un 
peu plus ramassee, plus robuste que celle du G. quadrimaculatus. 

2 minor. Long. 5 a 6,5 mill. La tete est encore elargie en arriere 
chez les plus petites 9. Ses cotes sont fort convexes. Couleur un 
peu plus claire que chez la ^ major; les mandibules sont a peine 
brunies, tandis que les funicules sont distinctement brunis. Conca- 
vite de la face basale du metanotum tres forte. 

Madagascar, pres de Tamatave,recolte par lei)'' C. Keller, privat- 
docent a Zurich. 

Esp. C. ROBUSTus Roger. 

Une 2 minor recoltee par le D' C. Keller pres de Tamatave a 
Madagascar. Long. 8,2 mill. 

Esp. C. Grandidieri Forel. 
Deux Q recoltees a Nossi-be pres Madagascar par le D' C. Keller. 

Esp. C. Dewitzii n. sp. 

9 minor. Long. 7,1 mill. Tete de forme ordinaire, longue.(sans les 
mandibules) d'environ 1,8 et large d'environ 1,45 mill. Longueur 
d'une antenne 4,6 mill., d'un tibia posterieur 2,25. 

Mandibules assez etroites, armees de six dents(?), faiblement 
courbees vers I'extremite de leur bord externe, tres finement ridees 
(reticulees a leur base) et luisantes avec une assez forte ponctuation 
eparse d'oii partent des polls dresses. Epistome trapeziforme, con- 
vexe, tres faiblement carene, un peu avance devaut en lobe arrondi 



[188] - 58 — 

dont le bord anterieur est assez largement et peu profondement 
echancre au milieu. La t^te est un peu elargie en arriere ; ses c6tes 
sont mediocrement convexes; son bord posterieur est droit. L'occi- 
put et les cotes de la tete n'ont pas trace d'aplatissement. Aire 
frontale grande, mate, peu distincte, occupant au moins la moitie 
du bord posterieur de I'epistome. La distance d'un oeil a I'arete 
frontale est presque egale a I'intervalle des aretes frontales. Thorax 
relativement robuste, assez fortement voute. Le pronotura est elargi 
et borde devant et a ses angles anterieurs (un peu plus fortement 
que chez les 0. ursus, Radovx etc., mais un peu moins que chez le 
O.fulvopilos%s 9 minor); il est peu convexe de droite a gauche. 
Face basale du metanotum fortement concave longitudinalement en 
forme de selle, plus fortement encore que chez les 0. ephippium 
Smith et LubbocM Forel. Cette concavite se termine nettement 
devant a une courte distance du bord posterieur du mesonotum et 
en arriere tout pres de I'origine de la face declive qui est de forme 
ordinaire, presque tronquee, longue comme la moitie de la face 
basale. La face basale est convexe transversalement. Sa concavite 
longitudinale determine une eminence entre elle et la face declive. 
Ecaille assez basse, epaisse, avec une face anterieure parallele a la 
face posterieure. Mais son bord superieur, aussi epais que sa base, 
est tout a fait arrondi dans tous les sens. La largeur de I'ecaille est 
presque double de son epaisseur. Abdomen ovale. Les pattes et les 
scapes sont arrondis et nullement aplatis. Les tibias ont une faible 
rangee de piquants. 

Tete et thorax densement reticules-ponctues et mats. Sur le 
metanotum, surtout sur sa face declive, sur I'ecaille et sur I'abdo- 
men les reticulations s'accentuent dans le sens transversal pour 
former des rides. L'ecaille est a peu pres mate, mais I'abdomen, 
quoique peu luisant, a un beau reflet bronze. La grosse ponctuation 
superposee est faible, eflacee et fort eparse sur I'abdomen, les pattes 
et le devant de la tete, nulle ailleurs. 

Pilosite dressee d'un blanc jaunatre tres eparse un peu partout, 
surtout a I'extremite de la tete et de I'abdomen, nulle sur les tibias 
et les scapes. Pubescence couchee de meme couleur, extremement 
courte, fine, eparse et entierement appliquee partout, aussi sur les 
tibias et les scapes. 

Noir. Metanotum, metasternum, une tache sur le mesosternum, 
au dessus des hanches moyennes, pattes et bord terminal des man- 
dibules d'un rouge terne. Hanches, funicules, base des scapes et 
quelques nuages sur les cuisses et les tarses brunatres. Bord poste- 
rieur des segments abdominaux brun. Abdomen bronze. 

Chinchoxo, pres des bouches du Congo, recolte par le ]y Falken- 
stein (Musee de Berlin). 



— 59 — [189] 

Cette belle espece ressemble d'aspect au C ephippium Smith, 
dont elle differe du reste fonci^rement par la forme de sa i^e (le 
C. ephippium a la t^te rectangulaire, aplatie sur les cotes et der- 
riere), par ses pattes beaucoup pius courtes, par sa couleur mate, 
par sa faible pubescence, son abdomen bronze etc. 

Esp. C. Meinerti n. sp. 

^ major, Long. 8,5 a 9,6 mill. Tete(au milieu, sans les mandibules) 
longue de 2,95 mill, et large (au maximum) de 3,05 mill. Longueur 
d'une antenne 5,0 mill., d'un tibia posterieur 2,6 mill. Stature 
trapue, large. Tfite un peu trapeziforme (vue de devantj, a cotes 
peu convexes, elargie derriere ou elle est largement et fortement 
echancree. Front relativement large et un peu aplati. Mandibules 
epaisses, assez courtes. assez larges, a bord externe fortement 
courbe, munies de 6 dents assez obtuses. Elles sont luisantes, pres- 
que lisses (faiblement reticulees a leur base, un peu striees vers leur 
bord terminal) et abondamment fournies d'une ponctuation eparse 
reguliere relativement fine, mais tres nette. Du fond de chacun de 
ces points part un poil couche microscopiqne. Sur la chitine lisse, 
entre ces points, sont parsemes ca et la de petits points enfonces 
microscopiques. Epistome sans carene, muni d'un lobe anterieur 
court, etroit, trapeziforme-arrondi, echancre de chaque c6te du lobe. 
L'epistome est presque rectangulaire, plat sur son tiers anterieur, 
un peu convexe sur son tiers posterieur, avec une impression au 
milieu de son bord anterieur, en dessus, et une seconde impression 
au milieu de son tiers posterieur. Chez la 9 maxima, cette seconde 
impression est tres forte, suivie d'une autre au milieu du bord poste- 
rieur, et divise plus ou moins les 2/3 posterieurs de l'epistome en 
deux moities, dont chacune est convexe. Aire frontale grande, tres 
distincte, occupant plus du tiers du bord posterieur de l'epistome. 
Aretes frontales tres fortement recourbees. Chez la 9 maxima une 
impression au tiers superieur du silion frontal. Chez les 9 major et 
meme chez certaines 9 media la place des ocelles est marquee par 
trois fortes impressions ou fosses. Mais au fond de ces fosses il 
n'existe pas d'ocelle. Angles posterieurs de la t^te tres marques, 
mais tout a fait arrondis. Le dos du thorax a partir du tiers poste- 
rieur du pronotum est large, un peu aplati, mais sans etre borde, 
sauf la face basale dn metanotum qui est carree, subbordee, presque 
plate, longue comme les 2/3 de la face declive et passe a cette der- 
niere par une courbe arrondie. Le devant du pronotum est convexe 
et n'est nullement borde. La suture pro-mesonotale est tres forte- 
ment imprimee; la suture meso-metanotale Test encore plus profon- 
dement et forme un faible etranglement. Ecaille elevee, ovale, assez 
mince, un peu plus convexe devant, que derriere, faiblement 



[190] - 60 — 

echancree, ronde ou meme acuminee au sommet. Abdomen ovale. 
Tibias un peu aplatis et elargis dans un sens mais ni prismatiques 
ni canneles. Scapes, surtout vers leur base, sensiblement aplatis. 

Finement ridee-reticulee et assez luisante. Abdomen et ecaille 
finement rides en travers. Front, epistome et joues a sculpture 
reticulee, ua peu plus forte. La ponctuation eparse superposee est, 
partout piligere et se divise en deux categories. 1) Une abondante 
ponctuation mediocrement et reguliereraent espacee tres distincte 
sur le devant de la tete et sur I'abdomen, un peu plus efFacee derriere 
la t^te, fort efFacee, mais encore perceptible sur le thorax et les 
pattes. Cette ponctuation est relativement fine et porte partout une 
pubescence tres fine, excessivement courte (un peu plus longue sur 
I'abdomen), entierement appliquee, jaunatre, presque microscopique 
sur le devant de la tete, mais egalement repartie sur tout le corps, 
sur les pattes et sur les scapes. 2) Une ponctuation irreguliere, 
extr^mement grossiere, presque toujours prolongee en rainufes de 
direction irreguliere. Cette ponctuation porte les polls dresses. Les 
rainures sont surtout abondantes sur le pronotum, mais aussi sur le 
I'este du dos du thorax et sur la moitie anterieure de I'abdomen. La 
pilosite dressee est jaunatre et tres eparse, un peu plus abondante 
sur le dos du thorax et le devant de I'abdomen, nuUe sur les tibias 
et les scapes. 

Entierement noir. Funicules, extremite des mandibules, eperons, 
extremite des tarses et bord posterieur des segments abdominaux un 
peu brunis. 

5 minor. Long. 5,5 a 7 mill. Assez differente de la 9 major. La 
t^te est large, courte, (longue et large de 1 ,5 mill.), elargie et 
meme un peu concave derriere (meme chez les plus petites 5)- Man- 
dibules densement striees a leur extremite, a bord externe peu 
convexe. Epistome bien convexe, sans carene, a lobe anterieur tres 
court, arrondi (a peine trapeziforme). Pas trace d'impressions, sauf 
celle du milieu du bord anterieur qui n'est pas toujours distincte. 
Deux gros points enfonces pres du bord posterieur (on les voit aussi 
chez la Q major, mais moins distincts). Aretes frontales tres diver- 
gentes, tres courbees et tres distantes, un peu plus rapprochees de 
I'oeil que du sillon frontaL Le pronotum est subborde a ses angles 
anterieurs ce qui n'est pas le cas chez la 9 major. La suture pro- 
mesonotale est moins profonde,la suture meso-metanotalepar centre 
beaucoup plus enfoncee que chez la 9 major, ce qui produit un 
etranglement assez fort entre le mesonotum et le metanotum, tres 
semblable a celui du G. Sichelii. Metanotum tres semblable a celui du 
G. Sichelii, mais la face basale est carree, distinctement bordee. et 
plus courte relativement a la face declive. Du reste comme la 
9 major, mais la ponctuation superposee eparse est plus eifacee. 



- 61 - [191] 

Cependant sur le pronotum on reconnait distinctement les grosses 
rainures caracteristiques. 

Si les Q media ne contituaient pas une serie de transitions entre 
la 5 major et la 9 minor on pourrait douter de I'identite specifique 
de ces dernieres. 

9 Long. 11 mill. Analogue a la 9 major. L'epistome est assez plat, 
mais n'a que I'impression du bord anterieur et les deux gros points 
pres du bord posterieur. La tete est aussi large ou plus large que le 
thorax. Mesonotum finement reticule ou reticule-ride. Face declive 
du metanotum presque tronquee, presque perpendiculaire a la face 
basale qui est fort convexe. De cliaque cote, entre les deux faces, 
le metanotum forme un tubercule extremement obtus (une impres- 
sion longitudinale mediaiie separe ces deux tubercules). Bord 
superieur de I'ecaille droit ou a peine echancre. Ailes faiblement 
teinteea de jaune brunatre vers leur base et vers leur bord ante- 
rieur; tache marginale brune. Du reste comme la 9 major. 

Malange (Angola), recolte par le D"' Buchner (ma collection); 
Gabon, recoltees par M. Biittner (Musee de Berlin). La 9 est 
d'Aocra (Musee de Berlin); M. le prof. Mayr me communique une 
9 presque identique d'Addah (cote d'Or). Je crois pouvoir rapporter 
les 9 sans doute aux 9- 

Cette curieuse espece est sans doute voisine du Camponoius 
(Formica) obtusus Smith (Catal. p. 30). Mais le C. obtusus est 
rouge devant et a sur I'abdomen une pubescence doree. 

Esp. C. Mayri Forel (Et. myrm, 79). 

Cette espece ressemble beaucoup au C. opaciventris Mayr. Elle 
ue s'en distingue que par sa suture meso-metanotale moins pro- 
fonde et par la forme tout a fait arrondie de sa tete et de son pro- 
notum qui ne sont nuUement anguleux (ils le sont, quoique obtuse- 
ment, chez les Q. sericeus et opaciventris). La stature du G. Mayri 
est plus allongee, plus etroite. 

Une Q de Chinchoxo, pres des bouches du Congo (Musee de Ber- 
lin) se rapporte presque au 0. Mayri, mais fait un pen passage au 
G. opaciventris par sa tete un peu moins arrondie, sa suture meso- 
metanotale bien moins profonde, son corps un peu plus robuste. 

Une autre ouvriere de Mombassa (Musee de Berlin) a bien la 
suture meso-metanotale profonde du C. Mayri, mais sa tete est 
comme celle de la variete precedente et son abdomen est semi- 
luisant, bien plus faiblement reticule-ponctue (reticule) que cliezle 
Q. Mayri typique. 

Ces faits semblent montrer que les G. Mayri et opaciventris ne 
sont que des races du G. sericeus. Mais ce dernier se distingue par 
la pelisse doree de son abdomen. 



[192J — 62 — 

Esp. C. SKRicEus Fab. 

(J Long. 8,7 mill. Robuste. Thorax large de presque 2 mill. 
Abdomen large de 2,2 mill, et long de 3,5 mill, seulement. Ecaille, 
basse, epaisse, largement echancree. Tout le corps densement reti- 
cule-ponctue et mat (abdomen et metanotum un peu luisants). 
Metanotum, ecaille et abdomen en partie reticules rides. Sur les 
tibias une abondante pilosite courte et oblique. Pilosite dressee 
assez abondante sur la tete et sous le corps. Sur I'abdomen un faible 
duvet de pubescence doree, bien plus faible que chez la Q et la 9) 
mais caracteristique. D'un rouge terne, avec I'abdomen noir. Ailes 
faiblement teintees'de jaune roussatre. Longueur d'une aile supe- 
rieure 7,9 mill. 

Egypte, recolte parM. Ehrenberg, avec des $ et des Q tjpiques 
(Musee de Berlin). 

Esp. C. FULVopiLosus Degeer. 

Q Chinchoxo, pres des bouches du Congo, recolte par le D' Fal- 
kenstein (Musee de Berlin). 

Genre RHINOMYRMEX n. g. 

Je crois devoir separer du genre Gamponotus la fourmi sur 
laquelle est basee ce genre. La forme de son epistorae Ten separe a 
aussi bon droit que les caracteres qui separent le genre Sima du 
genre Pseudomyrma, et I'immense genre Gamponotus ne doit pas 
etre sncore complique d elements aussi disparates. 

5 (minor?) Les aretes frontales sont distantes, fort divergentes, 
mais moins que chez le genre Mayria et encore distinctement 
courbees en S. Vue de cote, la tete est basse derriere, haute vers 
les aretes frontales, a partir du milieu desquelles la face est un peu 
raccourcie (un peu analogue au genre Golobopsis) sans Itre precise- 
ment tronquee. L'^pisiome proemine en avant presque en forme de 
nez ou de bee Ires court. II est court, large, fortement carene, forte- 
ment voute longitudinalement et transversalement, ou plutdt coni- 
que, ou mieuK encore triedre. Aux deux tiers de sa longueur, a 
partir du bord posterieur, il est presque brise a angle droit au 
milieu (en realite il y forme cependant une courbe) et de la sur 
presque toute sa largeur, jusque pres des angles antero-lateraux. 
Son tiers anterieur est done comme tronque (analogue au genre 
Sima) ou plutdt reflechi en dessous et meme un peu en arriere et 
vient tomber presque perpendiculairement sur la bouche. La carene 
mediane de I'epistome se continue aussi sur le tiers anterieur reiiechi 
de I'organe. Le tiers anterieur de cette carene forme la pointe du bee 
qui est constitue d'autre part par la forte convexite transversale pres- 
que coniquede I'epistome. Du reste identique au genre Gamponotus. 



— 63 — [193] 

Esp. R. Klaesii n. sp. 

9 (minor?) Long. 5,3 min. Stature et aspect general des Camp. 
Lubbocki Forel et Fex Emerj. La tete est un peu plus etroiteque chez 
le C. Lubbocki, mais surtout beaucoup plus retrecie derrisre. Les 
yeux sont situes presque au milieu des cotes de la tete (sans les 
mandibules); ces c6tes sont fort convexes en arriere. C'est a la 
hauteur des yeux que la tete est le plus large. Antennes longues de 
3,8 a 3,9 mill., tibias posterieurs de 1,6 mill. 

Mandibules etroites, a bord externe mediocrement courbe, a 
ponctuation eparse distincte, tres finement ridees et luisantes entre 
les points. Aire frontale assez grande, occupant plus du tiers du 
bord posterieur de I'epistome. Thorax assez fortement voute. 
Pronotum un peu aplati et un peu borde devant (moins que chez 
le C. Dewilzii). Face basale du metanotum plus longue que la 
face declive et concave longitudinalement. Sa concavite est 
bien plus faible que celle du 0. Demitzii et m^me que celle du 
G. LubbocM, mais plus forte que celle du C. Feee. EUe est environ 
comma celle du C. Valdezis, mais occupe le milieu de la face 
basale (chez le 0. Valdezise elle est plutot devant). Ecaille epaisse, 
assez basse, biconvexe en haut, mais aplatie devant et surtout 
derriere vers le bas. Tibias et scapes arrondis. 

Tresluisant. Assez grossierement (relativement aux Oamponotus) 
mais superficiellement ride. Les rides sont plus ou moins trans ver- 
sales ou irregulieres, longitudinales sur les cotes du thorax. Abdo- 
men finement ride en travers. Devant de la tete plutot reticule. 
Espace entre les yeux et les aretes frontales assez grossierement, 
mais superficiellement reticule-ponctue et demi mat. Pilosite dressee 
d'un blanc jaunatre, tres eparse un peu partout, nuUe sur les tibias 
et sur les scapes, sauf deux ou trois polls au bout de ces derniers. 
Pubescence couchee jaunatre courte et eparse, un peu plus longue 
et plus abondante sur 1' abdomen. Sur les tibias et les scapes elle 
est aussi un peu plus abondante et tres faiblement soulevee. 

Noir. Cuisses, tibias, palpes et extremite du dernier article des 
antennes roussatres ou d'un roux jaunatre. Tarses brunatres. Bas 
des hanches et une grosse tache transversale ovale sur le dos de 
chacun des deux premiers segments abdominaux d'un jaune rous- 
satre. Bord posterieur des segments abdominaux jaunatre. 

Sumatra. Recolte par le D"" Klaesi (Collection Autraa). 

CxENRE COLOBOPSIS Mayr.' 

Esp. C. PUBESCENS Mayr. 

9 Long. 12 mill. La t^te est etroite, longue (sans les mandibules) 
de 2,5 a 2,6, large de 1 ,3 a 1,5 mill., a cotes paralleles. Elle est a 



[194] - 64 — 

peine plus elargie et plus elevee devant que derriere. Les tibias ont 
des polls obliques qui ue sont ni dresses ni couches. 

Comme notre exeraplaire correspond du reste a la description de 
M. Mayr (Adn. Monogr. Form. Indo-Neerland. Tijdsclirift voor 
Entomotogie, 1867) je n'hesite pas a le rapporter a cette espece, 
d'autant plus que sur ma demands M. Mayr a eu I'obligeance de 
s'assurer que son type a aussi les caracteres que je viens d'indiquer, 
ou peu s'en faut. 

Batavia. Recolte par le D' Klaesi (Collection Autran). 

Genre POLYRHACHIS Shuck. 

Esp. P. GAGATES Smih. 

y. Zanzibar, recolte par M. Hildebrandt (Musee de Berlin). 
Malange, cote d' Angola, recolte par le D'' Max Buchner (ma col- 
lection). 

9 (jusqu'ici inconnue). Long. 10,0 mill. Thorax fort bossu ante- 
rieurement- Epines du proiiotum moitie plus courtes que chez la 2- 
Epines medianes de I'ecaille moitie plus courtes que chez la c^, seule- 
ment doubles des epines laterales. Ces dernieres aussi fortes que. 
chez la §. Le mesonotum est tres luisant, tres faiblement reticule, 
comme I'abdomen. L'eci.isson et le metanotum ont une sculpture 
bien plus grossiere et sont mats, comme chez la §. Les scapes et 
surtout les tibias ont quelques polls dresses. Du reste comme la Q. 
Les ailes manquent. 

Kitui, recolte par M. Hildebrandt (Musee de Berlin). 

Peut ^tre la pilosite eparse des tibias et des scapes constitue-t-elle 
■ une variete et non an caractere propre a la 9- 

Esp. P. MiLiTARis Fabr. 

r. P. MILITARIS i. sp. F. — 9 Zanzibar, recoltee par M. Hilde 
brandt et Chinchoxo (Congo) recoltee par le D'' Falkenstein (Musee 
de Berlin). 

9. Une petite 9, longue de 10 mill., a le mesonotum aussi deve- 
loppi' que la./>. cafrorum, de sorte que ce caractere (Forel, Et. 
myrm. 1879) n'a pas de valeur constants. Cette 9 se rapproche a 
dautres egards aussi un peu de la P. cafronm. 

Bords du lac Nyassa, recolte par M. Heyne (Musee de Berlin). 

r. P. CAFRORUM Forel. — A ma description (Et. myrm. 79) ii faut 
ajouter que les epines du pronotum sont un peu plus faibles que 
chez le P. mililaris i. sp., tandis que les epines medianes de 
I'ecaille sont un peu plus longues. Puis le vertex est assez fortement 
convexe, tandis qu'il Test a peine chez le P. mililaris i. sp. Ce 
caractere eloigne le P. ca/rorum du grotipe « relucens » de Mayr. 



— 6^ — [195] 

Enfin j*ai ete un peu trop loin en disant que la $ n'a pas de dents 
laterales a I'ecaille; elle a deux tres petites protuberances dentifor- 
mes peu marquees de chaque cote des epines, en bas. 

Chinchoxo (Congo), recolte par le D' Falkenstein et Kitui, recolte 
par M. Hildebrandt (Musee de Berlin). Cette race existe done con- 
jointement avec ie P. militaris i. sp., dans les ni^mes parages. 

r. P. ScHLUTERi n.st. ~Long.7,2miil. Se distingue de la/*. m27i- 
taris i. sp. par son vertex un peu plus convexe,son thorax plus large 
et plus court, par son mesonotum et son metanotum dont les bords ne 
sont nullement releves, par la face basale de son metanotum qui est 
fortement voiltee en long, a peine plus longue que la face declive et 
passant insensiblement a cette derriere par une courbe. Cependant la 
limite entre les deux faces est marquee de chaque cote par un petit 
tubercule obtus, a peine dentiforme, releve en baut. Les epines du 
pronotum sont plus robustes et un peu plus divergentes. Les epines 
superieures de I'ecaille sont plus courtes, bien moins longues que 
I'intervalle qui separe leur base. Les epines laterales de I'ecaille sont 
un peu moins longues que chez le P. militaris i. sp., mais plus 
robustes (bien plus longues que chez le P. cafrorum); ellessont plus 
eloignees des epines medianes que chez le P. militaris. La tete et 
le thorax sont irregulierement raboteux, sans rides longitudinales 
distinctes. La pubescence argentee est epaisse sur )e dos du thorax 
et sur la face anterieure de I'ecaille (en partie aussi sur les c6tes du 
thorax) oil elle forme un duvet argente qui cache entierement la 
couleur et la sculpture. Ailleurs elle est courte, plus fine et plus 
eparse, ne cachant ni la couleur noire du corps, ni la sculpture. 
Enfin et surtout la pilosite dressee fait entierement defaut sur les 
tibias, les scapes et sur le dessus du corps. Seulement quelques 
rares poils epars sous le corps et a ses deux extremites. 

Une 5 de I'Afrique orientale recoltee par M. Ie lieutenant 
Schlilter (collection V. Hagens). 

Esp. P. LABORiosus Smith. 

^ Long. 7,5 a 8,5 mill. Cette espece appartient evidemment au 
groupe relucens ,qno\(yixe son ecaille n'ait pas de dents laterales, mais 
seulement deux hautes epines dirigees en haut, presque paralleles, 
dont le sommet est recourbe en arriere exactement comme les 
cornes d'un chamois ainsi que I'indique Mayr. (Verb, k, k. zooL bot. 
Ges. Wien, mat 1886). A la description de Smith il faut ajouter 
que la face basale du metanotum a une longueur bien plus que 
double de sa largeur, que son bord anterieur est sensiblement plus 
eleve que le bord posterieur du mesonotum, et que son bord poste- 
rieur qui passe sans limite a la face declive est marque seulement 
par deux petites dents triangulaires qui ne sont pas verticales, mais 

AKNALES DE lA SOC. EMOM. DE BELGIQUE, T. XXX. B 



fi963 — ,66 - 

dirigees en arriere autant qu'en haut. La pilosite dressee est jauna- 
tre, mediocrement abondante sur le corps, nulle sur les tibias at 
sur les scapes. La pubescence du dos de ' Fabdomen est epaisse et 
forme une belle toison d'un rouge brunatre dore qui cache entiere- 
ment la chitine. Sur tout le reste du corps et sur les membres la 
pubescence est d'un gris jaunatre, assez abondante, assez egalement 
repartie partout, bien appliquee, laissant encore bien voir la sculp- 
ture. Le mesonotum est un peu plus large que long. Les epines du 
pronotum et le bord releve du dos du thorax sont comme chez la 
P. militaris i. sp. Sculpture rugoso-ponctuee. Mandibules assez 
lisses et luisantes, a ponctuation eparse. 

Chinchoxo (Congo), recolte par le D' Falkenstein (Musee de 
Berlin). 

Esp. P. oRSTLLus Smith. 

r. P. HalmaheiRjE n. st. — 9 Long. 8 a 9 mill. T^te (y compris 
I'epistome) et thorax rugueux dans le sens longitudinal; cotes du 
thorax rugueux-ponctues. Mandibules densement striees, a ponc- 
tuation eparse peu marquee. Pattes et abdomen finement reticules- 
ponctues. Tout le corps (aussi les membres) abondamment recouvert 
d'une fine pubescence d'un cendre argente ou jaunatre qui cache en 
bonne partie la sculpture. La face basale et la face declive du meta- 
notum sont confondues en une seule surface courbe for tement in clinee 
des sa base. Chez quelques individus la place ou sont ordinairement 
les dents ou epines est marquee par une apparence de convexite plus 
marquee. Mais cette place est surtout reconnaissable au fait que la 
bordure laterale aigue de la face basale y cesse. A partirde la, la 
partie inferieure qui correspond a la face declive n'est pas bordee, 
mais arrondie lateraleoient. L'ecaille est large en haut, faiblement, 
mais assez largement et distinctementechancree au milieu deson bord 
superieur qui est tranchant et du reste arrondi. De chaque cote, elle 
forme deux angles nets (qu'on peut a peine appeler dents), a partir 
desquels ses c6tes 8ont rectilignes ou plutSt plans et vont en se 
retrecissant jusqu'au has (en meme temps que l'ecaille se retrecit 
ainsi, elle s'epaissit, de sorte que ses c6tes forment a partir de Tan- 
gle deux triangles isoceles etroits et bien plans). Epistome carene, 
entier a son bord anterieur. Du reste identique au P. orsyllus i, sp. 

Distincte du P. aurichalcea par les fortes epines de son prono- 
tum et par 1' absence de dents au metanotum. Elle parait Stre tres 
voisine du P. Ritsemai Mayr, dont elle parait se distinguer par 
son ecaille echancree sans dents laterales distinctes, par I'absence 
complete de dents au metanotum, et par le dessous de sa t^te qui 
est finement, mais distinctement reticule-ride. (les epines du prono- 
tum sont aigu6s, ont une large base et sont longues comme plus du 



— 67 — [197] 

tiers de la largeur du pronotum; ce dernier est a peine elargi 
devant). 

Je crois que les P. Ritsemai Mayr, auricJialcea Mayr, ceramen- 
sis Mayr et SalmahdrsB ne .sont que des races du P. orsyllus, 
comme Mayr le soupconne deja pour le P. Ritsemai. 

Halmaheira (Djilolo), I'une des iles de la Soude (Musee de 
Geneve). 

Esp. P. Gerst^ckeri n. sp. 

Q Long. 5,4 mill. Courte, epaisse et voutee. Tete courte et 
epaisse, large derriere. Vertex fortement convexe a la hauteur 
des yeux (ce qui la distingue du groupe relucens). Ces derniers 
un peu coniques, mais regardant de cote. C6tes du dessous de 
la tete en aretes bien nettes, fortement anguleuses a leur tiers 
posterieur. T^te fortement retrecie anterieurement encore plus que 
chez le P. thrinax, a c6tes distinctement convexes. Mandibules 
densement et finement striees avec quelques points enfonces, epars, 
piligeres. Epistome convexe, court, faiblement carene, a peine lobe 
anterieurement, echancre au milieu de son bord anterieur. Yeux 
arrondis, situes au tiers posterieur des cotes de Ja tete. Thorax 
court, large, haut, fortement voute d'avant en arriere. Le dos du. 
thorax, quoique fort convexe longitudinalement et assez convexe 
transversalement est borde d'une arete vive, mais non eievee, a 
partir de laquelle ses c6tes descendent verticalement. Le sternum 
est beaucoup plus court et un peu plus etroit que le notum. Les 
angles anterieurs du pronotum portent deux epines assez courtes, 
robustes, triedres, divergentes, dirigees en avant et un peu en bas, 
et dont I'un des angles se continue dans le bord lateral et I'autre 
dans un commencement de bord anterieur du pronotum, tandis que 
Je troisieme se continue dans le bord anterieur vif des c6tes du pro- 
notum. Les sutures sont bien marquees. La face.basale du metano- 
tum est presque carree, un peu plus large que longue, tres convexe, 
etbordee posterieurement d'une petite arete qui forme un angle droit 
avec la face declive. Vue de derriere, cette arete est anguleuse, 
son milieu formant le sommet de Tangle qui est obtus et ouvei^'t en 
bas, du cote de la face declive. Get angle median entre la face basale 
et la face declive est tres net, sans etre eleve en dent propreraent 
dite. De chaque c6te ily a par contre une petite dent recourbee en 
haut. Derriere Tangle median, le milieu de la face basale est plus 
fortement convexe, sans former cependant de carene longitudinale. 
La face declive est plus longue que la face basale, concave, et dirigee 
en bas et en avant a partir de Tar^te. Elle est obtusement bordee 
lateralement, plus etroite en bas qu'en haut. Ecaille epaisse, forte- 
ment convexe devant, faiblement derriere, munie de quatre epines 



[198] — 68 — 

de longueur mediocre, dont les deux medianes sont plus longues et 
plus etroites. Les quatre epines, mais surtout les deux medianes, 
sent co.urbe.es en arriere ■ les deux medianes sont presque paralleles. 
Face anterieure du premier segment de I'abdomen tronquee jusqu'au 
sommet, presque concave. 

Mate ou peu s'en faut. Grossiereraent rugueuse, avec une sculp- 
ture plus fine, mais inegale,,entre les rugosites. Ces dernieres ont 
une faible tendance longitudinale. Abdomen et epistome densement 
reticules ponctues. Pattes finement et plus faiblement reticulees- 
ponctuees, en partie reticulees-ridees. Dessous de la t&te (entre les 
aretes), face declive du metanotum et sommet de I'ecaille plus lui- 
sants, mais vivement reticules-rides ou reticules. Pilosite dressee 
nulle, sauf trois ou quatre poils roussatres sous le corps et vers la 
bouche. Pubescence couchee extremement courte, extremement fine 
et tres diluee partout, surtout visible sur I'abdomen. 

Entierement noir, avec les crochets des tarses, les eperons, les 
palpes, I'extremite des mandibules et de I'article terminal de Tan- 
tenne roussatres. 

Zanzibar, recolteparM. Hildebrandt (Musee de Berlin). 

Cette espece parait voisine des P. viscosus Smith et Antinorii 
Emery, mais se distingue de tous les deux par son ecaille, dont les 
epines medianes sont les plus longues. II serait bon de mleux con- 
naitre la forme de la tete et les caracteres differentiels des P. vis- 
cosus e\ Antinorii. Le P. Gerstsckeri tient le milieu entre les 
groupes relucens et Ammon (2) de Mayr (Form. Asiens).' 

Esp. P. SCHENKII n. sp. 

5- Long. 4,8 mill. Appartient au grou-pe^Ammon de Mayr. 

Man,dibules luisantes, un peu striees vers leur bord interne, avec 
quelques points enfonces epars. Epistome carene, forteraent lobe 
anterieurement, tronque ou si Ton veut tres largement et faiblement 
echancre au milieu de son bord anterieur; cette partie tronquee du 
bord est crenelee. Tete assez fortement elargie derriere et retrecie 
devant, bien plus que chez le P. Ammon. Yeux relativement fort 
gros. Le thorax est conforme comme chez les P. Amvion et trape- 
zoideus, le pronotum comme chez ce dernier, en forme de trapeze, 
elargi devant. Le dos du thorax borde comme chez le P. Ammon. 
Le metanotum et Tecaille sont exactement conformes comme chez le 
P. Ammon, mais les epines du metanotum et de 1 ecaille sontun 
peu plus courtes. La. suture meso-metanotale est obliteree. Dense- 
ment reticule-ponctue et mat. Sur le pronotum et le mesonotum, les 
reticulations se transforment partielleraent en rides concentriques 
ou p}ut6t semircirculaires avec convexite devant. C6tes du thorax 
plut6t rides, Premiei; segment de. I'abdomen assez finement reticule; 



- 69 - [199] 

les suivants tres finement rides transversalement. L'abdomen est 
semi-luisant. Pilosite dressee fine, courte, assez abonJante partout, 
aussi sur les tibias et sur les scapes ou elle est bleu dressee. 
Pubescence couchee grisatre, tres eparse, plus abondante sur 
l'abdomen ou elle est cependant encore fort espacee et ne forme pas 
de duvet. 

D'un rouge un peu terne avec les tarses et I'ecaille brunatres, 
l'abdomen d'un noir brunatre et les yeux noirs. 

lies de Darnley, entre TAustralie et la Nouvelle Guinee (Musee 
de Geneve). 

Cette jolie petite espece est bien distincte de toutes celles du 
groupe Amman sens strict {Amman I b., Mayr. Form. Asiens) 
auquel elle se rattache par son pronotum inerme a bord dilate etc. 
Sa couleur, sa pilosite, sa sculpture, sa rare pubescence, sa t^te 
elargie derriere la distinguent de toutes les autres. 

Esp. P. THRiNAX Roger. 

r. P. SAiGONENsis n. st. — 5. Long. 5,5 mill. Metanotum arme 
dedeux longues dents verticales, epaisses, hautes,obtuses a I'extre- 
mite, larges a la base, trop courtes pour ^tre appelees epines. Epine 
mediane de I'ecaille un peu plus longue que les epines laterales. 
D'un jaune roussatre ou d'un roux jaunatre. Du reste il se rap- 
porte aux descriptions que Roger et Mayr donnent du P. thrinax. 
Une petite dent de chaque cote du bord anterieur du pronotum. 

Saigon (Cochinchine francaise) (Musee de Berlin). 

En fait d'habitat j'ai a noter les especes suivantes : P. Mhamata 
Drury : Borneo (Musee de Berlin), recoJte par M. Grabow; Suma- 
tra, recolte par M. le D' Klaesi (collection Autran). 

p. sexspinosa, Ltr. (variete avec des laraelles au lieu de dents au 
bas des cotes du mesonotum), Halmaheira (Musee de Geneve). 

p. armata Le Guillou, recolte a Sumatra (D' Klaesi) et k 
Sibsagar, province d' Assam, Inde (Musee de Calcutta); var. minor 
Forel (Sibsagar). 

p. relucens Latr. Halmaheira (Musee de Geneve). 

Genre ECHINOPLA Smith. 
Esp. E. PALLiPES Smith. 
5. Recoltee a Sumatra par le D' Klaesi (collection Autran). 

Genre (ECOPHYLLA Smith. 

Esp. E. SMARAGDINA. Fab. 

^ (encore inedit). Valvules genitales exterieures petites, trian- 
gulaires, poilues, ecartees. Valvules moyennes tres courtes, brisees 



[200] — 70 - 

a angle droit, de sorte que leur extremite elargie estdirigee en bas 
ou elle se recourbe vers la ligne medians pour aller presque 
rejoindre ceile de I'autre c6te en embrassant les valvules interieures. 
Ces dernieres sont tres longues, etroites a leur base, un peu elargies 
en spatule a leur extremite. Elles depassent de bien plus du double 
les valvules moyennes, et d'un bon tiers les valvules exterieures. 
Antennes assez courtes, de 13 articles. Premier article du funicule 
renfle en massue, aussi long que les deux suivants ensemble. 
Second article du funicule plus long que le troisieme et troisieme 
plus long que le 4"°. Mandibules tres longues, presque lineaires, 
poilues, terminees par une seule dent pointue. Tete petite. Thorax 
(mesonotum) large. Pronotum extremement court. Ecusson gros. 
Metanotum peu eleve, peu convexe, assez allonge, faiblement et 
unlformement incline. Pedicule tres allonge, comme chez la 9. 
Abdomen tres petit. Ailes longues, comme chez la 9> niais la 
cellule radiale est relativement plus large et moins enfumee. Pattes 
longues et greles. Mat, sculpture finement reticulee ponctuee, un 
peu raboteuse. Pilosite dressee d'un gris jaunatre, abondante sur 
le corps, rare sur les cuisses, nulle sur les tibias et les scapes qui 
n'ont qu'une fine et courte,mais assez abondante pubescence coucbee 
grisatre; cette derniere moins abondante ailleurs. 
. Entierement noire. Pattes, scapes, mandibules et organes geni- 
taux brunatres, Funicules d'un jaune brunatre. Ailes teintees faible- 
ment de jaunatre. 

Longueur du corps 7, 6 a 8 mill., d'une aile superieure 9 mill. ; 
largeur du thorax 2 mill., de I'abdomen 1,6 mill. Le (^ est fort 
petit et tres grele relativement a la 2 qu" est longue de 15 mill, et 
a le thorax large de 4 mill, et I'abdomen de 5 mill. Je ne puis done 
comprendre pourquoi May r (Form, indo-neerland. 1867) applique 
au (3^ du genre I'epithete d' « excellens ; » c'est probablement une 
confusion avec la 9- 

Borneo, en nombre avec les 9 et les 9 (Musee de Berlin). 

■Genre POLYERGUS Latr. 

Esp. P. RUPBSCENS Ltr. 

r. P. LUciDus Mayr. — M" Mary Treat a observe cette amazone 
americaine a. Vineland (New Jersey). Elle m'a envoys les 9, 9 et c? 
que j ai aussi recus des Allegheniiies, de M. Mac Cook. D'apres les 
observations de ces naturalistes, le P. lucidus ne prend comme 
esclaves que la Formica Schauftissii Mayr qu'il m'ont envoyee en 
m6me temps. C'est ce qu'avalt deja suppose Mayr (Neue Formici- 
den,. 1870, p. 953). Le P. lucidiis est si voisin du P. ru/escens que 
je ne. puis en f aire qu'une race. L' eclat n' est point une dilference 



— 71 - [201] 

constante, car il varie beaucoup chez le P. rufescens qui est par- 
fois presque aussi luisant que \q P. lucidus . 

Genre MYRMECOCYSTUS Wesmael 

= Cataglyphis Foerst. 

Esp. M. MKLLiGER Llave 

=1 M. mexicanus Wesmael. 

^ major nourriees. Long, de la tete, du thorax et du pedicule 
reunis : 5,2 a 6,0 mill. A. cela il faut ajouter Tabdomen distendu 
par le glycose dont il est rempli et qui atteint la grosseur d'un pois 
ou mSrae d'un petit grain de raisin. T^te en carre tres arrondi, plus 
large que longue (chez les ^ minor presque aussi large que longue 
sans les mandibules), a cStes tres convexes. Mandibules fortes, 
grossierement striees en long, raunies a leur bord terminal de 
7 dents dont la derniere est tres longue. Epistome sans carene, a 
bord anterieur non avance. Aire.frontale et ocelles distincts, Palpes 
comme chez les autres especes. Sillon frontal peu net. Thorax un 
peu plus court que chez les especes europeennes, du reste de forme 
analogue. Metanotum large et bas ; ses stigmates forment deux 
petits tubercules entre la face basale et la face declive. Pedicule 
surmonte d'une ecaille comme chez les M. cursor et bombycinus ; 
cette ecaille est carree, epaisse, legerement echancree ou droite a 
son bord superieur. Les lames dorsales et ventrales des segments 
abdominaux sent relativement fort grandes, bien plus grandes que 
chez le M. viaticus. Malgre cela elles sont completeraent disloquees 
par le gonflement de I'abdomen, et ne ferment que des iles sur la 
membrane intersegmentaire distendue. Pattes et antennes plut6t 
longues. 

Tout le corps est faibiement luisant (la t^te assez luisante, le 
thorax presque mat), tres finement reticule et en outre tres finenient 
ponctue. 

Tout le" corps, ainsi que les pattes, les palpes et les antennes 
couvert d'une pilosite dressee grisatre, raide, tres abondante, comme 
chez les Formica cinerea et truncicola, courte sur les membres, 
plus longue sur le corps. Le thorax, I'ecaille et I'abdomen sont en 
outre abondamment pourvus d'une fine pubescence grisatre qui ne 
voile pas entierement la sculpture; la pubescence est eparse ailleurs. 

Tete d'un rouge clair, un peu jaunatre. Pattes, funicules, ecaille 
et plus ou moins le thorax d'un brun rougedtre ou d'un rouge 
brunatre; pronotum plus clair. Abdomen d'un brun noiratre, sans 
compter la membrane intersegmentaire qui est translucide. 

^ minor. TSte plus etroite, plus longue que large; dents des 



[202]' — 72 - 

mandibules plus faibles. Couleur plus foncee : tete, antennes et 
pattes d'un brun rougeatre. Du reste comme la ^ major. C'est 
parmi les 9 major que se rencontrent celles dont I'abdomen est 
distendu, tandis que les § minor ont I'abdomen de forme ordinaire. 
Mais cette regie n'est point absolue. De fait, comme I'a montre Mac 
Cook pour le if. hortus deorum, les « nourrices » ne se distinguent 
en rien des autres ^ major, si ce n'est par la distension de leur 
jabot qui est un fait purement physiologique. Longueur des Q minor; 
4, 7 a 6 mill. 
Texas (coll. de Saussure) ; Mexique (Mus . de Lyon). 

Esp. M. HORTUS DEORUM Mac Cook. 

= M. melliger Forel (nee Llave) ^rztl. Intellig. Blatt, Miinchen 

Janvier 188G. 

Lorsque je recus cette fourmi en 1879 de M. Mac. Cook, je crus 
d'abord avoir affaire a une variete jaune clair du M. melliger. Mais 
ayant recu des lors cette derniere espece en types bien conserves, je 
me suis assure que le M. liortus deorum est bien une espece ditfe- 
rente, et je demande pardon a M. Mac. Cook de I'avoir induit en 
erreur. M. Mac. Cook a decrit le M. hortus deorum dans son 
remarquable livre sur les moeurs de cette fourmi (The honey Ants 
of the Garden of the Gods, Philadelphia 1B82, p. 75). Mais sa 
description est insufHsante et je crois devoir la completer sur les 
types originaux dus a Tobligeance de I'auteur. 

5. Long.5a8 mill. La difference entre les ^ major et minor moins 
marquee que chez le-i/. melliger. Taille plus elancee et plus grele. 
Tete des ^ major plus longue que large, beaucoup plus etroite que 
chez le M. melliger, celle des 9 minor beaucoup plus longue que 
large. Cfites de la tete moins- con vexes que chez le M. melliger. 
Yeux de grosseur double de ceux du M. melliger. Epistome forte- 
ment prolonge anterieurement en lobe arrondi. Mandibules munies 
de 9 dents, bien plus larges, a bord terminal bien plus grand que 
chez le M. melliger. Leurs extremites sont moins croisees et leur 
dent terminale est plus courte.- Mesonotum concave au milieu en 
forme de selle, dans le sens longitudinal, abaisse posterieurement. 
Metanotum un pea plus convexe que chez le M. melliger; les 
stigmates sont situes plus lateralement. Ecaille plus etroite, plus 
elevee et moins epaisse que chez le M. melliger, legerement 
echancree en haut. Pattes et antennes un peu plus longues et plus 
gr^les que chez le M. melliger. 

Sculpture comme chez le M. melliger, mais un peu plus faible; 
corps un peu plus luisant. Mandibules grossierement striees. Pilosite 
et pubescence Jaundtres, conformees et repartios comme chez le 



- 73 - [203} 

M. melliger, mais plus fines ; la pilosite est plus courte sur le corps, 
at la pubescence est plus diluee, ne cachant presque pas la sculpture. 

D'un jaune pale, parfois un peu roussatre. Dents des mandibules 
brunes. 

Les 5 major que m'a envoyees M. Mac Cook montrent tous les 
degres de gonflement de 1' abdomen jusqu'a son etat ordinaire. Les 
9 minor n'ont pas Tabdomen gonfle. 

g. Long. 10,8 mill. Largeur As la t^te 1,9, du thorax 2,15, de 
I'abdomen 3 mill. Forme generate d'une 9 de Formica, Aretes 
frontales droites. Ecaille large, assez mince, echancree en haut. 
Ailes superieures larges, longues de 12 millimetres, depassant de 
beaucoup Vabdomen, et munies d'une grande cellule disco'idale Men 
distmcte. Du reste comme I'ouvriere, mais un peu plus luisante, 
surtout sur le mesonotum. Couleur de I'ouvriere. Ailes presque 
hyalines. 

cJ. Long. 5 mill. Largeur de la Ute 0,9, du thorax 1,2, de I'ab- 
domen 0,8 mill. Yeux gros, situes en arriere du milieu des cotes de 
la tSte. Mandibules longues, larges, a grand bord terminal termine 
par une dent pointue. En arriere de cette dent il a deux tres 
petites dents et le reste est tranchant. Epistorae avance au milieu 
en lobe arrondi. Premier article du funicule de I'antenne de la lon- 
gueur du second. Tete sans les yeux plus longue que large. Le meso- 
notum est voute et surplombe fortement le pronotum, comme chez 
les Lasius. Le pronotum est court et vertical dans ses -2/3 poste- 
rieurs. lilcaille assez large, peu epaisse, faiblement echancree au 
sommet. Abdomen ■ etroit, allonge. Valvules genitales allongees. 
Pinceaux tres courts, mais distincts. Ecailles grandes et arrondies. 
Valvules exterieures en triangle allonge et obtus, sans trace d'ap- 
pendice. Valvules moyennes et valvules interieures tres longues, 
depassant sensibiement les valvules exterieures. Les valvules inte- 
rieures sont minces, mais developpees dans le sens vertical. Hypo- 
pygium avance derriere au milieu en grand lobe arrondi tres 
preeminent; de chaque c6te du lobe 11 est echancre et de chaque 
cote de I'echancrure il se termine par une petite preeminence trian- 
gulaire un peu dentiforme. Ailes grandes, larges, hyalines. Ailes 
superieures longues (chacune) de 5,8 mill., depassant beaucoup 
I'abdomen et sans trace de cellule discoidale. Pattes et antennes 
grSles. Sculpture ct pilosite de la 9, mais la pilosite d'un jaunatre 
pale est tres courte et bien plus espacee, eparse sur les tibias. 
Pubescence plus diluee aussi. Brunatre avec des taches plus pales 
sur le mesonotum, etc. Tete d'un brun plus fence. Funicules, pattes, 
mandibules et valvules genitales tres pales, presque blanchatres. 

Mac Cook (1. c, pi. X, fig. 77 et 78) dessine entre les deux 
rameaux de la hervure cubitale de la 9 ""^ petite cellule 



[204] — 74 — 

surnumeraire qui n'existe pas chez I'exemplaire que je possfede. 
Dans une communication faite a la societe de morphologie et de 
physiologie de Miinich (Aerztl. Intelligenzblatt, Januar 1880) j'ai 
demontre ce que j'avais presume depuis longtemps, savoir que 
rimmense gonflement de I'abdomen chez certains Myrmecocystus 
provient simplement du gonflement demesure du jabot. C'est une 
exageration demesuree de ce qui arrive chez presque toutes les 
fourmis. Les intestins n'ont aucunement soiiffert comme I'avaient 
pretendu certains auteurs; ils sont seulement repousses a I'extre-' 
mite de I'abdomen, comme on devait s'y attendre. Les figures de 
Mac Cook (1. c.) ne donnent pas une idee complete de la chose. La 
vessie a venin est aplatie centre la parol dorsale de I'abdomen, 
tandis que la partie posterieure du canal intestinal est aplatie contre 
sa paroi ventrale. II en est de meme des ovaires. Mac Cook a 
observe les nourrices degorgeant leur miel aux 5 ordinaires. Quand 
une nourrice meurt, les 5 rejetteat sou corps, sans chercher a I'ou- 
vrir pour manger le miel. 

Maintenant deux mots de reflexion sur cette singuliere fourmi. 
Les caracteres du (5" et de la 9 sent tout a fait differents de ceux 
des 9 et surtoutdes <^ des M. viaticus, cursor , albicans ,paUidus et 
bombycinus. A beaucoup d'egards le (j^ et la § se rapprochent plus 
de ceux des Formica et des Lasius que de ceux des especes 
ci-dessus. Tandis que les palpes, les caracteres de la t§te en general 
et I'hypopygium font rentrer le M. hortus deorum dans le genre 
Myrmecocystus {Cataglyphis Foerst), les ailes, la forme generate 
du corps, les valvules genitales le feraient rentrer dans le genre. 
Formica. Ces faits nous amenent a deux possibilites : ou bien on 
devra fondre les genres Myrmecocystus et Formica en un; ou bien 
il faudra separer les especes hortus deorum et (probablement) 
melliger des autres en leur conservant le nom de Myrmecocystus, 
et retablir I'ancien genre Gatag typhis Foerst pour les autres 
especes. Avant de decider cette question, il faudrait connaitre les (^ 
et les 9 ^^^ ^- ^siiiffs^ et wneomrens, les ^ et les 9 de ma 
Formica oculatissima, ceux de la F. aberrans Mayr, enfln mieux 
connaitre les sexes ailes du M. bombycinus. Aussi je me contente 
de soulever la question. 

Esp. M. CURSOR Fonsc. 

Var. M. hellenicus 9 = If. palUdus Forel, nee Mayr. Dans le 
Bulletin de la Soc. entom. de Belgique du 2 oct. 1886 p. 3, trompe 
par une faute de la traduction manuscrite du texte russe des 
Fourmis du Turkestan de Mayr que seule je possedais,j'ai fait erreur 
et en meme temps tort a M. Andre, ce dont je lui demande pardon 
ici. Le metanotum du yrai M. ^allidus est tres peu convexe, nioing 



— 75 - [205] 

que colui da M. albicans. II en resulte que le Myrmecocystus de 
Pyrgos en Slide, recolte par M. von (Ertzen et decrit en partie par 
moi (1. c ) n'est pas le M. pallidus. A part la couleur, il est tres 
rapprochedu M. cursor dont il existe du reste des varietes claires. 
Mais son raetanotum est plus eleve et moins arrondl entre la face 
basale- et la face declive; I'ecaille est plus epaisse. Jusqu'a plus 
ample connaissance (celle des 9 ^^ des (^) on pent le considerer 
comrae variete hellenicus du M. cursor. 

Esp. M. BOMBYCiNus Roger. 
2. Oasis de Bahrych et d'Harraras (coll. de Saussure); Cyre- 
naique (Musee de Berlin). 2/. Egypte, Nubie (coll. de Saussure). 

Genre FORMICA L. 
Esp. F. NASUTA Nyl. 

9. Long. 2,5 a 5 mill. La tete en rectangle tres allonge et les gros 
yeux de la $ minor, les mandibules tres croisees a longue et forte 
dent terminale rapprochent cette espece des Myrmecocystus. Ses 
funicules renfles vers I'extremite et dont les articles vont en grandis- 
sant de la base a I'extremite a partir du second la rapprochent des 
Lasius. L'ecaille des 9 major est distinctement echancree. Les C^ 
major ressemblent beaucoup a la F. fusca, mais s'en distinguent 
encore par leur tete presque aussi large devant que derriere, ainsi 
que par leur epistome et leur aire frontal e stries. 

9. Long. 6,8 a 7 mill Comme I'ouvriere. Epistome, mandibules 
et aire frontale densement stries en long. Dent terminale des 
mandibules tres longue et tres croisee, Tete presque carree, un 
peu plus large que le thorax, Ce dernier etroit et peu eleve. 
Ecaille large, mince, elevee, fortement echancree en demi lune a 
sonsommet. Du reste port general de la F. fusca 9, mais plus 
petite. Derriere de la t^te et abdomen abondamment, regulierement 
et distinctement ponctues, semi-luisants, tres flnement reticules 
entre les points; la sculpture, surtout la ponctuation est bien plus 
forte que chez la ^ . Tibias et scapes sans polls dresses, mais une 
pubescence grisatre assez abondante partout, aussi sur le corps. 
D'un noir un peu brunatre avec les pattes, les mandibules et les 
scapes d'un rouge brunatre fence. Les pattes et les antennes sont 
tant chez la 9 que chez la ^ plut6t plus courtes proportion gardee 
que chez la F. fusca. Ailes manquent. 

Orange, France meridionale. Un nid sous une pierre, sur le ver- 
sant d'un coteau aride et escarpe; recoltee par moi-meme. L' allure 
de cette espece, tant 9 que 9> est lente, bien plus lente que 
celle de la F. fusca. En celaelle est precisement I'inverse du Myr- 
mecocystus cursor qui est d'une velocite extreme. Lorsqu'on observe 



[206] - 76 - 

la F. nasuta vivante, elle rappelle done plut6t un Lasius, et on n'ai 
pas I'idee de la prendre pour un Myrmecocystus. 

Esp. F. RUFIBA.RBIS F. 

Var. clara n. v. ^. D'un rouge jaunatre d'ocre tres clair; front, 
vertex, abdomen et extremite des funicules brunatres. Piiosite un 
peu plus faible que chez la forme tjpique. Deuxieme article du funi- 
cule d'uneidee plus court que le troisieme. Long. 4 a 5,5 mill. 

Damas (M. le D' Lortet). 

Gbnrb lasius Fab. 

Esp. L. NIGER L. 

^ et Q recoltes a Hakodate, Japon, par M. Hilgendorf (Musee 
de Berlin). Ces exemplaires sent absolument identiques a ceux 
d'Europe. — Comme cette espece si commune est deja connue 
comme habitant toute I'Europe, le Turkestan, le nord de I'Afrique, 
Madere et les Etats-Unis, on peut bien admettre raaintenant qu'elle 
habite tout I'heraisphere nord jusqu'a environ 30 degres de latitude 
au sud. 

Esp. L..CA.RNIOLICUS Mayr. 

5 (encore inedite). Long. 3 a 3,6 mill. Stature, couleur et aspect 
general du Las.fiavus, ce qui fait qu'au premier coup d'oeil on le 
prend pour cette espece. Mais la UU est cordiforme, rilricie der- 
riire et surtout devant, avec les cdtes tres convexes, comme chez U 
L.FOLiGiNosus;^« convexity est moins reguliere,mais a peine moins 
forte que chez cette espece. La tete est aussi plus profondemtmt echan- 
cree derriere que chez les L. fla'ous, umbratus, etc., chez lesquels 
ses c6tes sent subrectilignes. Les mandibules, relativement proemi- 
nentes par suite du rapprochement de leurs bases sont grandes et 
ont 8 dents. Epistome fortement carene. Trois ocelles tres distincts. 
Les yeux sont fort poilus et situes plus en arriere que chez les 
Z. Jlavtis, umbratus, etc., (pres du tiers posterieur de la tite). 
Metanotum allonge. Sa face basale est longue comme plus de ia 
moitie de la face declive (beaucoup plus courte, comme a peine i/s 
de la face declive chez les L. flavus, umbratus, etc.), et passe a 
cette derniere par une courbe tres arrondie (presque angulaire chez 
les especes precitees). Ecaille basse, haute comme moins de la moitie 
de la face anterieure de 1' abdomen, epaisse, peu ramincie au sommet 
qui est obtus, entier et retreci. Piiosite dressee courte et mediocre- 
ment abondante, a peu pres comme -chez le L. mixtus, mais sur 
I'abdomen les poils sont obliques, diriges en arriere. Les tibias et 
les scapes n'ont que ca et la quelques poils dresses. Pubescence 
couchee plus courte et par suite moins dense que chez les L. fiav%s\ 



^ 7t - [20?] 

umbratus, etc. Sculpture ppnctuee comme che^ le L. fiavus. 
Jaune, avec la tete, les mandibules et les antennas d'un jaune 
rougeatre. 

9. Tout a fait semblable a I'exemplaire typique decrit par Mayr 
(Europ. formic, p. 51), mais ca et la quelques poils dresses sur les 
tibias et couleur bien plus foncee : brune avec le dessous du corps, 
le devant de la tSte et le pedicule plus clairs, les pattes et les 
antennes d'un jaune brunatre ou rougeatre. La pubescence des tibias 
et des scapes est un peu soulevee, oblique. Ailes enfumees de brun 
noiratre a leur moitie basale. Long. 3,8 a 4 mill. I5troite. T^te large 
d'environ 3/5 mill. Thorax d'environ 1/2 milL Abdomen d'environ 
7,\i, mill. Longueur d'une aile superieure plus de 5 mill. 

(3^ (encore inedit). Long. 3,2 a 3,8 mill. Etroit et grele. Tete 
arrondie, fortement retrecie en avant et en arriere des yeux (aussi 
fortement que chez le L.fuliginostis en avant, plus fortement en 
arriere). Yeux tres poilus. Mandibules assez allongees, a bord ter- 
minal court, termine par une dent pointue, irregulierement et tres 
faiblement denticule en arriere. Moitie posterieure du sillon frontal 
profonderaent imprimee. IjC mesonotum est etroit, relativement bas, 
et ne surplombe pas le pronotum comme chez les autres especes. 
Metanotum plus allonge et en talus moins abrupt que chez les autres 
especes. Tout le thorax est plus etroit et plus allonge que chez Jes 
autres especes. Ecaille basse, etroite et epaisse, obtuse et droite a 
son bord superieur; vue de cote elle est triangulaire. T^te aussi 
large que le thorax. Tibias et scapes sans poils dresses. Noir ; pattes 
et antennes d'un brun fonce, avec les tarses, Jes funicules, les arti- 
culations, les valvules genitales et le bord' terminal des mandibules 
d'un brun clair. Ailes superieures longues de 4, 7 mill., enfumees 
aux deux tiers de brun noiratre, a partir de leur base. 

Cette interessante espece, jusqu'ici presque douteuse, caracterisee 
encore plus que le L. fvj.iginosus par la petitesse relative de la 9, 
et basee sur une seule femelle sans ailes recoltee a Laibach en 
Carniole par M. F. Schmidt a ete retrouvee a Dieulefit, Dep. de 
la Drome (midi de la France), le 21 octobre 1886 par mon beau- 
frere M. le D' Ed. Bugnion, professeur a Lausanne. Elle parait 
done habiter les environs du 45"^ degre de latitude. La fourmiliere 
etait a environ 700 metres d'elevation, sous une pierre, et renfer- 
mait un grand nombre de (5^ et de 9 ailes. La petitesse des 9 enga- 
gea M. Bugnion a en faire recolte. Je suis persuade que cette 
espece n'est pas si rare que son histoire ne tend a le faire admettre. 
Seulement lorsqu'on la trouve a I'etat de nature, on doit reguliere- 
ment la confondre avec le Las fiatus qui, on le salt, fourmille 
partout. II faut la presence des ailes pour qu'on soit rendu attentif 
a quelque chose de particulier, et encore faut-il regarder de pres 



[§08]' ^ 78 - 

pour distinguer la Q du c^, de sorte qu'un exameh superficiel pour- 
rait faire croire a une fourmiliere de L. fiavus n'ayant que des ^. 
Cependant le Las.Jlavus s'accouple au mois d'aout at des lors on ne 
trouve plus guere d'ailes dans las fourmilieres. Et tous las sexas'des 
autres Lasius jaunes sont de taille baaucoup plus grande. Si Ton 
tient compte de ces faits on reussira a trouver le L. carnioUcus en 
charchant au mois d'octobre. 

A la loupe, un examen soigneux demontre que le L. carnioUcus 
s'eloigne considerablement des autres Lasius jaunes et tiant a cer- 
tains egards le milieu entre le L. nmhratus et le L. fuliginosus, 
tout en difFerant beaucoup de ces deux especes. 

Esp. L. ■OMBRA.TUS Nyl. 

r. L. BicoRNis Foerst. Une petite 9 typiqua recoltee sur I'Olympe 
en Grece par M. von (Ertzen. 

FORMES INTERMEDIAIRES ET FOURMIS DE CRIMEE. 

M.Jaeger, envoye an Crimea par le conseil federal comme expert 
sur la question du Phylloxera, a eu Tobligeance de m'en rapporter 
quelques fourmis au nombre desquelles se trouvent deux formes 
intermediaires qu'on peut appeler Lasius bTunneo-emarginatus (les 
tibias et les scapes ont quelques polls parsemes etc.) et Lasius alieno- 
brunneus. Le premier long da 3, 5, le second da 2, 5 mill. 

Les autres especes rapportees de Crimee par M. Jaeger sont 
les Camponotus lateralis at sethiops, le Tapinoma erraiicitm, le 
Bothriomyrmex meridionalis , \e Plagiolepis pygmeea, le Oremasto- 
gaster scutellaris (variete) et le Leptothorax unifasciatus . Cette 
faune est composee des mSmes especes que nous trouvons dans le 
sud de la Suisse et au nord de I'ltalie. 

Esp. L. DiCHROus Rog^r. 

9 (encore inedite). Long. 8 a 8, 5 mill. Tete tres large, large de 
1,9 mill, at longue de 1,7 (sans les mandibules), faiblement retrecie 
devant, a peine evasee derriere. Mandibules fortement striees. 
Quelques stries ou rides longitudinales sur le devant de la tete. 
Yeux pres du milieu des c6tes de la tSte. Epistome sans carene, 
echancre au milieu de son bord anterieur. Aire frontale grande; 
sillon frontal distinct. Thorax plus etroit que la tete, large de 
1,7 mill. Mesonotum petit, fort depasse en avant par le pronotum. 
Metanotum allonge et arrondi; face basale longue comme un peu 
plus de la moitie de la face declive. Ecaille haute, assez epaisse, 
echancree a son bord superieur qui n'est pas tranchant. Abdomen 
ovale, large de 2,2 mill. Pattes et antennes courtes. Ailes courtes, 
enfumees de brunatre. Longueur d'une aile superieure 7,5 mill. 



- 79 - [500] 

Lisse et luisante ou extr^mement faiblement reticulee (snrtout sur 
la tete), sauf les quelques stries indiquees ci-dessus. Une pilosite 
oblique, demi-dressee, assez courte, mediocrement abondante sur 
les pattes, les antennes et I'abdomen, eparse ailleurs. Pubescence 
couchee tres courte et tres espacee, eparse sur tout le corps, un peu 
plus abondante sur I'abdomen, la t^te et les pattes. 

D'un rouge jaunatre ou brunatre avec I'abdomen, trois taches 
longitndinales sur le mesonotum, le front, le vertex, les tibias, les 
tarses et I'extremite des funicules d'un brun de poix plus ou moins 
fonce. 

Chili (Musee de Berlin). Je crois du moins pouvoir rapporter la 
femelle ci-dessus a I'espece dont Roger a decrit I'ouvriere, quoique 
cette derniere me soit inconnue. 

Esp. L. LATiPES Walsh. 

9. A la description de Mayr (Verb. k. k. zool. bot. Ges Wien, 
1866, p. 889) j'ai a ajouter que les ailes sontcomme chez les autres 
Lasius, mais assez etroites et mediocrement enfumees de brunatre. 

Etats-Unis (coll. de Saussure). 

Genre PRENOLEPIS Mayr. 

Esp. P. ADLERZII n. sp. 

5. L. 3,5 mill. T^te plus longue que large, fort convexe poste- 
rieurement, faiblement retrecie, a cotes fort peu convexes. Yeux 
gros, situes en arriere du tiers posterieur de la t§te. Aretes frontales 
tres distantes, beaucoup plus eloignees I'une de Tautre que du bord 
de la tete. Sillon frontal nul, remplace en avant par une faible ar^te 
ou carene. Aire frontale et epistome tres ma! delimites ; ce dernier 
carene. Les antennes sent articulees fort en arriere des angles 
posterieurs de I'epistome (comme chez le genre Camponotus) a cote 
du milieu des arStes frontales. Fossette clypeale petite, tres eloignee 
de la fossette antennaire. Le pronotum et le mesonotum forment 
ensemble une forte voute presque hemispherique. L'echancrure 
entre le mesonotum et le metanotum est tres profonde, beaucoup 
plus profonde que chez toutes les autres especes, et en m^me temps 
aussi large au fond que I'eloignement assez grand des deux stig- 
mates qu'elle renferme. Le metanotum est tres eleve et taille verti- 
calement devant et derriere. Sa face basale est tres convexe, un peu 
plus longue que large. Sa face declive est verticale, meme un peu 
concave, fprmant un angle a peu pres droit (quoique arrondi au 
passage) avec Ja face basale. Ecaille haute, epaisse, verticale, 
plane derriere, fortement convexe devant, entiere ou un peu echan- 
cree au sommet. Abdomen fortement convexe en dessus, comme 



[210] ^ m -^ 

chez les autres especes. Pattes et antenneS de taille moyenne (envi- 
ron comme chez la P. obscura); longueur d'un scape, environ 
1 mill. Luisante, faiblement ridee ou reticulee-ridee. Sur le meta- 
notum, les rides ou reticulations sont un peu plus fortes, concen- 
triques, et une sculpture microscopique parait exister dans les 
intervalles, ce qui diminue I'eclat. 

Tout le corps, y compris les pattes et les antennes (tout particu- 
lierement les scapes et les tibias), pourvu d'une tres abondante 
pilosite fine, assez longue et pointue qui difFere entierement des 
soies raides et obtuses de la plupart des Prenolepis . Pubescence 
couchee presque nuUe. 

D'un noir a peine brunatre. Mandibules, epistome, extremite du 
funicule et des tarses. ainsi que quelques articulations et sutures 
d'un brun plus ou moins clair. 

lies de Darnley (Detroit de Torres); musee de Geneve.. 

Cette espece curieuse est si aberrante qu'on serait tente d'en faire 
un genre a part. Cependant son facies general, son abdomen, meme 
ses antennes eloignees de I'epistome en font une Prenolepis. Elle 
parait se rapprocher par sa pilosite de la P . sumatrensis Mayr, dont 
la 9 et le (5^ sont seuls connus, et dont elle difFere du reste. 

Esp. P. LONGicoRNis Latr. 

?^ et 9. Nossi-be (D"' C. Keller). La 9 repond a la description de 
Mayr: seulement I'ecusson est jaunatre et I'ecaille large, presque 
rectiligne au sommet. Les ailes manquent. 

Scape : 1,6 mill. Valv. genit. ext. d'une nymphe (3^ petites, 
arrondies au bout, ciliees, munies a leur face interne d'un lobe 
cache, longues comme les autres paires. 

Esp. P. NODiFERA Mayr. 

r. BouRBONiCA n. st. 9. Long. 2,5 a 3 mill. Differe de la forme 
typique par I'echancrure meso-metanotale bien moins profonde, 
plus evasee et plus etroite, puis par sa pubescence bien plus abon- 
dante et plus longue. ■ ' 

9. Long. 5,4 mill. TIte concave derriere. Scape 1,2 mill. Yeux 
gros, au milieu des cotes de la tSte. Mandibules lisses et luisantes 
avec quelques stries. Thorax beaucoup plus large que la tete. Ecaille 
fortement inclinee, legerement echancree au sommet. Abdomen 
tronque devant. Longueur d'une aiJe sup. 4,7 mill. Moins elancee 
que la P. longicornis . . 

Sculpture assez densement ponctuee. Tout le corps, y compris les 
tibias et les scapes, abondamment pourvu de poils dresses moins 
epais, moins obtus et plus obliques que chez la 9. Une pubescence 
couchee grise, abondante partout, ne cache qu'en partie la sculp- 
ture. Noire; mandibules, antennes et pattes d'un rouge brunatre. 



-- SI - [2iij 

Aiies foncees, eritierement et fortement enfuni^es de brun noiritre, 
satiis cellule discoidale. 

(^ Long. 2,6 a 2,9 mill. T^te plus longiie que \kige, arrbridie. 
Mandibules a bord termina:! iranchant, sauf la dent terminale- 
ailterieure. Scape des antennes long comm'e plus de la moitie 
du funicule. Epistome avance anterieurement; le milieu de son bord 
anterieur , est tronque. Thorax de lai la.rgeur de la t^te. Ecaille 
entiere, inclinee en avant. Pattes et antennes greles. Valvules geni- 
tales exterieures courtes, larges, fortement echancrees comnie a I'em- 
porte piece a leur extremite oil elles sent garnies d'une rangee de 
longs et forts poils. Leur face interne porte deux protuberances, I'une 
en forme de dent, dirigee centre les valvules moyennes, i^autre en 
forme de lamelle arrondie dirigee a partir de la base de la dent vers 
Textremite de la valvule (parallelement a elle). . L'extremite arrondie 
de cette lamelle depassc un peu I'echancrure dont elle masque sou- 
"vent le fond. Lorsque on regarde de cote elle apparait sou vent comme 
une dent mediane arrondie au milieu de I'echancrure. Les valvules 
moyennes sont grosses, aussi longues que les exterieures. Les val- 
vules interieures sont minces et plus longues que les autres. Tete et 
thorax ponctues, semi-Iuisants ; metanotum, ecaille et abdomen lis- 
ses et tres luisants. Tout le corps, j compris les pattes et les scapes, 
fourni de soles eparses, assez courtes, obtuses, raides, epaisses et 
noires. Une fine pubescence couchee grisatre est assez abbndamment 
repandue sur la t^te, le pronotum, le mesonotum, les pattes et les 
antennes, presque nulle sur le metathorax, I'ecaille et I'abdomen. 

Brunatre. Hanches, anneaux femoraux, tarses, articulations et 
bouche d'un jaunatre sale. Valvules genitales exterieures et moyennes 
ainsi que la pilosite dressee noiratres. Ailes entierement et forte- 
ment enfumees de brun fence, sans cellule discoiidale. 

S' Denis, ile de la Reunion, recoltee par le D' C. Keller. Le (J 
est rendu tres caracteristique par ses curieuses valvules genitales 
de forme aberrante. Le ^ et la 9 de la P. nodiferd i. sp. de 
i'Amerique centrale sont encore inconnus. 

Esp. P. viviBULA Nyl. 

Dans mes Etudes myrmecol en 1 884, p. 34, j'ai emis des dbutes 
sur la valeur des caracteres distinctifs entre les P.vividiila, oiscura 
et fulva. J'ai des lors recu de Calcutta, de M. L. de Niceville une. 
Prenolepis qui d'apres cet auteur se nourrit en sucant une secretion 
des chenilles de Polyommatus hxticus. Cette Prenolepis forme tant 
par sa taille que par sa couleur, la forme de son metanotum etc. un 
passage entre les P. clandestina Mayr et ohscura Mayr. Un exem- 
plaire (typique?) de la P. Braueri Mayr ne me paratt pas differer 
non plus d'une facon bien notable de ces di verses formes. La P.fulva 

ANNALBS DE LA SOC. ENtOM. DE BEIGIQUE, T. XXX. 6 



[212] — S2 — 

Mayr que j'ai recue a diverges reprises de Rio de Janeiro^ iinti 
pilosite un peu plus fine et un peu plus pointue que les P. mmiula, 
et obscura. En somme je ne puis considerer ces diverses formes 
fondees par Majr : obscura, clandestina, fuha, {Braueri?) que 
comme des races ou varietes de taille plus grande de la P. vividula. 
— ^' M. Hildenbrandt a encore rapporte du centre de Madagascar 
une Premlepis qui n'est completement ni vividula, ni clandestina, 
ni obscura, (musee de Berlin). Elle a 2,5 a 3 millim (variete mada- 
gascarensis). M. Keller a rapporte la P. vividula typique de Nossi-be 
pres Madagascar. 

Esp. P. NiTENS Mayr. 

^. New York (M. le D' Stoll) ; N. Jersey (M. Morris). 

II. Tribu Plagiolepisiii. 

Dans mes Etudes myrmecologiques en 1878 j'ai cru pouvoir 
diviser a Faide de divers caractferes la sous famille des Campono- 
tidx en cinq tribus. Mais de nonveaux faits m'amenent a voir que 
cette division ne peut §tre maintenue.LaPrewofejow Adlerzii decrite 
cirdessus a I'insertion des antennes comme chez les Camponotus. 
Mon ami et collegue le prof. Emery me fait remarquer avec raison 
que la forme du gesier des Prenolepis est a peine differente de celle 
des Lasius, Textremite des sepales etant aussi courbee chez les 
Lasius, et seulement plus fortement chitinisee chez les Prenolepis. 
Et d'un autre c6te les sepales souvent allongees des Prenolepis 
rapprochent leur gesier de celui des Oamponoius, PolyrliacMs, etc. 
Bref les caracteres distinctifs de mes tribus 1, 2 et 4 sont trop 
falbles et trop peu constants, de sorte que je crois devoir les refon- 
dre en une tribu, les Camponotii. Par centre je crois devoir con- 
server comme seconde tribu mon ancienne cinquieme tribu chez 
laquelle le calice du gesier est entieremeut et brusquement reflechi 
en parasol. Aux genres Plagiolepis, Acantholepis et Acropyga 
viennent s'aj outer pour former cette tribu les genres : Myrmela- 
cTiista Roger [Decamera Roger) et MelopTiorus Lubbock dont j'ai 
pu examiner le gesier. La. position des genres Bhopalomyrmex et 
Oesomyrmex de I'ambre demeure indecise. Ma 3°"= tribu est done 
demembree. 

La position du genre BracTiymyrmeoo Mayr demeure de m§me 
indecise et particuliere. La figure que j'ai donnee du gesier du 
B. Eeeri (Fourmis de la Suisse, pl. I, fig. 20) est entachee d'une 
erreur, que la petitesse extreme de I'objet m'avait fait commettre. 
Les sepales ne sont point droites, mais fortement recourbees et tres 
tenues (j'avais pris les deux branches de la courbe pour une seule 
masse droite, epaissie). L'examen d'une espece un peu plus grande 



- 83 — [213] 

de Guatemala {B. tristis Mayr??) m'a fait voir d'ane facon evidente 
que ce gesier forme un passage entre celui des Oamponotii et celui 
des Plagiolepisii. La courbure du calice est si forte qu'elle forme 
presque un angle aigu. Sa portion droite est fort courte et si etroite 
qu'elle commence a prendre le caractere des valvules. Gependant 
elle n'est pas entierement fermee. Bref c'est un intermediaire entre 
la reflexion et la courbure. Apres avoir examine ce gesier j'ai pu voir 
avec un fort grossissement la mSme structure sur celui du B. Heeri. 
En somme ce gesier est plus pres de la 2°'° tribu que de la 1". 

Genre MELOPHORUS Lubbock. 

Sir John Lubbock (Linnean Society Journal, Zoology, vol. XVII 
2 nov. 1882) n'a pas utilise tout a fait exactement la description 
que je lui avals envoyee de sa fourmi dont il avait eu I'obligeance de 
me fournir un exemplaire (il a transpose les caracteres speciflques 
et generiques). Je crois done devoir la refaire ici : 

Q Vessie a venin a coussinet de forme ordinaire (done Campo- 
notide). Sepales du gesier courtes, fortement reflechies et courbees 
en arriere des leur base, ressemblant a celles du Plagiolepis custo- 
diens des Acantholepis et des BotJiriomyrmex, mais recouvertes de 
forts muscles circulaires, comme chez tous les Camponotidx. Boule 
du gesier grosse et circulaire. Antennes iiliformes de 12 articles; 
les articles du funicule vont en diminuant de longueur de la base 
a I'extremite, sauf le dernier qui est plus long. Elles s'inserent 
aux angles ^osterieurs de I'epistome. Palpes maxillaires de six, 
labiaux de 4 articles. Fossette antennaire en partie reunie a 
la fossette clypeale. Aire frontale triangulaire, large. Aretes fron- 
tales distantes, courtes, droites. Trois ocelles trfes rapproches les 
uns des autres. Metathorax etrangle. Ecaille verticale, inerme. 
Abdomen tres grand. Orifice du cloaque apical, rond, cilie. 

Ce genre, on le voit, se rapproche beaucoup du genre Plagiolepis 
dont il ne differe guere que par ses antennes de 12 articles. 

Esp. M. Bagoti Lubbock. 

9 major. Long. 15 a 16 mill. Tete rectangulaire, large de 3 mill., 
longue de 2,6 mill, (sans les mandibules). Mandibules etroites, 
striees, manias de 4 a 5 dents irregulieres dont I'anterieure tres 
longue. Epistome court, subcarene, a bord anterieur subangulaire- 
ment produit et cilie. Fossette clypeale grande. Ocelles petits. Yeux 
situes sur la face anterieure de la tete, Vers son tiers posterieur. 
Thorax un pen echancre entre le pronotum et le mesonotum. Meta- 
thorax fortement etrangle. jficaille assez epaisse, plane derriere, 
fort convexe devant, faiblement echancree a son bord superieur. 
Semi-luisant; tSte finement reticulee, thorax linement reticul4-ride 



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et abdomen tF^s finement et d,ensemeiit ride en travers. Frbnt 
finement ride longitudinalement. Pilosite presque nulla; quelques 
longs poils courbes barbiformes sous la tete. Pubescence nuUe ou 
peu s'en faut. Queiques piquants courts et obliques sur les tibias. 
Sur !es scapes etles cuisses une pubescence couchee plus abondante. 

D'un jaune roussatre. Abdomen testace. Mandibules rougeatres a 
dents noiratres, 

Australie, 21 degres de lat. sud (d'apres Lubbock). 

L'abdomen de cette espece n'est pas seulement gonfle par une 
plenitude demesuree du jabot, mais ses lames segmentaires sont 
extremement grandes. Le jabot se distend du reste beaucoup moins 
que chez le Myrmecoeystus melliger, de sorte que cette fourmi ne 
me parait qu'un cas un peu plus tort des gonflements ordinaires. 

Genre MYRMELACHISTA Roger 

= Decamera Roger. 

Esp. M. (Decamera) Mayri n. sp. 

Q. Long. 9 a 10 mill. Oisier tout a fait semUahU a celui de la 
Plagiolepis pygm^a (voir mes Fourm. de la Suisse pi, I. fig. 21), 
mais un peu plus court et plus large. Le calice est reflechi a angle 
a peu pres droit et les sepales sont dirigees en dehors, pas ou a 
peine i"ecourbees en arriere. Caracteres du genre (voir mes Etudes 
myrmecol. en 1878, p. 376;; mais le sillon frontal est distinct 
jusqu'a I'ocelle anterieur, meme faiblement prolonge jusqu'a I'occi- 
put, et I'arete frontale, triangulaire, est assez distinete aussi. 
Antennes de 10 articles. Les trois derniers articles du funicule sont 
ensemble a peine aussi longs que les cinq precedents reunis. Le 
premier article . du funicule est a peine aussi long que les trois 
suivants reunis. Tete rectangulaire, presque d'un quart plus longue 
que large, a cotes legerement concaves ou presque droits. Yeux 
sitiies au milieu des cotes de la t4te. Scapes longs comme moins de 
la moitie de la t^te. Mandibules obtuses, presque aussi larges a leur 
base qu'a leur bord termind; ce dernier miini de cinq dents, et peu 
distinct du bord interne qui a aussi deux.denticulations irregulieres. 
Les mandibules' sont tres grossieremerit striees-ponctuees, assez 
luisantes et poilues. Epistome court, faiblement echancre a» milieu 
de son bord anterieur, uu peu prolonge en arriere entre les aretes 
frontales. Ces dernieres courtes et divergentes. Thorax bas, plus 
large que la tete. Le pronotum depasse de beaucoup le mesonptum. 
Metanotum arrondi. ficaille tres basse, tres epaisse, tronquee 
devant, vofltee derriere, tres large en haut, et divisee en deux 
moities par un sillon longitudinal faible, mais evase, situe au milieu 
de sa face ppsterieure, .Abdomen ovale, Les ailes manquent. . 



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Luisante, extrSmement flnement et faiblement reticulee (aussi les 
pattes et les antenries). Sur le devant de la tete, les reticulations 
sont plus serrees et plus aucentuees ; sur I'abdoraen elles s'accen- 
tuent dans le sens transversal (reticule-ride); sur le mesonotum elles 
s'eifacent presque entierement. En outre une ponctuation superposee 
eparse abondante et distincte sur la tete et sur les scapes, tres 
dispersee et tres eifacee ailleurs. Sur I'epistome et les joues cette 
ponctuation deyient fort grossiere et irreguliere ; sur les c6tes de 
I'epistome, les points se transforment en rainures longitudinales. 

Pilosite dressee, jaunatre, assez grossiere, eparse sur le dessus 
du corps, plus abondante en dessous, courte et abondante sur les 
pattes, les antennes, les mandibules, le metanotum et le pedicule. 
Pubescence couchee assez grossiere et presque nulle, un peu plus 
marquee sur I'abdomen. 

Entierement noire; tarses, extremite de I'article terminal des 
funicules et lisifere posterieure des segments abdominaux d'un roux 
brunatre. 

Chili (Musee de Berlin). 

Cette belle espece est d'une taille presque double de celle de la 
M. nigella Roger, dont elle differe a beaucoup d'autres egards 
encore, entre autres par la massue des antennes qui chez la 
M . nigella est aussi longue a elle seule que tout le funicule, puis 
par son sillon frontal distinct, par sa sculpture, par son ecaille 
faiblement bilobee, par son pronotum bien plus long, par les cotes 
presque concaves de sa tete, etc. La seule" autre espece du genre, 
la M. Kraatzii est bien plus petite et n'a que 9 articles aux 
antennes. 

Genres PLAGIOLEPIS Mayr et AGANTHOLEPIS Mayr. 

Plagiolepis custodiens Smith ^. (== Formica Berthoudi Forel, 
Etud. myrmecol. en 1875), Zanzibar (Musee de Berlin); Valdezia en 
Ti-ansvaal (M. Berthoud). 

Plagiolepis gracilipes Sm. ^. Cochinchine francaise (Musee de 
Lyon). 

Acantholepis Franenfeldi Mayr ^ Q. Une variete chez laquelle 
la 5 a au metanotum des epines plus longues que la largeur de 
leur base. Egypte, recoltee par M. Ehrenberg (Musee de Berlin). 
Cette espece s'etend jusqu'a Calcutta.